Deux raids aériens ont ciblé d'importants dépôts, d'armes et de munitions sur une base de missiles à la sortie sud de Sanaa, capitale du Yémen, ont indiqué des témoins.
«L'aviation de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite a fait deux passages au dessus de la base d'un bataillon de missiles à Fajj Attan, touchant des dépôts d'armes, de missiles et de munitions», ont précisé des témoins, cité par l'AFP. Un épaisse colonne de fumée blanche s'est élevée au dessus de la base, alors que des avions de combat survolaient Sanaa où la DCA de la rébellion est entrée en action.
Le site visé par l'aviation de la coalition arabe est situé sur une colline surplombant Sanaa, relève de la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée yéménite resté fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui s'est allié aux rebelles Houthis.
Par ailleurs, dans l'est de la capitale, un autre camp de la Garde républicaine, celui d'Al-Hafa, a également été visé par trois raids aériens, ont indiqué des habitants du secteur.
A Arhab, au nord de la capitale, l'aviation de la coalition a lancé deux frappes contre le camp du 22e bataillon de la Garde républicaine, toujours selon des témoins.
Des positions rebelles à Saada (nord), fief des Houthis issus de la minorité zaïdite chiite, à Ibb (centre), Taëz (sud-ouest) et Aden (sud) ont été aussi la cible lundi des avions de la coalition, selon les mêmes sources.
La coalition a intensifié ses raids aériens contre les rebelles, au 26e jour de son intervention au Yémen pour les empêcher de prendre le contrôle de l'ensemble du pays.
Le Yémen rejette toute médiation de l'Iran dans le conflit
Le Yémen rejette toute médiation de l'Iran dans le conflit, a indiqué lundi le ministre yéménite des Affaires étrangères en exil, en marge d'une rencontre économique arabo-turque au Koweït.
«Tout effort de médiation venant de l'Iran est inacceptable car l'Iran est impliqué dans le conflit au Yémen», a déclaré Ryad Yassine devant la presse.
«L'Iran est devenu une partie prenante dans la crise yéménite et ceux qui le deviennent (...) ne peuvent pas être des médiateurs», a insisté M. Yassine.
L'Iran soutient les rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite chiite au Yémen, qui ont pris le pouvoir à Sanaa avec l'aide de militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Mais Téhéran nie fournir des armes aux rebelles.
Le 26 mars, Ryadh a pris la tête d'une coalition de pays arabes qui mène des frappes aériennes contre les Houthis.
L'Iran a officiellement présenté vendredi à l'ONU un plan de paix en quatre points pour le Yémen. Ce plan prévoit un cessez-le-feu immédiat, un accès humanitaire «sans entraves», une reprise du «dialogue national» entre tous les protagonistes et la «formation d'un gouvernement d'union nationale sans exclusive».
Le commandement militaire d'une vaste province se rallie au président Hadi
Le commandement militaire de la plus vaste province du Yémen a proclamé dimanche son ralliement au président Abd Rabo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite sous la pression des rebelles chiites.
Dans un communiqué, «les officiers, sous-officiers et soldats de la 1ère région militaire, basée à Hadramout» (sud-est), affirment «soutenir la légalité constitutionnelle, incarnée par le président Abd Rabbo Mansour Hadi».
«Nous annonçons notre appui total à toutes les décisions judicieuses qu'il prendra pour rétablir la paix et la sécurité dans l'ensemble du pays», ajoute le texte, signé par le général Abderrahman al-Halili, commandant de la 1ère division militaire et et du 37e bataillon blindé.
Dans leur offensive qui leur a permis de prendre sans résistance la capitale Sanaa et de larges régions du pays, les miliciens chiites ont bénéficié de la complicité de nombreuses unités de l'armée, estime-t-on dans les milieux politiques au Yémen.
Le parti de l'ex-président se félicite de la résolution de l'ONU
Le parti de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, accusé de s'être allié à la rébellion chiite, s'est félicité dimanche de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sommant la rébellion de se retirer des zones qu'elle a conquises et lui imposant un embargo sur les armes.
Dans un communiqué publié à Sanaa, le Congrès populaire général (CPG) de M. Saleh a annoncé accueillir «positivement la résolution 2216 pour préserver l'effusion du sang» des Yéménites.
Il ajoute «soutenir l'appel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à un cessez-le-feu (...) et à une reprise du dialogue sous les auspices des Nations unies» en vue d'un règlement politique au Yémen.
Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé dimanche soir dans un discours télévisé qu'il «ne cèdera jamais» devant l'opération de la coalition, dénoncée comme «une agression sauvage».
Jeudi, Ban Ki-moon avait lancé un appel à un cessez-le-feu immédiat au Yémen, un pays «en feu». «Le processus de paix diplomatique soutenu par les Nations unies est le meilleur moyen pour sortir de cette guerre qui dure depuis longtemps et a des conséquences terrifiantes pour la stabilité régionale», avait-il ajouté.
La rébellion ne cèdera pas face à l'«agression» de la coalition arabe
Le chef de la rébellion houthie au Yémen, Abdelmalek El-houthi, a affirmé dimanche que son groupe ne céderait «jamais» devant les opérations militaires menées par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, qu'il a qualifiées d'«agression».
«Notre peuple yéménite ne cédera jamais, il résiste» à «l'agression sauvage», a déclaré le dirigeant de la rébellion dans un discours télévisé, prononcé au 25e jour de l'opération militaire de la coalition conduite par l'Arabie Saoudite pour stopper la progression de ses miliciens vers le sud du pays.
Il a promis de «résister à l'agression et à l'agresseur par tous les moyens et de mettre à profit toutes les options offertes tant que durera l'agression», sans donner de précisions.
«Se trompent ceux qui croient que par leurs crimes sauvages, ils pourront faire plier ce peuple. Notre peuple ne cédera jamais», a-t-il encore dit, en invitant les Yéménites à «la patience, à la persévérance (...) et au resserrement des rangs».
Depuis le 26 mars, une coalition menée par l'Arabie saoudite mène des frappes quotidiennes contre les rebelles houthis pour contrer leur avancée et les empêcher de s'emparer de la totalité du pays.
