Les pourparlers engagés à Genève pour tenter d'arracher une pause humanitaire suivie d'un cessez-le-feu au Yémen «n'ont guère progressé», a affirmé mercredi le ministre yéménite des Affaires étrangères, Yassine Abdallah.
«Aucun progrès n'a pu être obtenu ce jour, la délégation houthie ne s'étant pas présentée au deuxième jour des consultations initiées sous l'égide de l'ONU», a déclaré le ministre à la presse.
L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, n'a jusqu'ici pas réussi à réunir dans la même salle les deux délégations représentant le, gouvernement du président légitime Abed-Rabbou Mansour Hadi et les rebelles, indique-t-on auprès de l'organisation.
Prié de dire si sa délégation entendait poursuivre les pourparlers à Genève, le ministre yémenite s'est contenté d'affirmer que le round en cours devrait se dérouler en 48 heures.«Dans ce type de situation, il faut que les Yéménites parlent ensemble, pas avec les Nations unies», a souligné le médiateur onusien, estimant que «le fait de réunir les deux délégations doit être une question prioritaire».
La délégation gouvernementale s'est réunie mercredi matin avec le groupe des 16 représentants des grandes puissances, de l'Union européenne et du Conseil de Coopération du Golfe qui suivent les négociations. Sur le terrain, au moins 31 personnes ont été tuées et des dizaines blessées mercredi à Sanaa dans cinq attentats simultanés dirigés contre la rébellion qui contrôle la capitale yémenite. Ces attaques ont été revendiquées en soirée par le groupe autoproclamé «Etat Islamique».
Les attentats de mercredi surviennent au lendemain de l'annonce de la mort du chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), Nasser al-Wahishi, tué la semaine dernière dans une attaque de drone américain au Yémen.
Les pourparlers de Genève ont été initiés par les Nations unies en vue d'aider les parties au conflit à s'entendre sur un compromis susceptible de favoriser la fin des hostilités et la préservation de l'unité et de la souveraineté du Yémen.
Les pays du Golfe viennent de réaffirmer, dans une déclaration conjointe, leur soutien aux efforts du gouvernement légitime du Yémen pour parvenir à un processus politique inclusif en vue de rétablir la paix, en consultation avec le Conseil de coopération du Golfe, l'ONU et les Amis du Yémen. Ils prônent une transition politique pacifique dans le pays, conformément à l'initiative présentée dans ce sens par le Conseil de coopération du Golfe, à ses mécanismes de mise en œuvre et aux résultats du dialogue national yéménite.
