Régions

Premiers jours du mois de Ramadhan à Constantine : Indolence et «agitation» font bon ménage

Publié par dknews le 20-06-2015, 19h02 | 59
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En ces premiers jours du mois de Ramadhan, la ville de Constantine semble avoir beaucoup de peine à se réveiller comme en atteste cette fluidité de la circulation dont rêvent les automobilistes tout au long de l’année.

Changement d’habitudes oblige, les quelques constantinois aperçus samedi matin (second jour du week-end, de surcroît) semblent rechercher leurs repères.
Le silence se mêle aux pas des quelques passants rencontrés vers 10 heures rues Abane-Ramdane et Aouati-Mustapha, des artères connues pourtant pour être le «c£ur palpitant» de l’antique Cirta.
Les véhicules évoluant tout à leur aise semble «alourdir» davantage l’atmosphère, autant que les rideaux baissés de la plupart des commerces, dans ces deux rues, mais également du côté de «La Brèche», de Sidi-Mabrouk, comme à El Khroub ou Ali-Mendjeli.

Complètement lymphatique, la ville de Constantine ? Pas si sûr. Boulevard Mohamed-Belouizdad (ex-St-Jean), au centre-ville, le décor change brusquement et donne l’impression que toute la ville s’est donnée rendez-vous dans les commerces de cette artère et au marché des frères Bettou qui la prolonge, récemment «retapé» après un incendie qui l’a partiellement détruit.

Marché Bettou et commerces environnants : animation non stop Dix heures à peine. La température est plutôt clémente pour une fin de mois de juin. Le moulin à café proche du marché Bettou ne désemplit pas.L’irrésistible odeur de café fraîchement moulu chatouille les narines des clients qui se pressent pour passer commande.

«Bien que j’habite au quartier Ciloc, je préfère faire mes courses au marché et chez les commerçants du boulevard Belouizdad. D’abord tout est fermé à cette heure-ci du côté de chez moi, et ensuite, ici, les fruits et légumes paraissent meilleurs tellement les étals sont bien achalandés et je ne peux pas me passer du café torréfié sur place», confie à l’APS Houria, une dame rencontré au sortir de ce commerce aux exhalaisons ensorcelantes.

Affirmant qu’il s’agit-là d’une habitude «ramadanesque» datant de «plusieurs décennies», cette mère de famille, le pas rendu encore plus énergique par le sentiment du devoir accompli, tire son chariot de courses bien rempli et se dirige vers la station du tramway pour regagner son domicile.
A l’entrée du marché Bettou, le «vacarme» renseigne sur l’animation qui y règne. Le marché bien éclairé et relativement propre «grouille» de monde.

Fruits, légumes, viandes rouges et blanches sont proposés et disposés de manière alléchante, de quoi mettre de l’eau dans la bouche des nombreux jeûneurs défilant devant les étals colorés.
Ici, les prix ne semblent être qu’un détail dans un processus de consommation aussi tenace qu’irrépressible. «Même si j’ai fait l’essentiel des courses pour le ramadhan, il y a toujours quelques chose qui manque et qu’il faut aller chercher au marché», lance Mahmoud, un retraité jovial qui affirme que le jeûne n’affecte en rien son humeur.

Devant un petit magasin où l’on vend «le must» du plat (Tadjine Lahlou) accompagnant invariablement le mois de ramadhan à Constantine, en l’occurrence les pruneaux d’Agen, les abricots et raisins secs et les amandes, Khaled, un trentenaire somnolant, trouve la force nécessaire pour jouer des coudes et passer commande.

«Le plus difficile pour moi, ce sont les premiers jours de jeûne, à cause des maux de têtes, mais après, tout rentre dans l’ordre pour moi», souligne le jeune homme, fumeur invétéré, comme pour expliquer sa mine défaite.

Rahbet Essouf et Souk El Asser, l’autre animation ramadanesque A Rahbet Essouf et à Souk El Asser, au c£ur de la vieille-ville constantinoise, la bonne humeur ambiante (si, si) semble contagieuse, tout comme ce besoin pressant de revisiter «ces coins» repères de l’antique Cirta. Ici, au milieu des senteurs qui ne cessent de se dégager, l’on se bouscule à onze heures à peine. Des commerces et des étals proposent de la viande bovine et ovine, des fruits et des légumes, des pruneaux et de la galette faite maison (Matlou’e).


«Je gagne à faire mes courses à Souk El Asser où les prix sont beaucoup plus intéressants», commenter Mohamed, un père de famille d’une quarantaine d’années qui ajoute qu’une virée dans les «entrailles» de la vieille ville, surtout en ce début du mois sacré, «calme», ses nerfs et «l’aide» à amortir l’épreuve physique que lui impose le jeûne.

Au milieu du brouhaha des commerçants de Souk El Asser, criant à tue- tête pour jurer à qui veut les entendre que leurs produits sont les meilleurs,Tayeb, un autre retraité, semble se mouvoir dans son élément. «Même si je n’ai rien à acheter, je trouverai bien une raison pour me rendre à Souk El Assser».

«C’est ma manière à moi, dit-il, de passer les longues heures de jeûne.
Le Souk et la mosquée où je passe aussi, et avec un plaisir toujours renouvelé, beaucoup de temps à lire des versets du Coran». Cet homme de 65 ans tient à rappeler que le ramadhan «ne doit pas être le mois des agapes, mais celui de la piété, du rapprochement à Dieu et de ressourcement».

Peinant à porter ses sacs à provisions, Malika, une mère de famille rencontrée à Rahbet Essouf, affirme qu’elle est toujours d’humeur égale et que le jeûne, les courses et le rituel de la cuisine «ne sont qu’une routine» qu’elle accomplit «mécaniquement».

En ces premiers jours du mois sacré, Constantine se plait aussi à se réveiller au milieu des effluves des plaisirs de la table. A midi à peine, dans les quartiers de la médina, tout comme dans le centre-ville, le fumet de la chorba au frik (appelée communément «Jari» sur le Vieux Rocher) commence à s’élever des maisons, titillant les narines et «apaisant» la foule, en attendant l’heure de la rupture de jeûne.

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