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Ukraine : les dirigeants européens saluent l'accord de cessez-le-feu mais restent prudents...

Publié par DK News le 13-02-2015, 15h36 | 22
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La signature d'un accord de cessez-le-feu, dit de la «dernière chance» à Minsk (capitale biélorusse) visant à ramener la paix en Ukraine a apporté jeudi un soulagement parmi les dirigeants européens même si certains d'entre eux se sont montrés prudents.

Kiev et les séparatistes de l'Est de l'Ukraine ont signé une feuille de route visant à ramener la paix en Ukraine, qui prévoit notamment l'instauration d'un cessez-le-feu dimanche et la création d'une zone tampon élargie. Les dirigeants séparatistes se sont félicités, estimant que cet accord laissait croire à «une solution pacifique» au conflit.

Saluant une «bonne nouvelle qui donne de l'espoir», le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a néanmoins indiqué que «l'espoir n'est pas suffisant, le véritable test sera le respect du cessez-le-feu sur le terrain». Il a rappelé que le premier accord de Minsk signé en septembre n'avait pas été respecté.

Soulignant que «c'est aussi un soulagement pour l'Europe», le président français François Hollande a indiqué que «cela suppose que nous continuions à être vigilants, à exercer la pression et à poursuivre le mouvement qui a été engagé».«Nous sommes dans un moment crucial (...). Tout peut encore se décider dans un sens ou dans un autre, et les prochaines heures seront déterminantes», a-t-il dit à son arrivée au sommet européen à Bruxelles et de retour des négociations de Minsk.

A l'ouverture du sommet, le président ukrainien, Petro Porochenko, a été invité à rendre compte des pourparlers de Minsk avec M. Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel.M. Porochenko avait prévenu la veille le président russe Vladimir Poutine, que les Européens et lui-même parleraient «d'une seule voix». Il a également averti que si le sommet de Minsk ne conduisait pas à une désescalade, «ce serait un désordre absolu».

La chancelière allemande a affirmé qu'elle ne se faisait «aucune illusion», soulignant qu'il y avait encore «de gros obstacles» à surmonter avant d'arriver à une solution au conflit.
«Nous devrions nous rappeler que depuis que le dernier cessez-le-feu a été signé, un millier de personnes sont mortes», a de son côté souligné le Premier ministre finlandais, Alexander Stubb. «Je ne pense pas qu'on parlera de nouvelles sanctions (...) Le thème de la discussion est: +donnons une chance à la paix+», a-t-il ajouté.

«Il faut qu'on soit très clair envers (le président russe) Vladimir Poutine, qui doit savoir que les sanctions ne seront pas levées à moins que son attitude change», a commenté le Premier ministre britannique David Cameron.

«Si ça s'avère être un véritable cessez-le-feu, je le saluerai». «C'est un accord partiel, seulement sur le cessez-le-feu», a déploré la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité, assurant que le problème du contrôle de la frontière russo-ukrainienne, qui échappe à Kiev sur 400 kilomètres, «n'a pas été réglé».
Selon elle, «cela veut dire que la frontière est ouverte pour toute entrée militaire et que la solution est extrêmement faible».

«C'est certainement un pas dans la bonne direction, même si je sais que ça ne règlera pas tout», a tempéré aussi la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Federica Mogherini, qui devait proposer jeudi aux dirigeants européens «quelques mesures concrètes» que l'UE peut prendre «pour surveiller et mettre en oeuvre l'accord» sur le terrain. Saluant une «nouvelle excellente», le président de la Commission européenne,

Jean-Claude Juncker, a souligné que «l'heure n'est pas aux sanctions».  La Pologne, quant à elle, «souhaite à l'Ukraine et aux médiateurs des succès sur la voie d'une paix durable, dont la perspective n'est toujours pas proche», a affirmé le président polonais Bronislaw Komorowski.Saluant l'accord de Minsk, M. Komorowski a souligné toutefois que les accords précédents signés à dans la capitale biélorusse en septembre n'avaient «pas été mis en oeuvre, à cause des séparatistes du Donbass» (région de l'est de l'Ukraine).

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine, a appelé les soldats encerclés par les séparatistes à Debaltseve, dans l'Est de l'Ukraine à «déposer les armes», afin que le cessez-le-feu conclu à Minsk puisse entrer en vigueur dimanche comme prévu.

La rencontre au Belarus a été organisée au terme d'une semaine d'intenses consultations diplomatiques dont les dirigeants français et allemand, qui s'étaient rendus vendredi à Moscou pour y rencontrer M. Poutine, ont pris l'initiative.

Avant le sommet de Minsk, les soldats ukrainiens et séparatistes de l'est de l'Ukraine intensifiaient leurs combats sur le terrain pour arriver en position de force à la table des négociations.
L'armée ukrainienne a annoncé mercredi avoir perdu au moins 19 soldats en 24 heures, dont cinq dans des tirs de roquettes multiples mardi soir sur Kramatorsk, ville qui abrite le principal état-major militaire ukrainien dans l'est.

Cette attaque avait fait au total 16 morts, militaires et civils, dans le premier bombardement depuis le début de la guerre contre le QG de l'armée, qui avait repris la cité aux rebelles séparatistes en juillet.

...au moins 11 morts après les accords de paix de Minsk

Huit militaires ukrainiens et trois civils ont été tués dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine en 24 heures en dépit d'un nouvel accord de paix signé jeudi à Minsk, selon les premiers bilans des autorités ukrainiennes et séparatistes.

«L'Ukraine a perdu huit militaires dans des bombardements et des combats et 34 ont été blessés», a indiqué un porte-parole militaire ukrainien, Vladislav Seleznev, au cours d'un point de presse. Trois civils ont été tués et cinq blessés dans des bombardement à Lougansk, une des capitales régionales séparatistes, selon la mairie.

Il a souligné que la situation «la plus difficile» était autour de Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique à mi-chemin entre les capitales séparatistes de Donetsk et de Lougansk où les troupes ukrainiennes sont quasiment encerclées par les rebelles.

La veille le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les séparatistes voulaient que les forces ukrainiennes qui s'y trouvent déposent les armes, estimant qu'entre 6.000 et 8.000 soldats ukrainiens y étaient encerclés. Plusieurs analystes estiment que les séparatistes, soutenus par les forces russes, vont tenter de reprendre Debaltseve d'ici dimanche minuit, date de l'entrée en vigueur du nouveau cessez-le-feu conclu à Minsk à l'issue de négociations entre les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand.

Les bombardements ont aussi repris à Lougansk, l'une des capitales régionales et bastion des séparatistes tuant trois civils et en blessant cinq, selon la mairie de la ville. A Donetsk, fief des rebelles, la nuit a été un peu moins agitée que d'habitude mais les tirs ont repris tôt le matin vers 06H00 locales, avec plusieurs salves de lance-roquettes multiples Grad et des dizaines de tirs d'artillerie en provenance apparemment des deux côtés, selon des médias.

 

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