
Du fait des restrictions imposées par la crise d’une part, et de la réorganisation politique des collectivités territoriales françaises, d’autre part, les sources de financement de l’activité culturelle deviennent un sérieux problème que ne manquent pas de soulever les professionnels.
Les engagements politiques réitérés du gouvernement français en matière de financement de la culture ne semblent pas résister à l’épreuve des faits du terrain. De plus en plus de voix s’élèvent, en effet, notamment dans les milieux associatifs et des professionnels de la culture pour pointer le rétrécissement des opportunités de financement.
L’été dernier, en plein préparation de la loi de finances 2015, Manuel Valls martelait son engagement à «garantir le budget de la culture pour les trois années à venir», note le site lefigaro.fr qui ajoute que budget «restera donc stable d'après ces promesses, avec même une très légère progression de 0,3%».
Hormis la promesse comptable le patron de l’exécutif français appuyait son raisonnement sur l’impact social de la culture qu’il faut préserver en temps de crise, considérant qu’elle constitue «un élément indispensable pour tisser, retisser, travailler sur le lien social, pour faire en sorte que les enfants puissent avoir des références, des repères qui leur permettent de faire société», ajoute lefigaro.fr
Dans une autre édition, le site lefigaro.fr revient sur les restrictions subies par les festivals culturels, à travers un travail effectué par une médiatrice culturelle agissant pour le centre national des arts de rue, situé à Valneciennes (Nord de la France).
A travers un carte interactive qu’elle a baptisée «cartocrise», elle met en exergue un décompte des «festivals, structures et associations supprimés/annulés» depuis le début de l’année dernière. En grande partie, cette situation est imputée par le journal Le Parisien, cité par lefigaro.fr, aux «suppressions de subventions publiques, en particulier municipales après l'arrivée de nouvelles équipes dans certaines villes, à la suite des élections de mars 2014».
Plus récemment, des acteurs et professionnels du monde de la culture se sont retrouvés fin mars dernier, dans la ville de Metz, toujours au nord de la France, pour dire leur ras-le-bol, et surtout «leur peur de voir la création artistique sinon disparaître, du moins diminuer» rapporte le site www.lasemaine.fr.
Une occasion de rappeler la spécificité de la culture qui obéit, selon ces professionnels, à une seule règle à travers le monde entier : «La loi de Baumol ou loi des coûts fatals. Elle concerne trois domaines : l'éducation, la santé et la culture. Ils ne sont jamais rentables en dehors d'eux-mêmes, n'ont pas la capacité de se régénérer. Inévitablement, leur coût de fonctionnement augmente sans contrepartie», comme le souligne le site lasemaine.fr.
Dans les colonnes du site du quotidien français lefigaro.fr, la ministre de la culture et de la communication réitère pourtant le maintien de l’effort de financement par le gouvernement ; dans un communiqué repris par ce site, Fleur Pellerin annonce avoir proposé aux collectivités territoriales «de m'engager à leurs côtés en maintenant sur leur territoire les crédits du ministère de la Culture pour les trois prochaines années s'ils acceptent eux aussi de stabiliser leurs financements».
La ministre a également fait savoir qu’elle déjà entamé la signature de pactes «avec des villes de droite comme de gauche», ajoutant qu’elle compte «en avoir signé une trentaine avant la fin du premier semestre».