
Le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie en France, Abdallah Zekri, a dénoncé jeudi fermement «une politique d'intolérence religieuse dirigée contre les musulmans» avec la proposition de loi, portée par les députés radicaux de gauche, interdisant le port du voile pour les professionnels de la petite enfance.
«Nous disons oui à la laicité mais nous dénonçons fermement cette tendance à mettre en place une politique d'intolérence religieuse systématique et spécifiquement dirigés contre les musulmans», indique M.Zekri dans un communiqué publié jeudi par le Conseil Français du Culte Musulman.
«Avec leur proposition de loi sur l'obligation de neutralité religieuse pour tous les professionnels de la petite enfance y compris les nounous à domicile, les députs radicaux de gauche s'apprêtent à ouvrir une véritable brèche dans l'unité nationale», poursuit le communiqué.
Il souligne, à cet égard, que «cette vision totalitaire et extérmiste de la laicité au mépris de la tolérence et de l'intelligence met en danger l'esprit du vivre ensemble porté par les citoyens de France le 11 janvier dernier».
«Un sentiment brutal de rejet et d'exclusion de la société est en cours d'appropriation par les musulmans en France», selon la même source. M. Zekri considère, par ailleurs, que «cette proposition de loi affirme un manque de respect total pour l'esprit de discernement des parents qui confient depuis des années et en toute confiance leurs enfants aux professionnels de la petite enfance à domicile».
«La laicité n'est pas et ne sera pas un déni de foi et le culte de leur vérité prônée par les radicaux de gauche n'a pas vocation à devenir la nouvelle religion obligatoire pour les citoyens de France». Il appelle les musulmans à «prendre l'exacte mesure des difficultés que nous traversons pour mieux les résoudre sans creuser de nombreux fossés».
Si cette loi est adoptée, le personnel des crèches et des centres de loisirs privés bénéficiant de financment public ainsi que les assistantes maternelles seront soumis au principe de neutralité. «Si cette loi est votée, c'est purement et simplement un détournement de la laicité qui deviendrait une conviction quasi synonyme de neutralité et c'est la rupture de principe d'égalité», a conclu M. Zekri.
Cette proposition de loi devait être examinée ce jeudi par les députés mais elle a finalement été reportée au 11 mai prochain et sera donc examinée à l'Assemblée après les élections départementales.