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La CMA paraphe à Alger l'Accord de paix et de réconciliation au Mali: un nouveau départ pour le Mali

Publié par DK News le 14-05-2015, 19h29 | 29
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L'Accord de paix et la réconciliation au Mali paraphé jeudi à Alger par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) constitue une réussite historique et une base solide pour le rétablissement de la paix et de la réconciliation dans ce pays.

La CMA a paraphé l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger lors d'une cérémonie en présence des membres de la médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file. Elle l'a fait pour «honorer les engagements antérieurement pris «,comme l'avait dit la Coordination».
L'accord a été paraphé dans la matinée par le président de la CMA, Bilal Ag Cherif.

Il s'agit d'«une grande avancée pour le rétablissement de la paix et de la réconciliation dans ce pays «, tel qu'a été qualifiée cette étape par Almou Ag Mohamed, porte-parole du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), membre e la CMA, saluant le «rôle important» joué par l'Algérie dans le cadre de la médiation internationale.

A la veille de la cérémonie de ce jeudi, le Pr Akory Ag Iknane, président du Collectif des ressortissants de Kidal, qui a apporté un soutien indéfectible à l'accord d'Alger, a déclaré «dans les jours à venir, nous allons assister à un événement historique, la signature d'un Accord de Paix, ici à Bamako. Un Accord de Paix sur lequel nous fondons tous nos espoirs. J'espère qu'à l'unisson nous allons tout faire que cet Accord soit et que le Mali reste debout».

A ce titre, la CMA, a réitéré «sa ferme volonté de poursuivre les idéaux des populations de l'Azawad et d'aider pleinement à un aboutissement heureux du processus d'Alger «. «La CMA pense que le peuple malien est à un tournant historique de sa réalité politique et doit saisir cette opportunité pour asseoir les bases d'une paix juste et durable dans l'intérêt supérieur des populations du Sud et de l'Azawad», a-t-elle indiqué.

Le document avait été paraphé le premier mars par le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).

Cependant la CMA regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avait demandé «une pause» pour consulter leur base militante avant de parapher le document.L'équipe de la médiation élargie, dont l'Algérie est chef de file, comprend la Communauté  économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union africaine (UA), les Nations unies (ONU), l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, les Etats-Unis et la France.

La cérémonie de signature officielle de l'accord de paix et de réconciliation intermalien aura lieu demain à Bamako. Plusieurs chefs d'Etat sont attendus.Le président de la République Abdelaziz Bouteflika sera représenté par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.L'ONU de son côté sera représentée par Hervé Ladsous le chef du département des opérations de maintien de la paix.

Accord d'Alger: une victoire pour le Mali, les Maliens et leur Président

La date du 15 mai symbolise donc un nouveau départ pour l'ensemble des Maliens et leur président et par dessus tout, leur pays. La signature de l'accord de paix à Bamako donne l'occasion au Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) d'ouvrir une nouvelle phase de son mandat démarré depuis 20 mois.

Vingt mois en partie consacrés à parcourir le monde, de sommets en forum et visites officielles, pour porter la voix du Mali, expliquer la crise et convaincre tous les pays qui comptent de s'impliquer dans sa résolution. De ce point de vue, le 15 mai est une victoire pour lui.

Le début du mandat du Chef de l'Etat malien a eu comme priorité la résolution de la crise du Nord. Une étape vient d'être franchie. C'est donc l'occasion d'indiquer un nouveau cap, de nouvelles priorités, d'imprimer une nouvelle cadence et d'expliquer la vision pour un Mali nouveau. Si cette période qui s'ouvre doit permettre la normalisation et la stabilisation du pays à travers la mise en £uvre de l'accord, elle est aussi pour le président malien une opportunité de renouer avec un peuple qui l'a formidablement élu en 2013, et dont les attentes sont grandes.

Le temps est venu de la proximité, de la pédagogie sur le terrain pour expliquer le sens de l'action menée, et de celle à venir. Ce nouveau départ devra se matérialiser par une attention toute particulière portée aux problèmes du quotidien : la sécurité, le pouvoir d'achat et la corruption, mais aussi aux problèmes d'avenir et notamment l'autorité de l'Etat, l'école et l'émergence économique, ont relevé les médias maliens.

Dix-huit mois d'un laborieux processus de paix

L'Accord d'Alger est le fruit de longs mois d'initiatives gouvernementales et de négociations. Pour relancer un processus au point mort, le pouvoir malien choisira de confier la médiation à l'Algérie, appuyée par l'ensemble de la communauté internationale. Elle obtint un premier succès le 24 juillet 2014 avec la signature d'une feuille de route par l'ensemble des parties.

L’accord négocié à Alger constitue une étape décisive sur la voix de la paix et de la réconciliation au Mali. Cet accord peut poser les bases d’un renouveau du modèle malien dans les domaines institutionnel, sécuritaire, du développement et de la réconciliation.Sur le plan institutionnel, l’accord de paix apportera un changement dans la réorganisation du territoire, avec une administration locale comme principe de gestion des collectivités.

Autre dispositif prévu à l’accord, la mise en place d’une seconde chambre, le Sénat. Aussi, le texte de l’accord fonde la réconciliation nationale sur quelques axes forts. En premier lieu, l’élaboration d’une Charte nationale pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale, qui sera issue d’une Conférence nationale d’entente à définir.

Quant à la création d’une commission d’enquête internationale, elle permettra de faire la lumière sur tous les crimes de guerre. Aucune amnistie n’est prévue pour les auteurs de violences sur les femmes, les filles et les enfants, ce qui rassure la majorité des Maliens. En termes de développement économique, tout sera mis en £uvre pour ramener les régions du nord à un niveau de développement acceptable. Une étape importante est ainsi franchie dans la résolution de la crise malienne, avant la signature officielle prévue vendredi à Bamako.
 

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