Société

Nourriture dans les cantines scolaires en France : Les politiques en font tout un plat !

Publié par Par CEM le 27-03-2015, 19h07 | 90
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La polémique a toujours été vive autour des repas servis dans les cantines scolaires en France, entre ceux qui y voient un terrain d’application de la «laïcité» et d’autres plus enclins à la cohésion des bambins avec leur éducation et leur appartenance religieuse. 

Les dernières élections départementales  ont été l’occasion de nouvelles passes d’armes entre les trois principales tendances politiques qui dominent la vie politique française. Parmi les premiers à s’aventurer sur ce terrain le président de l’UMP, parti vite en besogne pour déclarer son hostilité aux menus de substitution, les fameux menus halal et réclamer l’imposition d’une menu unique dans les cantines scolaires».

L’argument de base, le souci de la préservation du caractère «laïc» de l’école, sera vite battu en brèche par de nombreuses parties dont des organismes public français et aussi par des grosses légumes du parti de Nicolas Sarkozy.

Réputé proche de lui, le maire de Nice avoue ne pas  partager  «forcément le même avis avec Nicolas Sarkozy», et se dit hostile à toute idée  «d’imposer un repas unique à des enfants qui ont grandi dans une éducation où on ne mange pas de porc», rapporte www.huffingtonpost.fr

Dans le même bord politique, pour Nathalie Kosciusko-Morizet, adjointe de Nicolas Sarkozy que «les enfants soient tous assis à la même table (...), et qu'il y ait plusieurs menus ordinaires ne me pose pas de problème» déclare-t-elle sur le site de bfmtv.fr qui précise que ce qui semble lui poser problème «c'est qu'on aille vers des menus confessionnels, c'est-à-dire des menus halal ou des menus casher, ce qui n'est pas du tout la même chose.

Ce serait une attaque contre la laïcité», dit-elle. Les tenants de l’extrême droite se sont de leur côté fait très visibles sur cette question, avec notamment des élus municipaux engagés dans des batailles inutiles pour revenir à un menu unique. 

Une démarche confortée par le cadre juridique français mais qui s’accommode mal avec l’évolution de la société française et les exigences du débat politique sur la scène français  voire même internationale. 

Très attendue sur cette question la présidente du Front National a déjà fait une entourloupette politique, en déclarant, il y a presque une année «Nous n’accepterons aucune exigence religieuse dans les menus scolaires», laissant planer l’imprécision et le doute sur sa véritable position.

Face à cela, elle émet un tweet pour dire que son idée est d’œuvrer  pour «faire revenir le porc dans les cantines où il avait disparu… sans pour autant mettre en cause les menus alternatifs qui existent», lit-on sur liberation.fr.

Le parti socialiste est sur la même ligne, favorable au maintien des menus alternatifs ; son ministre des relations avec le Parlement Jean-Marie  Le Guen, chargé de rappeler la position de son parti ne s’est pas privé de «griffer» Nicolas Sarkozy accusé, à ses yeux, d’aller ainsi sur ce terrain pour «plaire aux électeurs du Front national».

Le débat s’est enrichi avec l’intervention de personnalités apolitiques qui se sont prononcées sur la question. Certaines d’entre elles ont signé récemment une tribune dans le quotidien Le Monde pour faire la promotion de l’idée d’un repas végétarien systématique dans les cantines scolaires françaises.

En tête de cette initiative, le moine bouddhiste Matthieu Ricard, connu pour ses positions pour la cause animale, s’interroge «Que vient faire la laïcité là-dedans ?». Réfutant toute position dogmatique, il assure que sa démarche est de nature pragmatique puisque, selon lui, le menu végétarien est celui qui convient le mieux à toutes les confessions.

La question reviendra certainement dans les débats politiques français, tant les avis sont encore partagés ; y compris au niveau institutionnel ; alors qu’un texte réglementaire, pris en 2011, stipule que «le fait de prévoir des menus en raison de pratiques confessionnelles ne constitue ni un droit pour les usagers ni une obligation pour les collectivités», un récent avis de l’observatoire français de la laïcité, repris par lefigaro.fr note bien que  «la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus».

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