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La Dhaya de Médéa : Un site à protéger par son classement en zone humide

Publié par DK News le 03-02-2015, 16h57 | 235
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Perché à plus de 1230 m d’altitude sur les monts de Timezguida de Médéa, le lac Dhaya est toujours en attente d’une opération de classement en tant que zone humide protégée, sur la liste mondiale de Ramsar.

Une opération qui le prémunirait des investissements touristiques qui y sont convoités et qui risqueraient de mettre à mal l’écosystème de cet espace naturel vierge, selon les spécialistes du domaine.

En dépit de la réunion de toutes les caractéristiques d’une zone humide digne de ce nom, le lac Dhaya, relevant de la réserve naturelle du Parc national de Chrea, n’est toujours pas classé en tant que tel (zone humide). Il ne figure ni sur la liste nationale comportant 52 zones humides, ni même sur celle des 1500 réserves proposées actuellement à l’étude à la Direction générale des forêts.

Pour le directeur du Parc national de Chrea, Dehal Ramdane, cette situation trouve une explication dans la «lenteur des procédures requises pour l’installation de structures de gestion des zones humides». Il a, néanmoins, signalé que le dossier relatif à la proposition de classement de ce site a été introduit depuis trois années auprès de la Direction générale des forêts.

Un site enchanteur, objet de convoitises des investisseurs

S’étalant sur une surface de 8 ha, sur les hauteurs du djebel Timezguida, ce plan d’eau enchanteur, entouré de forêts, héberge une faune et une flore multiples, à l’origine d’une très riche biodiversité.
Ces caractéristiques en ont fait un objet de convoitises par de nombreux investisseurs privés, qui ne désespèrent pas d’y implanter des projets touristiques, par le biais du Calpiref (Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier).

Des convoitises auxquelles s’opposent les responsables du Parc national de Chrea, qui tentent de mettre un frein à ces ambitions «mal placées». «Nous essayons, à chaque fois, d’expliquer aux concernés les retombées néfastes de tels projets sur cet espace naturel encore vierge, ainsi que sur sa biodiversité», a déclaré à l’APS M. Dehal, soulignant que ces investisseurs sont à chaque fois orientés vers la commune de Timezguida, une localité pauvre, qui gagnerait beaucoup à abriter des projets touristiques, d’autant plus qu’elle dispose déjà de réseaux divers, qui sont complètement inexistants dans cette zone de montagne (lac Dhaya), a-t-il relevé.

Il a ajouté que la «réalisation d’hôtels et d’espaces de détente au siège de cette commune insufflerait inévitablement une dynamique de développement à toute la région, qui pourrait ainsi attirer des chercheurs et experts en environnement, nationaux et étrangers, qui s’intéresseront à cette zone humide».

Le lac Dhaya, un écosystème à protéger

Le lac Dhaya héberge une multitude de plantes et animaux endémiques, qui en font un écosystème particulier digne d’études. Cet espace humide est une zone de transit pour de nombreux oiseaux migrateurs, dont la cigogne blanche, le courlis, le pélican, le hibou, l’aigle et la huppe, tout en constituant un espace adapté pour de nombreux mammifères, dont le lièvre et le renard, en plus d’autres animaux comme la tortue, le caméléon et la grenouille.

La zone est, en outre, entourée d’une flore luxuriante faite de forêts de chêne vert et chêne liège, et autres plantes médicinales dont le romarin.

Des démarches son actuellement entreprises par les responsables du Parc national de Chréa, en vue de la préservation de la biodiversité de ce lac naturel, sur la base d’une stratégie mise au point, ces dernières années, préconisant l’encouragement des universitaires et autres chercheurs du domaine à la réalisation d’études pour l’identification de la nature de cette zone et de ses richesses naturelles, qui demeurent inconnues, à ce jour.

Des opérations de boisement sont, également, entreprises, en collaboration avec la Conservation des forêts et la direction de l’Environnement, en vue de la protéger de la sécheresse, des glissements de terrain et de l’envasement.Cette action de protection a associé, ces deux dernières années, les jeunes, de plus en plus sensibilisés à la préservation de l’environnement, par le biais d’excursions et sorties organisées vers les sites en question.

Des familles ont, également, pris le pli de visiter ce lieu naturel encore vierge, si loin de leurs préoccupations quotidiennes. Certaines familles, rencontrées sur place, ont souhaité, à cet égard, la réhabilitation de la route sinueuse, menant vers ce site enchanteur, sur une distance de 10 km à partir de Ain Romana (Blida).

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