Régions

Bechar La nécessité de sauvegarde du patrimoine matériel soulignée par des acteurs locaux

Publié par dknews le 17-05-2015, 19h13 | 74
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La nécessité de sauvegarde et de classement au registre local et national du patrimoine matériel de la wilaya de Bechar, notamment son patrimoine industriel, a été soulignée par la direction locale du secteur de la culture.

La wilaya de Bechar compte plusieurs sites de ce genre de patrimoine, d’une grande importance historique et culturelle, localisés dans les communes de Bechar et Kenadza.
L'ancienne centrale électrique à charbon de Bechar, l’une des premières installations du genre dans l’histoire de la production de cette énergie dans le pays, est aujourd’hui «livrée à son sort» bien qu’elle ait été classée en 2008 au registre local du patrimoine matériel, a indiqué à l’APS le responsable du service du patrimoine de la direction locale du secteur de la culture.

La législation régissant le segment concernant la préservation de ce type d’installations, la direction de la culture ne peut, à elle seule et avec le peu de moyens dont elle dispose, assurer la surveillance et la protection de ce site qui incombe pratiquement aux communes et autres services de sécurité, a précisé Ahmed Adli.

Construite au début du XXème siècle, cette centrale, située dans le quartier de Bechar-Djedid, au sud de la ville, comprend, outre la grande bâtisse abritant les équipements de production d'électricité, des installations annexes ayant un intérêt historique et culturel «très important» pour la connaissance de l’histoire de la production de l’énergie électrique dans le pays.

Un certain temps, la commune de Bechar pensait en faire un «musée de l’électricité», a-t-il fait savoir. Sa classification au patrimoine de la wilaya a pour but de la protéger contre les actes de vols et de vandalisme pouvant toucher les différentes structures de l'installation qui constituent une page de l'histoire de la ville et de la région de la Saoura, estime le même responsable.

Le classement au patrimoine national de cette centrale et des différentes installations et équipements des anciennes mines de houille de Kenadsa, dont l'exploitation a débuté dès 1917, et qui «tarde à être notifié» par la commission nationale spécialisée, ne permet pas de renforcer les actions de protection et de sauvegarde de ce patrimoine industriel qui reste livré aux aléas de la nature et à la destruction de l’homme, a soutenu M. Adli. Le classement au patrimoine local de ces deux sites industriels en 2008, n’a pas été aussi suivi d’une opération de réhabilitation et d’aménagement de ces espaces pour être protégés et reconvertis en lieu de connaissance d’un pan de l’histoire de l’industrie dans la région et le pays, a constaté un journaliste de l’APS.

Des associations, tout autant que de simples citoyens soucieux de la préservation du patrimoine matériel et immatériel local, ont milité, et depuis longtemps, pour l'inscription de ces deux sites, ainsi que d'autres, dont de nombreux ksour que compte la région, sur la liste du patrimoine national. 

Des ksour classés au patrimoine national à réhabiliter  Les trois importants ksars de la région, classés au patrimoine national architectural, à savoir ceux de Béni-Abbes, Kenadza et Taghit, nécessitent une véritable opération de réhabilitation à mener par des spécialistes en architecture propre aux régions sahariennes, aux lieu et place de simples entreprises de travaux, selon les recommandations issues des ateliers sur le thème «Ksour, entre problématique de restauration et de réhabilitation» (Taghit, 13-15 avril).

Pour les spécialistes ayant pris part à ces ateliers, dont des architectes, des universitaires, chercheurs en patrimoine ainsi que des cadres techniques de plusieurs directions locales concernées par les opérations de restauration et de réhabilitation de ces espaces architecturaux sahariens, «il est temps de mettre en place un office local ou national chargé de la protection et de la préservation des ksour, tant à Bechar que dans les autres wilayas du sud du pays où est localisé ce patrimoine plus que millénaire».

La restauration et la réhabilitation de ces hauts lieux de l’histoire du Sahara doit être un «levier du développement» du tourisme, des activités culturelles et surtout de la recherche scientifique sur les différents types de construction saharienne et la pérennisation d’une phase importante de l’histoire de l’architecture traditionnelle spécifique aux régions du sud du pays, ont expliqué des architectes locaux du département d’architecture de l’université de Bechar.

Dans cette wilaya, l’on dénombre une trentaine de ksars encore habités par les populations, notamment au sud du territoire de la wilaya, qu’il «faut préserver de la destruction», signalent-ils.

Vers un schéma de protection des gravures rupestres de Taghit
La mise en place du schéma de protection des stations de gravures rupestres de Taghit bute sur des retards dans la désignation d’un commissaire-enquêteur, comme le prévoit le décret exécutif du 5 mai 2003, relatif à l’élaboration des schémas de protection des sites patrimoniaux et les zones protégées, selon le responsable du service patrimoine de la direction de wilaya du secteur de la culture.

Ce schéma, récemment adopté par l’Assemblée populaire de wilaya (APW), prévoit tout un programme de protection et de mise en valeur de ces sites et la protection et la mise en valeur des stations de l'art rupestre, qui s'articule sur deux niveaux : délimiter une superficie de 500 hectares de la zone à protéger et répertorier l'ensemble des roches où sont localisés les dessins rupestres.

Ce schéma, qui a été longuement débattu par les membres de l’APW et dont l'élaboration a nécessité un financement sectoriel de 10 millions DA, préconise aussi l'aménagement de l'axe routier menant à ces stations, au nombre de deux, et ce, sur un linéaire de 20 km, en plus de la création d'un centre d'orientation et d'information sur l'art rupestre.

Il prévoit aussi la création d'un musée de la préhistoire à Taghit, dans le but d'une meilleure éducation du public sur l'intérêt de la préservation de ce patrimoine matériel, en plus du renforcement du gardiennage des lieux.

La création de représentations locales des structures nationales spécialisées, chargées de la protection et de la valorisation du patrimoine matériel, est aussi le vœu des responsables locaux du secteur et des associations culturelles activant dans le domaine de la protection du patrimoine et du développement culturel.

 

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