Deux jours après le double attentat perpétré à N'djamena au Tchad, et qui a fait des dizaines de morts, les forces armées tchadiennes ont mené mercredi des «frappes aériennes» sur des positions du groupe Boko Haram accusé d'être l'auteur de cette attaque qui a ébranlé ce pays très impliqué dans la lutte contre cette secte extrémiste nigériane.
Au moins 37 personnes ont été tuées et plus d'une centaine d'autres blessées dans deux attaques suicides qui ont frappé lundi pour la première fois le coeur de la capitale tchadienne
Ce double attentat commis dans l'enceinte de l'école de police et aux abords du commissariat central de la ville, n'a pas été revendiqué mais les autorités ont rapidement accusé les éléments de Boko Haram d'en être les auteurs.
Le président tchadien Idriss Déby Itno a estimé que ces deux attentats simultanés, étaient la preuve que les terroristes et leurs commanditaires étaient «loin d'abandonner les actes macabres et ignobles et leur plan diabolique de détruire le Tchad».
Le président Déby Itno qui a condamné avec véhémence «cet acte horrible et barbare commis par ces illuminés» et promis que «cette forfaiture ne restera pas impunie», a souligné que son pays «ne se plierai jamais devant un chantage terroriste».
Un deuil national de trois jours en hommage aux victimes des attentats a été décrété la veille et sera «observé sur l'ensemble du territoire national», selon un décret présidentiel.
Frappes aériennes en représailles
L'armée tchadienne participe en première ligne aux opérations militaires régionales visant à chasser le groupe de pans entiers de territoires qu'il avait conquis dans le nord-est du Nigeria.
En représailles aux attentats de lundi, les forces armées tchadiennes ont mené mercredi des «frappes aériennes» au Nigeria sur des positions occupées par Boko Haram.
«En réaction aux actes lâches et barbares perpétrés par les terroristes de Boko Haram contre l'école de police et les abords du commissariat central de police, occasionnant la mort de plusieurs citoyens tchadiens, les forces armées et de sécurité ont mené ce mercredi des frappes aériennes en représailles, sur des positions de ces terroristes en territoire nigérian», selon un communiqué de l'état-major de l'armée tchadiennes.
Les frappes aériennes ont détruit «six bases» des éléments de Boko Haram et «causé dans leurs rangs de nombreux dégâts humains et matériels», a ajouté l'état-major dans le communiqué.
Les premiers suspects interpellés
Alors que le pays tente de se remettre après le bain de sang qui a soulevé choc et consternation à travers le monde, les autorités tchadienne ont dévoilé les premiers éléments de l'enquête a permis de mettre aux arrêts quelques suspects.
Selon des médias, grâce aux caméras de surveillance on en sait maintenant un peu plus sur le mode opératoire des auteurs des attaques qui n'étaient pas à moto mais à pied devant le commissariat central et la direction de la Sécurité publique.
Avec l'aide des images, les enquêteurs ont pu identifier les deux kamikazes qui vraisemblablement venaient de la région du Lac, proche du Nigeria. D'après un enquêteur, les propriétaires des véhicules qui ont explosé à l’école de police ont aussi été identifiés.Le ministre tchadien de la Sécurité publique a affirmé détenir des indices.
«Il y a des gens qui ont été mis à la disposition des services pour les interroger,
Les interrogatoires continuent toujours. Et certains volontaires viennent aussi nous donner des informations. Donc on est en train d'exploiter l'ensemble», a précisé le ministre.
Pour mettre la main sur les deux kamikazes, les forces de l'ordre ont mis en place des checkpoints et mené également des patrouille dans plusieurs quartiers de la capitale.Plusieurs soldats étaient déployés en masse aux abords des mosquées, des églises, des marchés et sur les grandes artères fouillant systématiquement les véhicules et leurs occupants.
«Nous continuons à chercher les commanditaires et les complices, parce que nous pensons que de telles attaques ne peuvent pas se faire sans une préparation minutieuse (...)», a déclaré le procureur de la République, Alghassim Khamis.
