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Appels accentués pour la signature de l'accord de paix et de réconciliation au Mali

Publié par Par Ramdane TAMANI le 12-05-2015, 20h02 | 56
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L'Algérie et la France ont accentué mardi leurs appels à toutes les parties maliennes pour signer, le 15 mai à Bamako, l'accord de paix et de réconciliation au Mali, œuvrant conjointement avec la communauté internationale pour la réussite de la cérémonie prévue à cette effet.

Mettant à profit sa rencontre avec son homologue français, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a réitéré son appel aux différentes parties maliennes à la signature de cet accord issu du processus d'Alger, paraphé le 1er mars dernier.

«L'Algérie, en tant que chef de file de la médiation, est en contact permanent avec l'ensemble des parties (maliennes, NDLR) ainsi qu'avec des membres de l'équipe de médiation élargie», a rassuré M. Lamamra. Il a, dans ce contexte, affiché son optimisme quant à la signature, vendredi 15 mai, de l'Accord de paix et de réconciliation.

«Nous avons confiance que le processus d'Alger sera un succès. Ne me demandez pas de rentrer dans les détails, mais j'ai des raisons de penser que ce sera un succès», a insisté M. Lamamra lors d'un point de presse organisé conjointement avec le ministre français des Affaires étrangères,

Laurent Fabius. De son côté, M. Fabius a appelé, «de la façon la plus claire, dans l'intérêt même de la paix du Mali et de la région, à la signature du texte préparé sous médiation algérienne.»
«A tous ceux qui diront qu'il y a tel ou tel détail qui devrait être complété», M. Fabius a répondu que le texte en question «a été travaillé et devra faire l'objet d'un suivi et d'une mise en application.»
Par la même occasion, le chef de la diplomatie française a tenu à rendre hommage à l'Algérie pour ses efforts de médiation en vue de la résolution de la crise malienne.

Réussir la cérémonie du 15 mai

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Mali (Minusma), Mongi Hamdi, a, pour sa part, exhorté toutes les parties à «démontrer leurs engagements sur le terrain dans le processus qui doit conduire à la signature d’un accord de paix le 15 mai, car une paix juste, durable et crédible ne peut être achevée que par les Maliens eux-mêmes.»

S'exprimant suite à une attaque menée contre un convoi militaire malien dans la région de Tambouctou-Goundam ayant fait neuf morts, M. Hamdi a affirmé que «la violence doit cesser immédiatement», rappelant aux groupes responsables de violations du cessez-le-feu qu’»ils ont une lourde responsabilité à assumer aussi bien vis-à-vis du peuple malien.»

Pour le responsable onusien, «l’ensemble de la communauté internationale est unanime dans son appui au processus de paix, qui est la seule voie viable pour mettre fin à la crise qui continue de secouer le Mali.»

«On est tous d'accord que l'accord devra être signé le 15 (mai)», avait également déclaré M. Hamdi à l'issue d'une rencontre entre des représentants de la communauté internationale et le président malien Ibrahim Boubacar Keïta,«C'était la décision de la communauté internationale, mais nous avons dit aussi que nous devons laisser la porte ouverte pour tous ceux qui voudront signer par la suite», avait-il souligné, assurant de l'engagement de la communauté internationale pour «accompagner le Mali pour cette paix juste, durable et crédible que tout le monde attend.»

En outre, les Chefs des missions de l'ONU en Afrique de l'Ouest ont mis l'accent lors de la 27ème réunion consultative de haut niveau tenue à Dakar, sur la situation sécuritaire au nord du Mali, exhortant toutes les parties à respecter l'accord de cessez-le feu et les déclarations sur la cessation des hostilités signé à Alger.

A ce sujet, ils ont notamment fait appel à toutes les parties à rester engagées dans le processus de paix et à travailler ensemble pour assurer la signature de l'accord de paix prévue le 15 mai à Bamako.
Quant au ministre malien de la Réconciliation nationale, Ould Sidi Mohamed Zahabi, qui effectuait une visite en Algérie, avait indiqué que la transgression du cessez-le-feu et les violences «ne devraient pas influer sur le processus de paix au Mali», affirmant que «la solution définitive à cette situation est dans l'accord de paix et de réconciliation nationale qui sera signé le 15 mai prochain à Bamako».

Le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient paraphé cet accord le 1er mars à Alger. Des représentants de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), avait demandé «une pause» pour consulter leur base militante.

Vers une ère de paix et de réconciliation


Des observateurs de la situation au Mali estiment que vendredi, après la signature de l'accord de paix et de réconciliation, «la locomotive va démarrer». «Maintenant, il y a des gares d'arrêt. Les acteurs pourront rentrer dans les wagons. Mais l'important, c'est de partir, de montrer qu'on avance», a estimé un sociologue malien, cité par des médias. Affirmant qu'»il n'était plus question de reculer et qu'il faut maintenant démarrer», plusieurs analystes sont optimistes quant à la réussite de la cérémonie du 15 mai.

«Nos frères viendront. Mais vendredi, nous aurons probablement une bonne surprise, de voir de gros calibres de la CMA signer le document», indique-t-on au sein de la classe politique malienne.
 

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