Une visite guidée du site archéologique d’Ichoukane, dans la commune de Foum Toub (50 km de Batna) a été organisée samedi par l’association des «Amis d’Imedghassen» dans une tentative de percer les secrets de ce lieu mythique.
Cette visite, baptisée «sur les traces des sept dormants», initiée dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, a permis aux participants à ce «voyage dans le temps», de découvrir ce site numide qui comprend des vestiges funéraires remontant à l'époque néolithique, selon les explications d’un archéologue et historien, Ali Guerbabi. Ichoukane est située sur un plateau protégé s’étendant sur sept (7) hectares.
Les vestiges funéraires mis au jour couvrent pas moins de 100 hectares, de nombreux autres n’ayant pas encore été déterrés, a-t-on expliqué, soulignant que le site, récemment classé patrimoine national protégé, comprend notamment des tombeaux circulaires formés de pierres grossièrement taillées.
La ville numide était là bien avant l’arrivée des romains. Elle est située au lieu-dit Foum Kasentina, entre Khenguet Sebaa R’goud (le col des sept dormants), la rivière portant le même nom, à l’est, et Khenguet Lakhra (le col de la fin du monde), à l’ouest où ont été découverts des vestiges berbères parmi les plus anciens connus.
Les morts étaient enterrés dans la position f£tale. Selon les croyances des anciens amazighs, ils sont orientés vers l'est, soit le lever du soleil, ce qui témoigne de l’espoir d’un retour de la vie avec les premières lueurs de l’aube.
La forme circulaire des tombes symbolise la protection de la nature, a expliqué M. Guerbabi qui a exercé pendant de longues années les fonctions de chef de la circonscription archéologique locale. Le site, encore vierge puisqu’il n’a pas fait l’objet de fouilles approfondies, a donné lieu à un premier inventaire destiné à connaître approximativement la teneur du filon archéologique qui n’a sans doute pas livré tous ses secrets.
Ichoukane fait l’objet de plusieurs légendes liées au mythe des sept dormants, connues à travers plusieurs points en méditerranée. Le site bénéficie aussi de visites qui donnent lieu à des «zerdas» (réjouissances populaires agrémentées d’un repas copieux), organisées par les habitants depuis des temps immémoriaux.
Selon Azzedine Guerfi, président de l’association des «Amis d’Imedghassen», cette sortie vise à valoriser le patrimoine amazigh et numide qui mérite, a-t-il dit, d’être mieux connu.
