La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a de nouveau appelé vendredi à «restructurer la dette» grecque «pour en alléger le fardeau», en allongeant notamment «les échéances» ainsi que la «période de grâce».
Intervenant sur Europe 1, Mme Lagarde a déclaré qu'il faut «fournir des financements» à la Grèce mais aussi «restructurer la dette pour en alléger le fardeau».A la question de savoir si le plan qui est en train de se mettre en place pour soutenir l'économie grecque est viable sans alléger la dette du pays, la chef du FMI a répondu par la négative, rappelant que c'est «la raison pour laquelle les partenaires européens ont admis totalement le principe de l'allègement de la dette» dans la fin du «document qui a été signé lundi» entre Athènes et ses créanciers.
Rappelant que l'accord ne «prévoit bien sûr ni le montant ni les modalités» d'un tel allégement, Mme Lagarde a néanmoins souligné que «le principe est acquis», évoquant «différentes modalités qui peuvent être utilisées» pour atténuer la dette grecque qui se monte à un peu plus de 300 milliards d'euros.
Excluant la possibilité de procéder à des «transferts budgétaires» ou à des «réductions pures et simples de dettes», la patronne du FMI a indiqué qu'il existe un autre procédé qui «consiste à allonger considérablement les échéances, allonger également la période de grâce, c'est-à-dire la période durant laquelle aucun remboursement n'est effectué», mais aussi à «réduire les intérêts au maximum».
Au FMI, «nous pensons que l'utilisation de ces trois modalités de manière vraiment significative peut suffire à rendre la dette soutenable à condition que tout le reste soit mis en oeuvre», a expliqué Mme Lagarde, en référence à la nécessité pour Athènes de «réformer en profondeur l'économie pour la libérer, pour lui donner une capacité de croissance» en donnant «une ligne budgétaire qui soit saine et qui donne une solidité au pays».
Les réformes que mettra en place la Grèce et les mesures d'allègement de la dette constituent «un tout pour que le succès soit au rendez-vous», a conclu l'ancienne ministre de l'Economie de Nicolas Sarkozy.Egalement interrogé sur Europe 1 vendredi matin, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a approuvé l'allègement préconisé par Mme Lagarde, en rappelant que «c'est la position de la France» et que ça «l'est d'ailleurs depuis le début» des négociations avec Athènes.
