
L'Allemagne a enregistré une augmentation de 23,6% des agressions imputables à l'extrême droite en 2014, avec une hausse importante des attaques contre les centres de réfugiés, selon un rapport officiel dévoilé mardi.
La mouvance d'extrême droite a commis l'an passé 990 actes de violence, soit une hausse de 23,6% en un an, soulignent les services de renseignement intérieur allemands dans leur rapport annuel présenté à Berlin.
Parmi ces violences, les attaques et les campagnes racistes contre les centres de réfugiés ont plus que triplé (170 en 2014), alors que l'Allemagne est désormais la première destination d'immigration en Europe.
Pour 2015, le pays s'attend à accueillir 450.000 demandeurs d'asile, un record absolu, bien au-delà des années 90 quand l'Allemagne avait accueilli de nombreux réfugiés des pays de l'ex-Yougoslavie, alors ravagés par la guerre.
Ainsi, plusieurs foyers ou futurs foyers destinés à accueillir des demandeurs d'asile ont fait l'objet d'attaques ces derniers mois, principalement dans l'est du pays, comme à Tröglitz en avril.
Le week-end dernier, les médias allemands ont également fait état d'un nouvel incendie d'origine criminelle dans un futur centre d'accueil à Meissen, près de Dresde, où le mouvement Pegida, hostile à l'islam et aux réfugiés, a rassemblé jusqu'à 25.000 personnes.
Lors de la présentation du rapport, le ministre de l'Intérieur, le conservateur Thomas de Maizière, a indiqué que «la haine et la violence contre les réfugiés et les demandeurs d'asile sont une honte», soulignant que l'Allemagne a «une responsabilité particulière envers ceux qui viennent chercher refuge» dans le pays.
«Une chose est claire : il n'y a pas de place pour la haine et la violence dans notre société», a insisté Thomas de Maizière. «Je condamne de la manière la plus ferme l'augmentation des délits à l'encontre des réfugiés et des demandeurs d'asile», a-t-il ajouté.