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Crise au Yémen : La fin de l'intervention militaire conforte l'option d'un règlement politique

Publié par DK News le 23-04-2015, 16h06 | 21
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L'annonce de la fin de l'intervention militaire de la Coalition arabe au Yémen conforte l'option de la résolution de la crise dans ce pays par un dialogue politique interyéménite inclusif, ont estimé mercredi des experts joints par l'APS.

«L'annonce de la fin de +l'agression+ saoudienne et leurs alliés contre le Yémen intervient pour des raisons, relatives notamment à la peur grandissante d'une régionalisation du conflit et de la déstabilisation de la navigation internationale près du détroit stratégique de Bab el-Mandeb», a estimé l'analyste yéménite Ali Hassen el-Khaoulani.

La décision d'arrêter les bombardement contre les Houthis et leurs alliés a été également prise, selon le Dr el-Khaoulani, sous la pression de la campagne de «dénonciations répétées»  parmi l'opinion publique arabe et internationale et des «pressions» exercées par les Etats-Unis, la Russie et l'Iran sur le décideurs saoudiens».

Le conflit au Yémen a connu un nouveau développement après l'annonce par l'Arabie saoudite de l'arrêt de sa campagne militaire aérienne +Tempête décisive+ après 27 jours de raids ayant fait au moins 944 morts et 3.487 blessés. Parallèlement, Ryadh a annoncé le début d'une nouvelle étape, baptisée.

«Redonner l'espoir», en vue de la reprise du processus politique au Yémen, la fourniture d'une aide humanitaire et la «lutte contre le terrorisme». Interrogé sur la portée de l'intervention militaire jugée comme «un succès» par Ryadh, M. el-Khaoulani, à soutenu que «les Saoudiens voulaient seulement sauver la face et sortir du chaos yéménite après une intervention négative», ajoutant que « la solution ne peut être que politique à travers l'engagement d'un dialogue interyéménite regroupant toutes les parties».

Il a, en outre, plaidé pour que l'«Algérie accueille le dialogue politique yéménite», s'appuyant dans ce contexte sur la «neutralité de l'Algérie et les succès diplomatiques obtenus notamment dans sa médiation dans la crise malienne».

«Le rapprochement américano-iranien avec la conclusion de l'accord sur le nucléaire et leur coopération dans la lutte contre l'organisation autoproclamée «Etat islamique (EI/Daech), aura sûrement un impact positif sur la résolution du conflit au Yémen», a, par ailleurs, prévu le politologue.

De son côté, l'universitaire Ismaïl Maaraf, qui a qualifié l'intervention militaire de «négative pour toutes les parties yéménites», a estimé que «la décision de mettre fin à l'intervention n'était proprement saoudienne, mais dictée par les Etats-Unis suite au progrès réalisés dans les négociations sur le nucléaire iranien».

Il a expliqué que cette décision «a réduit la crise yéménite à une dimension nationale, alors qu'elle avait pris, avec une action militaire coalisée, une dimension internationale.»

S'agissant d'un éventuel dialogue interyéménite, M. Maaraf, expert aux affaires stratégiques, a souligné que «c'est aux Yéménites de prendre l'initiative de réunir toutes les parties antagonistes autour de la table des négociations, et non aux parties étrangères de le faire».

 Plus de 1000 morts en un mois selon l’ONU

Le bilan des combats au Yémen depuis le début des raids de la coalition le 26 mars contre les rebelles houthis a dépassé les 1000 morts, ont rapporté les Nations unies mercredi, notant que l'accès des agences d'aide humanitaire dans le pays continue d'être restreint.

«L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté que 1080 personnes avaient été tuées, et 4352 autres blessées entre le 26 mars et le 20 avril au Yémen», a indiqué le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric lors d'un point presse régulier.

«En raison de l'insécurité qui règne aujourd'hui à Aden et de la propagation des batailles de rue, une agence d'aide humanitaire n'a pas été en mesure de distribuer les équipements ménagers aux personnes déplacées restant dans les écoles», a-t-il fait savoir.

«L'approvisionnement en eau par camion a débuté aujourd'hui pour les personnes les plus vulnérables dans la zone de Al Dhubayiat du gouvernorat d Al Dhale'e, qui est privé d'eau et d'électricité depuis plus d'un mois» a-t-il indiqué.

L'OMS a indiqué que les principaux hôpitaux font face à une possible fermeture à cause des coupures de courant, et du manque de carburant et d'oxygène.

Mardi, le gouvernement saoudien avait annoncé que la phase intensive des frappes était «terminée», mais qu'il se réservait la possibilité d'intervenir de nouveau si des mouvements rebelles se faisaient menaçants.


Ban Ki-moon salue l'annonce de la fin de l'opération militaire au Yémen

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué mercredi l'annonce de la fin de l'opération militaire de la coalition arabe au Yémen et a souhaité la «fin des combats dès que possible».

M. Ban, qui s'adressait à la presse à l'issue d'une réunion de l'Assemblée générale, s'est déclaré «prêt à fournir les facilités diplomatiques nécessaires pour résoudre cette crise par le dialogue». Avant le début des frappes de la coalition le 26 mars, l'ONU menait une médiation au Yémen mais son médiateur Jamal Benomar a démissionné le 15 avril à la suite de critiques des pays du Golfe.

M. Ban a indiqué qu'il avait proposé un successeur aux pays du Golfe et qu'il «attendait les réponses positives des parties concernées». Mardi soir, Ryadh a annoncé la fin de la campagne aérienne menée depuis le 26 mars pour stopper l'avancée des rebelles Houthis à travers le Yémen.

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