
Le parti au pouvoir au Burundi (CNDD-FDD) a remporté 77 des 100 sièges à l'Assemblée nationale, lors des législatives controversées qui ont ouvert le 29 juin les élections générales burundaises, a annoncé mardi la Commission électorale nationale indépendante (Céni).La coalition d'opposition des Indépendants de l'Espoir, menée par les opposants Agathon Rwasa et Charles Nditije, s'est vue attribuer 21 sièges.
La coalition avait décidé de boycotter le scrutin, mais la Céni a affirmé n'avoir jamais reçu de requête formelle demandant le retrait des listes de ses candidats.
Les deux sièges restants sont allés à un parti allié au CNDD-FDD, l'Uprona.Avant l'annonce des résultats officiels, les dirigeants de la Communauté est-africaine (EAC : Burundi, Rwanda, Tanzanie, Kenya, Ouganda), réunis lundi à Dar Essalam en Tanzanie, ont demandé que «l'élection soit reportée au 30 juillet pour donner le temps au médiateur (Yoweri Museveni) de conduire un dialogue».
L'officialisation en avril de la candidature de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, à la présidentielle du 15 juillet a déclenché un mouvement de contestation populaire violemment réprimé par la police. Depuis le début de la crise, au moins 70 personnes sont mortes et plus de 140.000 Burundais ont fui dans des pays voisins - Rwanda, Tanzanie, République démocratique du Congo - pour échapper à un climat préélectoral délétère.
Le pouvoir burundais, qui avait déjà très légèrement décalé les législatives et communale, avait refusé un nouveau glissement électoral, arguant d'un risque de vide institutionnel puisque le mandat de Pierre Nkurunziza s'achève le 26 août.Face à l'entêtement de Bujumbura, l'ensemble de la communauté internationale, à l'exception de l'ONU, avait retiré ses observateurs électoraux.