Monde

Migration clandestine: 300 migrants tentent de passer à Melilla, 96 interpellations

Publié par DK News le 24-02-2014, 18h53 | 81
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Environ 300 migrants clandestins ont tenté, dans la nuit de dimanche à lundi, de forcer le passage vers l’enclave espagnole de Melilla (nord du Maroc) au niveau d’une commune rurale dénommée Beni Chiker (Nador), a indiqué le ministère marocain de l'Intérieur selon lequel 96 personnes ont été interpellées et 14 autres évacuées à l’hôpital.

D’après un communiqué du ministère, «les migrants n'ont pas obtempéré aux sommations d'usage et ont procédé à des jets de pierres causant des blessures à 13 éléments des forces de l'ordre». Quatre-vingt-seize (96) personnes ont été interpellées, dont 14 ont été évacuées sur l'hôpital de Nador suite aux blessures causées par les fils barbelés de la clôture grillagée de Melilla.

De son coté, le porte-parole de la préfecture de Mellila a indiqué qu’une centaine de migrants subsahariens ont pénétré lundi matin dans l'enclave espagnole, franchissant la triple frontière grillagée qui borde la ville, lors d'une tentative menée par quelque 500 clandestins.

Cette tentative de migration intervient en dépit de l’annonce par le Maroc d’une opération de régularisation au profit d’environ 25.000 immigrés, ayant débuté le 1er janvier 2014 et qui va durer une année, relève-t-on. L’annonce d’une nouvelle politique d’immigration et d’asile, avait été faite par le gouvernement, en septembre 2013, basée sur un ensemble de recommandations formulées par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) contenues dans un rapport dans lequel il a souligné les atteintes aux droits humains à l’encontre des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés au Maroc.

Elle intervient également, deux semaines après le rapport de Human Rights Watch (HRW) rendu public à Rabat dans lequel l’ONG américaine de défense des droits de l’homme a appelé le gouvernement marocain à mettre fin à «l’usage d’une force excessive» à l’encontre des migrants subsahariens et «aux retours et expulsion de force des migrants sans procédure régulière».

Dans son dernier rapport de 79 pages, établi à fin octobre 2013 et focalisé sur la région de l’Oriental (nord-est du Maroc), intitulé «Abus et expulsions: les mauvais traitements infligés aux migrants d’Afrique subsaharienne au Maroc», l’ONG avait écrit notamment «Alors que le Maroc a le droit de surveiller ses frontières et de faire appliquer les dispositions légales pour contrôler l’immigration, ce pays ne devrait pas se livrer à des traitements cruels, inhumains ou dégradants envers les migrants (...)».
En réaction à ce rapport, le porte-parole du gouvernement marocain Mustapha El-Khalfi a estimé qu’il n’était «pas totalement équitable à l’égard de la nouvelle politique migratoire adoptée par le royaume» en se basant sur «des données et allégations qui concernent la période où cette nouvelle politique n’était pas encore en vigueur».

Pour sa part, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) avait appelé les autorités à «cesser de jouer le rôle de gendarme» de l’Union européenne (UE) et de respecter leurs engagements internationaux après la mort, le 6 février dernier, de plusieurs migrants subsahariens, près de l’enclave espagnole de Ceuta (Sebta, nord du Maroc) du fait de l’intervention de la garde civile espagnole qui a utilisé, selon elle, des balles en caoutchouc.

L’AMDH a réaffirme, dans un communiqué, «la nécessité pour le Maroc de cesser de jouer le rôle de gendarme de l'Union européenne, et du respect de ses engagements internationaux en matière des droits humains des migrants et demandeurs d'asile» suite au drame qui est survenu lorsque quelque 300 migrants avaient tenté de traverser vers Sebta au travers du grillage qui plonge dans la mer.
Selon elle, les autorités publiques ont multiplié «les interventions répressives» dans la région nord dans le but d'obliger les migrants subsahariens à évacuer cette zone et se replier sur Rabat, la capitale, loin des frontières espagnoles.

Les côtes de Nador, Al Hoceima, Tétouan et Tanger dans le nord du Maroc sont les lieux privilégiés par les émigrants clandestins pour tenter de rejoindre l’Europe via les côtes espagnoles. Une partie d’entre eux essaient d’entrer dans les enclaves de Ceuta et Melilla, par voie terrestre tandis que d’autres tentent de traverser le détroit de Gibraltar, large de 14,4 km.

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