A l’instar des autres branches des industries culturelles, le secteur de l’audiovisuel connait des bouleversements induits par plusieurs facteurs. L’avènement de la diffusion des contenus par internet marque sans nul doute un pont de rupture important qui pèse de plus en plus sur les modèles économiques des chaînes de télévision traditionnelles.
Mais l’apparition de nouveaux opérateurs est également un autre fait nouveau qui perturbe le mode de distribution, voire même de consommation des œuvres audiovisuelles.
L’entrée fracassante des sociétés de service vidéo à la demande dans le champ de la distribution audiovisuelle commence à faire poindre à l’horizon une période de redistribution des cartes, avec de nouveaux opérateurs venus au marché audiovisuel par la distribution de la vidéo à la demande et qui parviennent pour certains à s’ériger en producteurs audiovisuels voire même cinématographique.
Ainsi en est-il de Netflix, « une entreprise américaine proposant des films et séries télévisées en flux continu sur Internet et implantée en Amérique du Nord et du Sud, dans les Caraïbes, et dans certaines parties de l'Europe (Danemark, Finlande, Suisse, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Suède, Royaume-Uni, France, Belgique, Allemagne et Luxembourg) », Elle a été fondée en1997 et son siège est situé à Los Gatos en Californie », peut on lire sur le site de l’encyclopédie en ligne Wikipedia qui relate l’histoire de cette société mise en place par un jeune chercheur Reed Hastings, titulaire d’un diplôme en intelligence artificielle de l’université de Stanford qui lance en 1991, une application qui lui rapportera à sa vente près de 75 millions de dollars ; de quoi lui permettre de créer en 1997, Netflix, comme service disponible sur internet puis comme offre d’abonnement.
D’après Wikipedia, l’offre Netflix «consiste en un système de location illimitée de DVD par internet. L'idée lui est venue d'une contrariété après avoir dû verser 40 dollars suite à un film loué, qu'il avait rendu trop tard». Un bon début et voilà que la société caracole en bourse et parvient à offrir en 2009, «une collection de 100 000 titres et dépassait les 11 millions d'abonnés.
En 2013, le service compte 40 millions d'abonnés dans 40 pays». Jusque-là, le service de l’offre de video à la demande concernait une niche de public avide de consommer des œuvres cinématographiques sur commande. Mais le petit service a vite grandi et verse carrément ans la production cinématographique, venant ainsi bousculer les vieilles habitudes des chaines de télévision notamment européennes, où la chronologie médias demeure encore une pratique consacrée.
A grand coup de publicité, il vient de décliner son plan de productions cinématographiques avec une nouvelle œuvre annoncée pour le 16 octobre prochain. Netflix, «le leader de la SVoD a annoncé le calendrier de ses premières productions cinématographiques, à commencer par «Beasts of Nation» de Cary Fukunaga qui sortira le 16 octobre en salles et sur le site, rapporte le site www.01net.com qui rappelle que cette annonce avait déjà suscité un grand bruit l’année passée, notamment septembre, lorsque, explique ce site la société «avait conclu un accord avec Harvey Weinstein pour diffuser en exclusivité la suite du film Tigre et Dragon au moment même de sa sortie en salles.»
Après avoir essayé le marché des séries télévisuelles, voilà donc Netflix parti à la conquête des productions cinématographiques en annoçant son plan de sorties de films qui s’étale sur de longs mois. Pour cette première sortie, le film Beasts of Nation de Cary Fukunaga, le rôle principal sera confié à «Idris Elba qui interprétera un seigneur de guerre qui enrôle des enfants soldats en Afrique.
Une adaptation du roman du même nom de l'auteur nigérien Uzodinma Iweala », rapporte 01net.com. Le catalogue sera ensuite enrichi avec The Ridiculous Six, une sorte de comédie en formule western dont le réalisateur et acteur principal sera Adam Sandler et la sortie envisagée pour le 11 décembre prochain.
Ce comédien devra en principe poursuivre l’aventure avec Netflix pour une série quatre long métrages. Le plan de sortie de films de Netflix inclut également Tigre et Dragon qui devrait être disponible d’ici le premier trimestre 2016, tandis que, selon 01net.com, « au mois de mars 2016, on pourra découvrir Pee-wee's Big Holiday de et avec Paul Reubens. »
La stratégie de distribution adoptée par la société américaine comprend une exploitation des longs métrages dans une liste de salles sélectionnées, en parallèle avec une mise à la disposition sur son propre site internet. Cette stratégie semble néanmoins se heurter, au niveau de certains pays européens, notamment la France à la pratique de la chronologie médias ; celle-ci impose aux diffuseurs d’observer un délai entre la sortie d’un film et sa diffusion en dehors de salles de cinéma.
De passage au festival de Cannes, en mai dernier, où il animé une rencontre avec la presse le directeur des contenus de Netflix s’en est sévèrement pris a la pratique de la chronologie des médias qu’il a jugée plutôt encourageante pour le piratage.
S’exprimant en marge du marché du film organisé lors du festival de Canne, il «a pointé la réglementation française des films», rapporte 01net.com qui qui précise que sa cible reste «la chronologie des médias et notamment le délai de 36 mois imposé pour qu'un service de SVoD puisse proposer un film après sa sortie.»
Pour ce responsable de chez Netflix, la chronologie médias ne protège nullement le cinéma, et bien au contraire, le rend plus vulnérable : «La chronologie des médias, en France, favorise le piratage. Devoir attendre trois ans pour que les gens puissent voir un film comme il le souhaite encourage cette pratique» a-t-il déclaré selon le site 01net.com
