315 millions de dollars (233 millions d'euros) d'aide en faveur de la force africaine en Centrafrique ont été promis lors de la réunion des donateurs tenue samedi à Addis-Abeba à l'initiative de l'Union africaine (UA).
Au total, les 10 pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (Cééac) ont promis à eux seuls 100 millions de dollars (73,9 millions d'euros), selon le président du Congo, Denis Sassou Nguesso.
«Ces cent millions de dollars serviront à soutenir les efforts de la Misca et à assister le gouvernement de la RCA (République centrafricaine) dans le processus de relance de fonctionnement de l'Etat. Il nous faut absolument stabiliser ce pays pour démontrer les capacités du continent à relever ses défis», a-t-il affirmé, s'exprimant au nom de la Cééac.
A l'issue de la réunion, le Premier Ministre centrafricain André Nzapayéké a déclaré: «On aurait voulu aller au-delà des 400 millions de dollars, bien sûr. Mais nous sommes conscients que certains pays traversent une crise (...)
L'engagement pour la République centrafricaine démontre une forte, une très forte mobilisation».«A l'évidence, l'effondrement de la loi et de l'ordre est une menace pour l'existence même de la Centrafrique (et) il peut avoir de graves conséquences sur la sécurité et la stabilité régionales», a déclaré le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Smaïl Chergui.
«La situation sécuritaire est extrêmement inquiétante, avec la poursuite d'attaques contre des civils qui, à leur tour, accroissent les tensions religieuses et intercommunautaires», a-t-il ajouté. Les besoins exprimés à la réunion étaient notamment destinés au financement de la force africaine de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) qui a pris le relais le 19 décembre de la Mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale pour la consolidation de la paix en République centrale (Micopax), en place depuis plusieurs années.
La réunion de l'UA destinée à lever des fonds en faveur de la Misca, s'est tenue avec la participation des 54 Etats membres de l'UA, en plus de 60 autres pays et organisations internationales, et ce au lendemain du 22e sommet de l'organisation panafricaine, qui a appelé à une résolution urgente de la crise centrafricaine durant depuis 10 mois.
Les ex-rebelles Séléka cantonnés à Sibut fuient la ville
Les ex-rebelles Séléka ont fui dans la nuit de samedi à dimanche la ville de Sibut, à 180 km de la capitale centrafricaine Bangui, qu'ils contrôlaient depuis plusieurs jours, a déclaré un responsable militaire africain.
«Ils ont malheureusement pris la poudre d'escampette dans la nuit, ils sont partis vers Kaga Bandoro», à 160 km au nord de Sibut, a affirmé un officier de la force de l'Union africaine (Misca), cité par des médias. Les ex-rebelles Séléka ont fui Sibut alors qu'ils avaient accepté pacifiquement samedi d'y être cantonnés par la force africaine.
«Ce sont les conditions de cantonnement qui, visiblement ne leur convenaient pas», a précisé l'officier.
Selon le colonel Abdelkader Djelani, un officier des Séléka qui ont quitté Sibut, les ex-rebelles ne se sentaient pas en sécurité.
«On veut des solutions, et un cantonnement vraiment sécurisé. Dans Bangui, les Séléka cantonnés au camp RDOT (situé à la sortie nord de la ville) sont attaqués par les anti-balaka (anti-machette)».
Parallèlement, la Misca poursuivait dimanche son opération de sécurisation de Sibut.
«Nous tenons la moitié sud de la ville, nous sommes actuellement en manœuvre et progressons vers le nord, sans rencontrer de résistance», a souligné l'officier de la Misca.