Monde

Célébration de la Journée de l'Afrique: entre défis de développement, règlement de crises et croissance économique

Publié par Par Rebiha AKRICHE le 25-05-2015, 18h09 | 19
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L'Afrique célèbrait hier sa Journée mondiale dans un contexte politique et économique alourdi par l'insécurité dans certaines régions du continent et la prise en charge par le dialogue de certaines crises, et ce à quelques mois de la date butoir (fin 2015) pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Cette journée marque la commémoration de la signature des accords de l'OUA (Organisation de l'unité africaine), le 25 mai 1963,  à travers l'organisation, dans chaque pays, des événements dans le but de favoriser le rapprochement entre les peuples africains.

Devenue une tradition fortement enracinée dans l'ensemble des pays africains, la célébration de la Journée de l'Afrique représente le symbole du combat de tout le continent pour la libération, le développement et le progrès économique, dans une conjoncture marquée également par la poursuite des efforts pour la décolonisation au Sahara occidental, les transitions démocratiques dans d'autres pays et la recherche de solution politique consensuelle à la crise en Libye.

L'Afrique est considérée à juste titre comme le berceau de l'humanité, pour ce qu'elle recèle comme potentiel humain, langues, religions et traditions.De nombreux pays africains ont retrouvé depuis plus d'une décennie, une croissance économique soutenue autour de 5% en moyenne. A ce titre, on ne le dit pas assez, que l'Afrique est la deuxième région qui soutient la croissance économique mondiale après l'Asie.

Aussi, la plupart des pays africains ont appris à ne s'endetter que faiblement auprès du FMI et la Banque mondiale. Les dirigeants préfèrent diversifier leurs sources de financement en mettant l'accent sur les facilités proposées par les institutions africaines comme la Banque africaine de Développement (BAD).

Le Fonds monétaire international (FMI) indique que l'heure est désormais à "une adaptation dictée par une croissance plus faible que prévu" dans les pays exportateurs de pétrole, dont le Nigeria, l'Angola, la Guinée équatoriale, le Tchad, le Gabon ou encore le Congo Brazzaville.
Première puissance économique africaine, le Nigeria devrait enregistrer cette année une croissance de 4,8% contre 6,3 % en 2014, avant de remonter la pente l'année prochaine en enregistrant une croissance de 5%.

Au Kenya, où le climat politique est alourdi par les attentats perpétrés par les shebabs somaliens, le FMI prévoit tout de même une accélération à 6,9 % cette année, puis 7,2 % contre 5,3 % l'an dernier.

Ebola et VIH, indicateurs d'un potentiel de développement perturbé
Les experts s'accordent à dire que l'Afrique a réalisé des progrès en terme de hausse de la scolarisation, baisse de mortalité infantile mais beaucoup d'enjeux humanitaires ont été identifiés à savoir, la diminution de l'extrême pauvreté, la lutte contre plusieurs épidémies dont le sida.
Le sida continue à faire de réels ravages et le continent africain présente le plus fort taux de séropositivité au monde.

Mais le potentiel de développement est perturbé par la crise qu'a provoqué le virus Ebola en Afrique de l'Ouest, une région qui affichait une croissance significative et des progrès en matière de développement, menace de faire régresser de plusieurs années les pays touchés et limitrophes.

Selon une analyse du Groupe de la Banque mondiale sur les effets économiques d'Ebola en Afrique, l'épidémie  devrait continuer de paralyser l'économie de la Guinée, du Liberia et la Sierra Leonne malgré l'annonce par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la fin de la maladie au Liberia.

Le Groupe souligne, même la propagation du virus est endiguée, l'Afrique subsaharienne connaîtra des pertes économiques importantes en 2015. "Les perturbations observées dans les déplacements et le commerce transfrontaliers laissent présager plus de 500 millions de dollars de pertes économiques cumulées pour les pays de la région en 2015, en dehors des trois pays directement affectés".

Rétablir la paix, la bataille essentielle
A côté de ces prévisions, apparaît une actualité peu reluisante qui met en évidence l'activité terroriste. La percée des rebellions affecte la vie des Africains. Du Nord-Mali au Sud-Soudan, en passant par le Nigeria, le Cameroun, la Centrafrique, l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pour ne citer que ceux là, les actes de violences sont devenues une hantise au quotidien pour les habitants de ces régions.

On souligne en parallèle la prise en charge de certains foyers de tensions, à l'image du règlement de la crise dans le nord du Mali par la voie du dialogue dans le cadre du processus d'Alger ayant abouti à la signature, le 15 mai dernier à Bamako, de l'accord de paix par les parties maliennes.
Une autre avancée qui n'est pas des moindres: en Centrafrique les parties en conflit sont parvenues il y a deux semaines à la signature d'un accord pour cesser les hostilités et déposer les armes.

Par ailleurs, le Nigeria revendique depuis quelques semaines de nombreux succès face au groupe terroriste, Boko Haram, après l'organisation d'une présidentielle, saluée par la communauté internationale.En somme, le continent africain est appelé à prendre en charge, par lui-même, les défis qui s'imposent à lui notamment en matière de paix, de stabilité et de développement socio-économique.

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