Les conditions pour exiger «le départ» du président vénézuélien Nicolas Maduro «ne sont pas réunies», a estimé jeudi la principale figure de l'opposition, le gouverneur Henrique Capriles, qui a condamné les violences pendant de récentes manifestations contre le pouvoir. «Nous allons canaliser le mécontentement, mais je ne vais pas vous mentir, les conditions ne sont pas réunies pour obtenir le départ du gouvernement», a déclaré M. Capriles au cours d'une conférence de presse.
Le gouverneur de l'Etat de Miranda s'est démarqué de la ligne dure adoptée par certains secteurs de la coalition d'opposition de la Table de l'unité démocratique (MUD) qui entendent contraindre au départ le président Maduro, élu il y 10 mois, en convoquant des manifestations, sous le slogan «Le départ». Mercredi, des manifestations de milliers d'étudiants et de militants de l'opposition protestant contre la vie chère, l'insécurité et les pénuries ont été organisées dans plusieurs villes du Venezuela.
La manifestation de Caracas, la plus importante depuis que Nicolas Maduro a succédé en mars à Hugo Chavez (1999-2013), s'est achevée par des affrontements entre jeunes opposés au gouvernement et policiers ou groupes «chavistes» qui ont fait au moins trois morts, des personnes tuées par balle.
«Le gouvernement doit assumer sa responsabilité pour ce qui est s'est passé hier (mercredi)», a exigé le gouverneur, condamnant les affrontements entre manifestants et partisans du pouvoir. M. Capriles, battu par Nicolas Maduro à la présidentielle d'avril 2013, a partiellement participé à la marche organisée à Caracas.
Le gouvernement vénézuélien a appelé à des manifestations jeudi «contre la violence de l'opposition», rendue responsable des incidents. Par la voix de la ministre de l'Information, Delcy Rodriguez, le gouvernement a lancé son propre appel à manifester, jeudi, sous le mot d'ordre «le Venezuela uni contre le fascisme», terme habituellement employé par les autorités pour désigner le mouvement d'opposition.
