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Plusieurs types de drogues dures sont introduits en Algérie (ONLCDT)

Publié par DK News le 21-04-2015, 18h40 | 212
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Plusieurs types de drogues dures sont introduits en Algérie par des réseaux de trafic en provenance notamment des pays d'Afrique de l'Est et de l'Ouest, a indiqué mardi à Alger le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), Mohamed Abdou Benhala.

«Outre le cannabis (drogue douce) en provenance notamment du Maroc, l'Algérie connaît aussi l'introduction de drogues dures comme la cocaïne, l'héroïne, le crack et les NSP (Nouvelles substances psycoactives)», a-t-il expliqué dans un entretien à l'APS en marge d'un séminaire euro-méditerranéen sur le traitement de substitution aux opiacés et la réduction de ses risques.

«Au début, ce sont de petites quantités qui pénètrent, le temps que le réseau de trafic s'organise et que le marché soit créé.

Après ces quantités se font de plus en plus importantes», a-t-il mis en garde.
Selon lui, la cocaïne écoulée en Algérie provient essentiellement d'Afrique de l'ouest, une région qui elle-même reçoit cette drogue d'Amérique latine.

L'héroïne, quant à elle, arrive en Algérie en provenance de l'est de l'Afrique et d'autres pays comme l'Afghanistan, le Pakistan et l'Iran, a-t-il expliqué.

«Mais les quantités de drogues dures introduites en Algérie ne sont pas grandes», a-t-il précisé, relevant que deux saisies comprenant respectivement 150 kg et 80 kg de cocaïne ont été effectuées au cours de ces dernières années dans le pays.

M. Benhala a estimé que l'Algérie, où les toxicomanes consomment notamment du cannabis et des psychotropes, ne pouvait pas continuer, dans un contexte de globalisation, à être épargnée, par le trafic de drogues dures comme l'héroïne et la cocaïne.

Les saisies de drogue dures notamment au niveau des aéroports algériens, indiquent que des trafiquants font transiter ses substances via l'Algérie en direction d'autres pays comme ceux d'Europe, a-t-il ajouté.

Concernant le trafic de cannabis, M. Benhala a indiqué que l'Algérie constitue un «espace de transit» par lequel passe le cannabis provenant du Maroc pour atteindre des pays d'Europe et la Tunisie, la Libye et l'Egypte.

Depuis quelques années, une «bonne quantité» de cette drogue est consommée en Algérie en raison notamment du contrôle sévère des voies maritimes menant à l'Europe, a-t-il fait savoir.

Sur sa lecture de l'ampleur des saisies de drogue effectuées au niveau notamment des frontières ouest du pays, M. Benhala a estimé que cela signifiait que l'Algérie fait l'objet d'un «intérêt particulier» de la part des narcotrafiquants.

«Au fait, il y a plusieurs explications à cela, dont je citerai le contrôle sévère des voies maritimes vers l'Europe ce qui a poussé les trafiquants à orienter une bonne partie de leur drogue vers l'Algérie», a-t-il soutenu.

Etroite relation entre trafic de drogue et terrorisme

A une question sur le rapport existant entre le trafic de drogue et le financement du terrorisme et de ses organisations, M. Benhala a indiqué qu'«il est clair que le trafic de drogue porte atteinte à la sécurité globale en finançant différent types de criminalité, dont le terrorisme».

«Le trafic de drogue est une source de financement du terrorisme, surtout dans les pays du Sahel», a-t-il affirmé. Le premier responsable de l'ONLCDT a, par ailleurs, indiqué que l'absence d'indicateurs ne permettait pas d'estimer ou d'évaluer les quantités de drogue consommées en Algérie où celles qui y transitent.

Pour l'obtention de chiffres fiables il est impératif, a-t-il dit, d'étudier l'ensemble des affaires transmises à la justice, précisant que les seules données que l'office possédait étaient celles relatives au nombre de personnes traitées par les centres publics de désintoxication.

19000 toxicomanes soignés par les centres publics en 2014

Il a, dans ce sens, relevé que près de 19.000 personnes ont été prises en charge au niveau de ces centres relevant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière durant l'année 2014. D'autres malades ont pu être soignés par des spécialistes privés et dont le nombre reste inconnu, a-t-il ajouté.

«Quand vous soignez un toxicomane cela signifie que vous l'arrachez des mains des trafiquants et dealers et qu'il ne va plus être demandeur de drogue», a expliqué ce magistrat, précisant que cette opération était «très complexe» et nécessitait la conjugaison d'efforts de l'ensemble des intervenants.

S'agissant des activités de l'Office, M. Benhala a indiqué que la mission première de cet organisme était l'élaboration d'une politique nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie, affirmant que l'Office disposait des moyens humains et financiers nécessaires pour mener à bien cette mission.

L'Office, auquel l'Etat alloue environ cinq (5) milliards de dinars chaque année, s'atèle à collecter les données et à réaliser les enquêtes pour élaborer la politique nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie et l'adapter aux mutations que connaissent le trafic de drogue.

«Nous devons adapter nos méthodes pour mener deux grandes batailles. La première consiste à réduire l'offre (en matière de drogue), une tâche qui incombe aux services de sécurité, et la seconde est la réduction de la demande qui est beaucoup plus complexe et nécessite le concours de tous», a-t-il conclu.

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