L’approvisionnement en eau potable (AEP) s’est «considérablement» amélioré à Jijel où quelque 50 000 m3 sont distribués quotidiennement à une population de 150 000 habitants, a-t-on appris, dimanche, auprès de la direction locale de l’Algérienne des eaux (ADE).
Ce volume est appelé à augmenter «de manière significative» aussitôt après l’achèvement, d’ici au mois de juin prochain, des travaux de réhabilitation du réseau, a indiqué à l’APS le chargé de la communication auprès de l’ADE, Allal Mezoued, en marge d’une journée portes ouvertes sur la station de traitement des eaux de Kissir (ouest de Jijel).
Pour la ville d’El Aouana, une localité côtière située à 20 km à l’ouest du chef-lieu de wilaya, également alimentée à partir du barrage de Kissir, la dotation est de 5 000 m3/jour, a encore indiqué ce responsable.
Le problème de l’AEP de toutes les communes de la wilaya de Jijel «ne devrait plus se poser, en principe, d’ici à quelques années, une fois achevés les travaux de réalisation d’ouvrages hydrauliques, à l’image du barrage de Tabellout, le raccordement ou la réhabilitation des réseaux des différents centres de vie, a souligné M. Mezoued.
Depuis la mise en service de la station de traitement de Kissir, située à deux pas du barrage éponyme, la situation s’est nettement améliorée en matière d’AEP pour les localités de Jijel et d’El Aouana. Ce léger mieux, même s’il reste à améliorer en termes de prestation de service ou d’éradication des fuites, est ressenti aussi bien pour la qualité que de la quantité d’eau distribuée aux citoyens.
Cette station, unique en Algérie en ce sens qu’elle est la seule à être équipée d’un système de traitement de boues (jusque-là spécifique aux stations de traitement des eaux usées, est un «joyau» pour la région, a encore estimé le responsable.
Opérationnelle graduellement depuis aout 2011, la station a une capacité de traitement de 100 000 m3/jour. C’est le second équipement de ce type mis en fonction après celui d’El Agrem, opérationnel depuis juin 2004 pour desservir certaines localités de la wilaya.
Fonctionnant en discontinu (H24), la station de traitement de Kissir qui se découvre le long de la route nationale n°43 (Jijel-Bejaia), à quelques encablures seulement de la commune d’El Aouana, dispose d’un système de télégestion contrôlant à distance la situation et l’état des principaux réservoirs d’eau de Jijel, d’El Aouana et du lieu-dit Timizert, a-t-on appris, de son directeur Abdelkader Boudheb.
Trois équipes se relaient de jour comme de nuit, dans une tour de contrôle, où tous les réseaux sont suivis en temps réel. Employant une quarantaine de travailleurs, cette station dispose aussi de deux laboratoires d’analyses physico-chimique et bactériologique des eaux.
Dans ces structures, les analyses sont effectuées selon une périodicité quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Jusqu’à ce jour, aucun cas de contamination des eaux n’a été relevé, a-t-on précisé au niveau des deux laboratoires de la station de traitement. Il est loin le temps où les foyers de Jijel recevaient des eaux saumâtres et fortement chargées provenant des oueds de la région, rappelle-t-on.
Avec quatre barrages dont deux (2) en service (El Agrem et Kissir) et deux autres en voie d’achèvement (Boussiaba et Tabellout pour le transfert), la wilaya de Jijel, connue pour sa pluviométrie, est une parfaite illustration des efforts investis par l’Etat dans le domaine de l’hydraulique, aussi bien pour alimenter les populations que pour irriguer les terres agricoles de Jijel ou des wilayas limitrophes.
