Le CD-Rom initié par le ministère de l’Education nationale, destiné aux classes de terminale développe des méthodes pédagogiques plus centrées sur l'apprenant que sur l'enseignant, a indiqué l’inspecteur général de la pédagogie au ministère de l'Education nationale M. Farid Beramdane.
«Ce mode d’enseignement et d’apprentissage donne à l’élève une autonomie dans ses apprentissages par le moyen des TIC», a précisé M. Beramdane dans une déclaration à l’APS, ajoutant que les cours sont conformes aux programmes officiels et ce ne sont pas des «cours compilés» parce qu’ils développent des méthodes pédagogiques plus centrées sur l'apprenant que sur l'enseignant.
Pour M. Beramdane, «il est tout à fait naturel que, comme partout dans le monde, certains enseignants vivent temporairement, un sentiment de remise en question de leur rôle de dispensateur unique du savoir».
«Cet outil (CD-Rom) a été médiatisé moins sur la pertinence scientifique et pédagogique de son contenu que sur les circonstances de son irruption dans le champ de la communication éducative et sociale», a expliqué M. Beramdane. Il a cité dans ce contexte, la grève des enseignants, ce climat social ambiant qui a accéléré un processus «irréversible» dans le domaine de l’éducation, celui de l’intégration des TIC à l’école.
Il a, également évoqué des comportements qu'il a qualifiés «d'inadmissibles», inhérents aux pratiques «clandestines» des cours privés, surtout pendant les périodes de grève.
Ces cours privés dispensés sont pratiqués «à des prix exorbitants, portant atteinte au principe même de la gratuité de l’école» et au caractère public de l’institution algérienne, a-t-il ajouté. D'autre part, le pédagogue a fait savoir que le ministère de l'Education nationale compte mettre le numérique «au service de l’équité» et pas au service d'une catégorie.
Il a indiqué que comme les autres dispositifs, édités par l’ONEFD et mis gratuitement à disposition des 600.000 élèves de 3e AS, en moins de 48 heures, l’opération CD Rom/plate-forme numérique, est un acte pédagogique «de haute portée éthique et éducative».
C’est un dispositif, précise t-il, de soutien à distance, consulté soit individuellement (maison) ou collectivement (classe, établissement scolaire).
Ainsi, le CD Rom/plate-forme numérique, est à la fois une référence officielle sur les programmes, un outil numérique ergonomique pour les élèves et un modèle d’explication des contenus par filière, disciplines, périodes scolaires.
Il contient à la fois des cours en version PDF, vidéo ainsi que des applications (simulation, activités, exercices, exercices autocorrectifsà). Pour M. Beramdane , certains y cherchent des défauts, comme s’il y avait des programmes d’études parfaits dans le monde.
Réduire la fracture sociale et numérique est l'objectif du MEN
Répondant à une question sur le manque dans les filière de math-technique le même responsable reconnaît qu'il y a des manques dans les filières du «génie», parce que tout simplement, selon lui , «il n’y a pas de cours mais de la pratique en cours et en atelier». «On ne numérise pas la pratique!», a-t-il ajouté.
«Notre objectif est de réduire la fracture sociale et numérique des élèves algériens, combattre l’exclusion sur des bases socio-économiques et mettre à nu l’hypocrisie d’une frange d’enseignants de disciplines précises, qui se nourrissent de l’angoisse légitime et compréhensible des parents»a-t-il indiqué.
Dans le même sillage, le pédagogue a confirmé que «ces outils didactiques ne sont et ne peuvent être des substituts d’enseignants»ajoutant qu'ils s’inscrivent dans les tendances lourdes mondiales dans le domaine des sciences de l’éducation et de la formation, appelés «numérisation des ressources pédagogiques».
En ce qui concerne les réactions des élèves et parents rapportées par les inspecteurs de l'éducation à l’échelle nationale, M. Beramdane a révélé qu'elles sont extrêmement «positives». Ainsi que les «bugs informatiques» provoqués par l’intérêt suscité par la plate-forme dans les sites Internet des directions de l’éducation sont l’expression d’un «succès qui dépasse les prévisions du MEN» a-t-il précisé.
D'après le même responsable, «des pics de 10.000 entrées ont été enregistrés en une journée, dans certaines wilayas», ajoutant qu'en se constituant en réseaux les jeunes font le reste, et c'est ce que les spécialistes appellent en e-learning, les «communautés virtuelles».
Pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens, ni d’acheter un PC, ni encore moins de se payer des cours particuliers (coûtant 10 fois plus chers qu’un micro), les établissements publics, l’infrastructure et les moyens techniques, audiovisuels et informatiques, seront mis à leur disposition, pour des révisions collectives à partir de la plate-forme et des autres CD Rom, indique le même responsable.
