Le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Al-Dayri s'est félicité jeudi des combats livrés par ses rivaux au sein des milices de Fajr Libya aux combattants du groupe autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI) dans l'est du pays.
Il s'agit de la première réaction du gouvernement reconnu internationalement aux combats qui opposent depuis une semaine par intermittence des miliciens de Fajr Libya à la branche libyenne de l'EI dans la région côtière de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli.
Livrée aux milices, la Libye est plongée dans le chaos où deux autorités se disputent le pouvoir: un gouvernement et un Parlement reconnus internationalement siégeant dans l'est du pays, et un gouvernement et un Parlement parallèles installés à Tripoli après la prise en août de la capitale Tripoli par la coalition de milices de Fajr Libya.
S'adressant à des journalistes dans son lieu de résidence dans la ville d'Al-Bayda (est), le chef de la diplomatie libyenne a dit «accueillir favorablement la direction prise par des factions de Fajr Libya qui combattent la branche libyenne de l'EI à Syrte».Cette position renforce «l'une des principales bases du consensus national auquel nous aspirons (...) et qui est la lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté.
Après l'entrée en février des combattants de l'EI à Syrte, Fajr Libya, une coalition de milices notamment islamistes, avait envoyé des renforts pour défendre la ville. Les combats se déroulent dans l'est de Syrte et dans des localités situées à proximité.
Fajr Libya et le gouvernement reconnu tentent de contrer l'influence de l'EI, qui a revendiqué ses premières attaques en Libye en janvier avec un assaut spectaculaire contre un hôtel à Tripoli (neuf morts), puis en février avec la décapitation de 21 chrétiens, la plupart égyptiens.