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La perception des risques «souvent excessive»

Publié par DK News le 31-01-2015, 17h31 | 26
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La perception des risques attribués à l'exploitation du gaz de schiste est «souvent excessive», alors que l'industrie pétrolière dispose de moyens lui permettant de maîtriser ces risques pour peu que les mesures adéquates soient prises, affirme l’expert pétrolier Francis Perrin dans un entretien à l’APS.

«La perception des risques associés au gaz de schiste est souvent excessive. Il existe, aujourd'hui, les moyens de travailler correctement sur le gaz de schiste compte tenu de l'évolution des techniques et de l'expérience considérable accumulée aux Etats-Unis», soutient M. Perrin, président de la société Stratégie et politiques énergétiques (SPE), une société qui édite cinq publications énergétiques, dont Pétrole et Gaz Arabes (PGA).

Selon lui, «il faut regarder les réalités d'aujourd'hui et pas celles des années 2000 car beaucoup de choses ont progressé depuis».Il explique que les risques de polluer les nappes phréatiques relèvent plutôt d’un non-respect des normes assurant l'intégrité des forages:»Le forage d'un puits qui n'est pas effectué dans les règles de l'art représente un danger pour l'environnement qu'il s'agisse du gaz ou de pétrole de schiste ou des hydrocarbures conventionnels».

Sur ce point, il cite l’exemple de l'une des plus grandes marées noires de l'histoire, survenue en 2010 dans le Golfe du Mexique avec le puits Macondo foré par la firme BP, provenue, pourtant, d'un forage d'exploration de pétrole conventionnel et non de pétrole ou de gaz de schiste».

M. Perrin rappelle, à ce titre, que la fracturation hydraulique, qui suscite des appréhensions, «est utilisée depuis plusieurs décennies par les compagnies pétrolières sans, pour autant, provoquer des controverses jusqu'à ce que l'on parle tout récemment des gaz de schiste».

4 conditions-clés pour une exploitation du schiste sans risque

Le même expert soutient que pour réduire au maximum les risques environnementaux, quatre conditions-clés doivent être réunies: des acteurs pétroliers compétents et responsables, l'utilisation des techniques les plus récentes, un Etat qui exerce correctement son rôle de régulation et de supervision de l'industrie et une société civile vigilante.

Au sujet de l'opportunité pour l'Algérie d'aller vers une éventuelle exploitation du schiste, le président de Stratégie et politiques énergétiques affirme qu'il appartient à chaque pays de prendre ses propres décisions sur cette question, en signalant que plusieurs pays développent ou vont développer leurs ressources non conventionnelles comme l'Arabie Saoudite, la Pologne, l'Ukraine, la Chine, l'Australie, l'Argentine et le Royaume-Uni.

Interrogé sur la rentabilité de l'exploitation coûteuse du schiste dans un conteste baissier des prix du gaz, M. Perrin explique que seuls les forages d'exploration permettent d'affiner les évaluations en terme de coûts.

Sur la question des prix, explicite-t-il, il faudra distinguer deux situations: «A court terme, l'effondrement des prix est, bien sûr, une menace pour la rentabilité de l'exploitation des hydrocarbures à coût élevé dont le gaz de schiste.

Mais nous ne devons pas extrapoler car entre le moment où un pays décide de se lancer dans l'exploration et le moment où sa production sera importante, plusieurs années se seront écoulées et les prix du gaz ne vont pas toujours rester à la baisse».

Abordant les chances pour l'Algérie de trouver des débouchés pour son gaz de schiste si elle venait à l'exploiter, M. Perrin prédit que le pays «a, à l’avenir, les moyens d'affronter une concurrence très vive avec l'émergence de nouveaux pays producteurs et exportateurs de gaz».

Néanmoins, considère-t-il, l’Algérie «doit prendre les bonnes décisions politiques, trouver les bons partenariats pour Sonatrach, fournir un cadre législatif et contractuel incitatif et adopter sa politique commerciale aux combats de demain et d'après-demain et pas à ceux du passé».
 

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