Monde

Nigeria : les Nigérians aux urnes aujourd’hui pour des élections générales

Publié par DK News le 27-03-2015, 17h20 | 34
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Les Nigérians se rendront aux urnes samedi pour les élections présidentielle et législatives dominées par les questions de la sécurité, de l'économie, de la corruption, des divisions ethniques et  religieuses.

Il s'agit des cinquièmes élections présidentielles et législatives depuis depuis le retour de la démocratie en 1999. Les quatre scrutins précédents (1999, 2003, 2007, 2011) ont été remportés par le parti au pouvoir Parti démocratique populaire (PDP).

Quatorze candidats se présentent, dont la première femme à briguer la fonction suprême. Mais deux seulement ont de réelles chances: le sortant Goodluck Jonathan 57 ans au pouvoir depuis 2011, et l'ex-général Muhammadu Buhari, qui fut à la tête d'une junte militaire dans les années 1980.
En 1999 une constitution a été mise en place, instaure un régime présidentiel fort, tout en dotant le Parlement fédéral de larges prérogatives.

Sur les 173 millions d'habitants, quelque 68,8 millions de Nigérians, sont enregistrés sur les listes électorales pour la présidentielle, ainsi que les législatives et les sénatoriales organisées simultanément. D'autres élections suivront le 11 avril, qui désigneront les gouverneurs des Etats de la Fédération nigériane et les parlements locaux.

Inquiétudes sécuritaires

La sécurisation du scrutin est une inquiétude majeure, alors même que l'insécurité avait été invoquée pour le report du vote, initialement prévu le 14 février et repoussés à cause de la mobilisation de nombreux militaires contre Boko Haram dans le nord-est.Les frontières maritimes et terrestres ont été bouclées mercredi jusqu'à samedi, et les forces de l'ordre ont annoncé avoir pris des mesures spéciales pour s'assurer du déroulement pacifique des présidentielle et législatives.

Des violences à caractère politique, fréquentes lors des élections nigérianes, sont redoutées. La présidentielle de 2011 avait coûté la vie à un millier de Nigérians. Une soixantaine de morts ont déjà été signalés en décembre et janvier.Les Nations unies ont prévenu qu'elles pointeraient «les responsabilités de quiconque choisira de contester les résultats électoraux par la violence».

La Maison Blanche a appelé de son côté les Nigérians à voter dans le calme lors des élections présidentielle et législatives de samedi et à ne pas suivre «ceux qui appellent à la violence».
Selon le ministère américain des Affaires étrangères, la secrétaire d'Etat adjointe chargée des Affaires africaines Linda Thomas-Greenfield conduira une «mission diplomatique officielle d'observation des élections présidentielle et de l'Assemblée nationale au Nigeria le 28 mars».

Un président critiqué mais encore populaire

Le président candidat à sa réélection Goodluck Jonathan, a été très critiqué, au Nigeria comme à l'étranger, pour n'avoir pas su stopper  l'avancée de Boko Haram durant son mandat présidentiel.
Cependant, malgré son bilan mitigé, le président sortant y compte toujours de nombreux supporters, un atout dans un pays aux nombreuses fractures ethniques et religieuses, notamment dans le secteur agricole qui fait partie des points forts  de son mandat: des investissements importants ont été réalisés dans ce secteur générateur d'emplois, longtemps négligé.

M. Jonathan est accusé aussi de n'avoir pas su lutter efficacement contre la corruption, endémique, et d'avoir trop peu investi dans de nouvelles infrastructures dans un pays privé d'électricité plusieurs heures par jour.

Si l'armée nigériane, aidée par les pays voisins, a enregistré un certain nombre de succès contre les insurgés Boko Haram ces dernières semaines, cela ne fait pas oublier son manque de réactivité pendant le reste du mandat de M. Jonathan, selon les experts.

Dans le camp adverse, l'ancien général Muhammadu Buhari, qui a dirigé le pays d'une main de fer au milieu des années 80 à la tête d'une junte militaire, a promis de faire de la lutte contre Boko Haram une de ses priorités s'il est élu.

Plusieurs défis à relever

La question sécuritaire est cruciale au Nigeria, notamment pour ceux qui vivent dans le nord à majorité musulmane où se concentrent les violences de Boko Haram. Elle reste cependant secondaire pour une grande partie des électeurs du sud pétrolier, selon les experts.

Outre la problématique sécuritaire, la corruption endémique dans la première puissance économique d'Afrique, reste la grande préoccupation des électeurs, toutes religions et toutes ethnies confondues.
Plusieurs observateurs estiment que la corruption n'a fait que s'étendre, ces dernières années, avec notamment un scandale de plusieurs milliards de dollars au sein de la compagnie pétrolière nationale.

 

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