Histoire

A la veille de la commemoration des massacres du 8 mai 1945 : Il faut mettre en exergue les exactions du colonisateur français depuis 1830

Publié par DK News le 04-05-2015, 17h56 | 148
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Le ministre des moudjahidine, Tayeb Zitouni, a souligné, lundi à Oran, la nécessité de mettre en exergue les sacrifices du peuple algérien et les exactions du colonisateur français depuis 1830.

«A la veille de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, il est nécessaire de marquer une halte pour nous souvenir et étudier les sacrifices de nos prédécesseurs face à la répression et la torture exercées par le colonisateur français, depuis 1830», a indiqué le ministre, à l’ouverture d'un colloque international sur les «pratiques répressives et politiques coloniales françaises en Algérie: la question de la torture», organisé par son département.

M.Zitouni a rappelé, dans son allocution, qu’après plus de 60 ans du déclenchement de la guerre de libération nationale, qui a abouti au recouvrement de l’indépendance, la question de l'oppression coloniale et de la torture se pose encore avec acuité à l’opinion publique algérienne et française.

Il a relevé que le débat sur les pratiques répressives et la torture ont pris plus d’ampleur après l’émergence d’études historiques portant sur le sujet, ainsi que les aveux et les témoignages d’officiers et de politiciens des deux rives qui ont révélé de nombreux secrets sur la torture durant la Révolution armée.

Pour le ministre, les recherches actuelles ont une portée académique, car, selon lui, elles se réfèrent aux archives françaises et la question de la torture ne s’est plus cantonnée à la compétence des chercheurs et historiens, mais elle est devenue l’objet de plusieurs oeuvres d’art dans le domaine du cinéma et de la télévision.

«A travers cette rencontre, l’histoire va juger, au nom de la science, les sacrifices des générations passées, notamment la génération de novembre 1954, et les crimes perpétrés par le colonisateur», a souligné Tayeb Zitouni, ajoutant que les générations montantes ont le droit de tout savoir sur les pratiques coloniales.

Le ministre a ajouté que cette rencontre internationale constitue un atelier ouvert sur la recherche, la préservation et la valorisation de la Mémoire nationale, à travers une lecture scientifique et objective des faits, afin de se rapprocher de la vérité historique.

Auparavant, le wali d’Oran, Abdelghani Zaalane, avait souligné l’importance de ce genre de rencontres qui doit permettre de lever le voile sur les pratiques inhumaines et barbares de la France coloniale. «La torture n’a pas été le fait de quelques militaires isolés et incontrôlés.

Elle a été érigée en une véritable politique mise en £uvre à grande échelle et avec le consentement des Etats-majors et des politiciens français. Le but étant d’anéantir tout sentiment révolutionnaire et nationaliste chez les algériens, de les dominer et de les asservir», a-t-il précisé. Cette rencontre internationale de deux jours se propose d’étudier plusieurs axes, notamment la répression coloniale en Algérie de 1830 à 1962, la torture de 1954 à 1962, les centres de tortures, les camps d’internement et les prisons.

Elle se propose également de jeter des éclairages sur des témoignages de tortionnaires et d’internés, ainsi que sur la torture et les lois internationales, les institutions, les organismes et les personnes qui se sont opposées à la torture pendant la guerre de libération nationale.

La torture, une méthode institutionnalisée et agréée par la France coloniale en Algérie

La torture a été adoptée en Algérie par les décideurs de la France coloniale comme «méthode institutionnalisée et agréée tacitement», ont affirmé les participants une rencontre internationale sur «Les pratiques répressives et politiques coloniales françaises en Algérie 1830-1962 :

cas de la torture», ouverte lundi à Oran, en présence du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.
Pendant la guerre de libération nationale, de nombreuses formes de pratiques répressives, dont la torture, ont augmenté de fréquence, d’intensité et de violence de manière significative, ont-ils évoqué lors de cette rencontre de deux jours, organisée à l’initiative du ministère des Moudjahidine.

«Au-delà des images d’une Algérie triomphante et libre, les Algériens se souviennent aussi des affres subies durant 132 ans de colonisation française.Plus de 50 ans après le recouvrement de l’indépendance, la mémoire des Algériens est toujours vive, sur les exactions, la répression, le génocide et la torture érigée en système que la France coloniale a fait subir aux Algériens», ont-ils souligné. «Cette violence, physique et morale, contraire aux

onventions internationales, que les Algériens ont subi a été nourrie par un système juridique extrêmement répressif mis en place par les théoriciens de la pensée coloniale et utilisée sans réserve, ni retenue par les forces françaises coloniales présentes en Algérie, notamment entre 1954 et 1962» ont-ils relevé. Les conférenciers ont indiqué, par ailleurs, que 60 ans après le déclenchement de la guerre de libération nationale et, au bout, le recouvrement de l’indépendance, la question de la torture reste toujours d’actualité, notamment chez l’opinion publique des deux rives.

D'aucuns pensent en effet, que les nombreux témoignages de torturés et de bourreaux, les études et recherches historiques menées par des spécialistes des deux pays sur ce sujet «très délicat» ont contribué à briser ce tabou. De plus, «la pratique de la torture ne s’est pas limitée aux simples témoignages des uns et des autres, sous l’£il attentif des historiens et chercheurs, mais fait l’objet d’£uvres d’art au cinéma, à la télévision et dans la littérature», ont-ils fait remarquer.

Pour les spécialistes, cette rencontre internationale focalise sur la valorisation de la mémoire historique sous le prisme de la science et de l’objectivité.Des chercheurs d’universités de France, de Belgique, du Koweït, de Tunisie, du Maroc et de plusieurs universités du pays animeront des conférences sur des sujets divers abordant, entre autres, «les crimes et pratique de la torture du colonialisme français et l’utilisation d’armes de destruction massive en Algérie», «les résistances internationales à la pratique de la torture durant la guerre de libération nationale», «le discours français vis-à-vis de la question de la repentance» et «la torture dans les mémoires et témoignages de bourreaux français : cas de Paul Aussaresses».

Cette rencontre internationale est organisée par le ministère des Moudjahidine dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale et de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015».A l'ouverture des travaux, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni a souligné, en substance, la nécessité de mettre en exergue les sacrifices du peuple algérien et les exactions du colonisateur français depuis 1830.

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