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Guinée : l'opposition décline l'invitation au dialogue, dénonce la répression et les exactions policières

Publié par DK News le 08-05-2015, 15h33 | 29
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La crise politique qui secoue la Guinée a connu un autre épisode jeudi soir, qui va compliquer d'avantage la situation, notamment après le refus du chef de file de l'opposition, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, de rencontrer ce vendredi le président Alpha Condé, dénonçant ainsi la répression et les exactions policières dont sont victimes ses partisans rassemblés à Conakry.

"Compte tenu des violences et des exactions exercées par les forces de l'ordre sur les militants de l'opposition, des arrestations arbitraires - violences qui se sont traduites par mort d'homme, destruction de biens privés et de nombreux blessés par balle - je m'abstiens d'honorer ce rendez-vous", a déclaré le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo.

Citant également "la séquestration pendant toute la journée des principaux leaders de l'opposition et de leurs familles", M. Diallo a expliqué souhaiter que "ce rendez-vous qui avait suscité beaucoup d'espoirs tant à l'intérieur de la Guinée qu'à l'extérieur, se tienne dans un contexte apaisé et serein".

Cette première rencontre depuis trois ans entre les deux candidats rivaux du second tour de la présidentielle de 2010 était prévu vendredi à 10H00 (locales et GMT) au palais présidentiel, à l'invitation de M. Condé, dans le but de renouer le dialogue après plus d'un mois de bras-de-fer autour du calendrier électoral.

La présidence avait indiqué mercredi que cette rencontre, ainsi que d'autres du chef de l'Etat avec les diverses forces politiques, visait à "trouver un compromis" afin d'instaurer "un dialogue franc permettant d'aller aux élections dans un cadre consensuel".L'ex-Premier ministre avait accepté l'invitation, mais l'opposition avait maintenu ses appels à manifester ce jeudi à Conakry, et le 11 mai à l'échelle nationale.

Depuis plusieurs mois, l'opposition guinéenne organise des manifestations pour protester contre le calendrier élaboré par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).Elle exige également l'annulation de ce calendrier, qui prévoit l'organisation du scrutin présidentiel avant les élections locales. Elle exige également une nouvelle recomposition de l'institution électorale.

L'opposition dénonce les exactions et la répression

La journée de jeudi, marquée par de nouveaux heurts dans la capitale entre les forces de l'ordre et des jeunes, s'est soldée par six blessés (quatre civils et deux gendarmes) et 19 arrestations, selon le gouvernement, un mort et "au moins dix blessés", selon le président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti de l'opposition), l'ex-Premier ministre M. Diallo.
Le domicile de ce dernier a été cerné par un important dispositif de forces de l'ordre empêchant d'y entrer ou d'en sortir, tout comme ceux de deux autres dirigeants de l'opposition, l'ex-Premier ministre Sidya Touré et Baïdy Aribot.

"Je suis séquestré, les membres de ma famille sont séquestrés", a affirmé M. Diallo, en imputant la responsabilité au président Condé.Ces mesures étaient déjà en vigueur lors des précédentes mobilisations de l'opposition, dont la dernière, lundi, s'est soldée par un mort et au moins une vingtaine de blessés à Conakry, selon une source hospitalière et les opposants.

"Le dispositif a été multiplié par trois par rapport à la dernière fois", selon M. Touré. L'opposition soupçonne le pouvoir de vouloir utiliser les exécutifs communaux désignés par lui, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, pour orchestrer des fraudes, ce que dément catégoriquement le président.
Selon Peter Pham, directeur du département Afrique à l'Atlantic Council, un groupe de réflexion basé à Washington, la communauté internationale risque de jouer les arbitres en Guinée, où le processus électoral devrait être "plus étroitement surveillé qu'il ne l'aurait été il y a un an", à la suite des récentes expériences du Burkina Faso et du Nigeria.

 

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