
La justice turque ouvre lundi le dossier de la catastrophe industrielle la plus meurtrière de l'histoire du pays, qui a coûté il y a près d'un an à Soma la vie à 301 mineurs.
Quarante-cinq personnes sont poursuivies dans ce procès, dont les huit plus hauts cadres de la société exploitante de la mine poursuivis pour avoir délibérément négligé la sécurité de leurs ouvriers au nom d'une course effrénée à la rentabilité.
En conclusion de son enquête, le procureur a requis contre ces huit responsables, exceptionnellement inculpés de «meurtres», des peines allant jusqu'à vingt-cinq ans de prison pour chacune des victimes de l'accident.
Selon l'agence de presse DHA, ces accusés ne seront pas présents à la barre mais témoigneront pour des raisons de sécurité par vidéoconférence depuis la prison d'Izmir (ouest) où ils sont détenus.
Les débats doivent débuter lundi à 06H30 GMT dans la ville d'Akhisar (ouest de la Turquie), à une quarantaine de kilomètres des lieux du drame.
Des centaines de policiers antiémeute y ont été dépêchés en renfort afin d'assurer la sécurité du centre culturel transformé en tribunal, alors que plusieurs syndicats ont appelé à des rassemblements de solidarité avec les familles des victimes.
Le drame s'est noué le 13 mai 2014 en début d'après-midi, lorsqu'un incendie a éclaté dans un des puits de la mine de charbon du groupe Soma Komür, prenant au piège les quelque 800 mineurs qui travaillaient à plusieurs centaines de mètres sous terre.
Selon l'enquête menée par la justice, l'incendie s'est rapidement propagé à plusieurs galeries, envahies par les flammes et les émanations mortelles de monoxyde de carbone. De nombreux mineurs sont morts très rapidement, brûlés ou intoxiqués.