La secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune a préconisé samedi que soient saisis tous les biens acquis par des procédés illégaux mettant l'accent sur la nécessité, en matière de lutte anticorruption, de «laisser faire la justice».
«L'Etat doit, dans le contexte économique difficile actuel, saisir tous les biens acquis au moyen de la corruption», a affirmé Mme Hanoune qui présidait l'ouverture de la session ordinaire du bureau politique de son parti fustigeant l'impunité qui est, selon elle, synonyme de «complicité.
Elle a exhorté le ministère public à exercer le droit de s'autosaisir de toutes les affaires soulevées par son parti dans son combat, à tous les niveaux, contre la corruption.
Elle a cité l'exemple de l'Affaire Khalifa soutenant que le dossier qui n'a que «trop duré» a été «noyé dans les détails». Toutes les personnes impliquées dans cette affaire doivent être jugées et rendre des comptes devant la justice». «Il faut montrer aux Algériens qu'il ne s'agit pas d'une simple mise en scène», a-t-elle martelé.
Elle est également revenue sur le cas de l'ex P-DG de Saidal, Ali Aoun, jeudi dernier devant la justice, dans la même affaire s'interrogeant pourquoi ce dernier a-t-il comparu en tant qu'accusé et non pas comme témoin en dépit de ses efforts «en faveur du groupe Saidal qu'il a préservé face aux tentatives de privatisation».
Elle s'est élevée contre «l'oligarchie» dénonçant des «opérateurs qui convoitent, par tous les moyens, des postes politiques» et visent en concluant des marchés publics avec un nombre restreint de partenaires «à former des cercles de monopole comme ce fut le cas lors des années 1990». «Leurs appels à ouvrir, au privé, tous les secteurs à l'exception de l'institution militaire, risquent de compromettre la survie de l'Etat», a-t-elle averti rappelant ce qui s'est produit dans des pays d'Europe de l'est et en Grèce.
Pour Mme Hanoune, les appels de ces opérateurs à l'Etat pour qu'il reconsidère sa politique de soutien «sont similaires aux recommandations du FMI».
Sur un autre registre la première responsable du PT a évoqué l'avant projet de loi portant code de la santé soumis la semaine dernière au gouvernement estimant que les amendements introduits au texte concernant la gratuité des soins étaient «confus».
L'accès à l'investissement privé dans les établissements hospitaliers est perçu par Mme Hanoune comme «un prélude à leur privatisation».S'exprimant sur le dernier remaniement ministériel, elle s'est dite étonnée que des ministres dont la compétence a été avérée aient été écartés ou se soient vu changer de portefeuille alors que d'autres qui n'ont rien fait ou qui ont même été impliqués dans des affaires de dilapidation de deniers publics aient été maintenus».
Répondant aux critiques qui lui sont portées pour «une politique de deux poids deux mesures» à l'égard de l'ex ministre de la culture Nadia Labidi, qu'elle a accusée de financer le film d'un particulier avec des fonds publics, Mme Hanoune a soutenu que sa position (à l'égard de Mme Labidi) procédait de son combat contre la corruption et la dilapidation des fonds publics.«Le PT ne fait pas d'amalgame entre différence d'opinion et lutte contre la corruption», s'est-elle défendue.