Culture

Bejaia : Hommage-evocation

Publié par Arslan-B le 23-02-2015, 16h31 | 27
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Le regretté Abderrahmane Bouguermouh invité du café littéraire au TRBéjaia…Malek Bouguermouh, pour présenter son livre « ANZA » : C’était un samedi 12 novembre 2012…

Né le 25 février 1936 (Ouzellaguen-Bejaia), il décède le 03…Février 2013 (Alger). Caprice du temps…
Le roman commence ainsi : « De plus loin qu’ils se souviennent, les vieux Sétifiens  n’avaient  jamais vu autant de neige qu’en ce décembre de 1940. Terrifiés, ils avaient prédit la fin du monde ! »
« « ANZA », initialement, à l’origine, était un scénario pour un film mais qui s’est  transformé en roman »

C’est la réponse qu’avait fournie le défunt cinéaste Abderrahmane Bouguermouh à un intervenant lors d’une rencontre avec le public  samedi 12 novembre 2012, dès 14h, au théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaia, devant un parterre dense, mixte et admiratif, plongé dans un silence pieux et, surtout,  très attentif  au moindre propos de l’enfant prodige d’Ouzellaguen (Ighzer Amokrane-Vallée de la Soummam).

La question était de savoir « comment le cinéaste s’est retrouvé converti à l’écriture littéraire ? ». Le cinéaste et grand frère du défunt dramaturge Malek Bouguermouh avait tenu à rappeler qu’il était « un enfant de la vallée de la Soummam et que Bougie( Béjaia) était sa capitale », ceci pour rappeler qu’en dépit de ses nombreuses pérégrinations, le cordon ombilical trempé dans une sève indélébile de nostalgie affective qui le lie à son berceau n’avait jamais été rompu.

Et ne le sera jamais.  Une sensibilité à fleur de lèvres, un regard embué d’éternelle mélancolie, l’hôte du café littéraire alors, qui confiait avoir été traumatisé par les dramatiques événements de Mai 45 (Il n’avait avait alors que neuf ans, puisque né en 1936) était, en fait, venu davantage pour présenter son livre intitulé « ANZA », 477 pages et édité par Casbah Editions.(2009).

Mais, forcément, c’est, sinon exclusivement, du moins essentiellement, le cinéaste qui était fortement perçu (et sollicité) à travers cet homme affable et d’une admirable humilité, cependant très usé, physiquement. Abderrahmane Bouguermouh est presque une légende vivante dans la vallée de la Soummam, particulièrement ménagé dans sa sensibilité, spontanément chéri au premier abord.

Surtout connu, en effet, pour son œuvre cinématographique dès le début des années 60, avec des titres à succès tels « Kahla ou baÏda », « la reine des abeilles », « cri de pierre » ou encore et surtout l’adaptation du roman de feu Mouloud Mammeri, « La colline oubliée », cet enfant d’instituteur du temps de la colonisation insistait sur le fait qu’il n’était qu’ « un témoin du siècle » et, de fil en aiguille, répondant encore à une question lui demandant pourquoi il n’avait pas également songé à adapter « Nedjma » de Kateb Yacine, il avouait  que « porter à l’écran un roman comme Nedjma n’est guère une tâche aisée », et ce bien qu’il en eût assez souvent parlé avec Kateb. 

Avant de rejoindre la salle où un nombreux public l’attendait impatiemment, Bouguermouh a dû dédicacer un certain nombre de « ANZA » dans la cafétéria du théâtre. En quatrième de couverture de ce livre on peut lire : « …diplômé de l’IDHEC, il (A. Bouguermouh) joint à une solide culture  générale une sensibilité artistique,…a connu des écrivains célèbres dont Mouloud Mammeri, Malek Haddad, Taos Amrouche. 

« ANZA » couronne une aventure littéraire entreprise depuis plus de deux décennies…En attendant, des hautes plaines de Sétif alternant chaleur torride et froid glacial au Mont Cassin (Bataille de Monte Cassino ndlr) où s’est joué en quelques jours le destin du monde, résonne ce lugubre « ANZA », triste gémissement post-mortem des milliers d’innocents quêtant la vengeance sans laquelle leurs âmes ne trouveraient pas de repos. Sous la plume de A. Bouguermouh se déroule une épopée qui préfigure et explique la tragédie de Mai 45 ».

A bâtons rompus durant des heures, que de questions, brèves pour quelque rares d’entre elles, mais avec une irrésistible propension à des questions- commentaires.  Mais la disponibilité du conférencier n’avait d’égal que son calme olympien, sa sérénité cependant respirant certaine lointaine anxiété…Abderrahmane Bouguermouh s’était dit, par ailleurs, « tout à fait disposé à mettre au service de la jeunesse son expérience ainsi que ses connaissances techniques en matière cinématographique, que sa porte restait ouverte et qu’il contribuerait volontiers à l’organisation et à l’animation d’ateliers et autres séances pédagogiques auxquelles il ferait participer des spécialistes du domaine ». 

Mais la « faucheuse » l’attendait au tournant de son élan de générosité attestée envers la jeunesse désireuse de se former dans le 7ème art, et Il s’en est allé, dans la discrétion et la décence de ces grands hommes dont la devise est cette célèbre « tirade » de Socrate : « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien ». Repose en paix dans l’Eden du Tout Puissant, humble et génial Abderrahmane Bouguermouh, sympathie personnifiée…
 

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