Economie

Baisse des prix pétroliers : Des pays gagnants et d'autres perdants dans la région MENA (BM)

Publié par DK News le 07-02-2015, 17h08 | 27
|

La chute des cours de pétrole a engendré des avantages pour certains pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) contre des inconvénients pour d'autres, a indiqué la Banque mondiale dans son dernier bulletin trimestriel.

Cette institution financière internationale a examiné les répercussions de la baisse des cours du brut sur un échantillon de pays de la région MENA, dont 4 pays exportateurs (Iran, Irak, Yémen et Libye) ainsi que les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), et quatre importateurs (Egypte, Tunisie, Liban et Jordanie).

Pour la BM, si les prix du brut resteraient bas pendant une période  prolongée, les pays du CCG devraient faire face à une perte de revenus pétroliers de 215 milliards de dollars, soit plus de 14 % de leurs PIB combinés.

L'excédent budgétaire d'environ 10% du PIB enregistré dans les pays du CCG en 2013, et dont les revenus tirés du pétrole et du gaz ont représenté près de la moitié de leur PIB et 75 % de l'ensemble de leurs recettes d'exportation la même année, pourrait laisser la place à un déficit de 5% en 2015.

A cet effet, bien qu'ils disposent de réserves suffisamment importantes pour couvrir un déficit de cette ampleur, il semblerait qu'ils soient en train de revoir leurs dépenses, telle l'Arabie saoudite qui, en dépit de ses 700 milliards de dollars de réserves, s'apprête à augmenter les prix de l'énergie dont celui de l'essence, relève la BM.

Pour l'Irak, en dépit de la hausse record de la production qui a atteint 2,9 millions de baril par jour, les recettes pétrolières se sont toutefois effondrées entre mai et décembre 2014 puisque les exportations mensuelles sont tombées de 8 à 5,4 milliards de dollars.

Une poursuite de la baisse des prix du pétrole mettrait encore plus de pression sur les finances de l'Irak dont le budget 2015, qui était basé sur un prix du baril de 70 dollars, est en cours de révision pour faire des économies en gelant les embauches dans le secteur public.

Le Yémen est également perdant de la conjoncture actuelle, car les recettes se sont élevées à un total de 1,4 milliard de dollars entre mai et septembre 2014, contre 2,4 milliards de dollars pour la même période en 2013. Pour protéger sa monnaie et compenser la chute de ses recettes pétrolières, le Yémen a dû puiser dans ses réserves de change.

Concernant la Libye, le prix à payer pour les recettes pétrolières perdues sera «lourd» si les factions politiques ne parviennent pas à trouver un accord, prévient la même source qui précise que la production de pétrole de la Libye ne représente actuellement qu'un cinquième de ce qu'elle était avant la crise. Le pays a accumulé des réserves financières substantielles, mais la combinaison de prix bas et de production faible ont forcé le gouvernement libyen à y puiser.

Evaluées à 100 milliards de dollars en août 2014, ces réserves ont chuté de 20% depuis le début de l'année et pourraient être épuisées en seulement quatre ans si la situation actuelle perdure. En Iran, du fait que le pétrole représente près de 80% de l'ensemble des recettes d'exportation et de 50 à 60 % des recettes de l'Etat, l'économie du pays pourrait connaître une croissance substantielle si un accord est trouvé dans le cadre des négociations sur le nucléaire et que les sanctions pétrolières sont levées.

Or, si aucun accord n'est trouvé, la baisse des prix du pétrole pourrait se traduire par une chute de 60% des recettes budgétaires, qui tomberaient à 23,7 milliards de dollars en 2015, alors qu'elles avaient atteint un niveau record de 120 milliards de dollars en 2011-2012.

Ce scénario conduirait à une baisse de 20% du PIB du pays, ramenant la croissance à zéro (contre 1,5% en 2014) sans compter les tensions considérables sur le plan de l'inflation, du chômage, du déficit budgétaire et de la situation monétaire.

Des gains financiers attendus dans les pays importateurs

Abordant les pays importateurs de pétrole de la région, la BM indique qu'en Egypte, où la consommation de pétrole croît au rythme de 3% par an, le recul des prix du brut permettra de faire d'importantes économies sur les 100,4 milliards de livres égyptiennes qui ont été inscrits au budget au titre des subventions à l'énergie, ce montant ayant été établi sur la base d'un prix du baril de 105 dollars.

La chute des prix du pétrole constitue également un «choc positif» pour la Jordanie où l'Etat pourra économiser les 300 millions de dollars budgétisés en 2015 pour compenser la suppression des subventions aux combustibles fossiles pour les foyers. Cependant, si les prix du pétrole restent bas à moyen terme, la Jordanie pourrait voir fondre le volume des envois de fonds provenant de ses ressortissants partis travailler dans les pays du Golfe dont proviennent plus de 60% des transferts d'argent destinés à la Jordanie.

Au Liban, les importations pétrolières, qui représentent en moyenne 8,3% du PIB, constituent une part significative de son déficit commercial: un pétrole moins cher pourrait contribuer à l'alléger. La Tunisie, dont le budget 2015 est basé sur un baril de 95 dollars, verra ses dépenses, au titre des subventions à l'énergie, reculer: Une baisse de 15% du prix de l'énergie couplée à une baisse de 5% du prix des produits alimentaires pourrait faire augmenter le revenu réel des pauvres de 3%.  

 

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.