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Conférence sur l’école - Selon l’universitaire Hassan Remaoun : Les ouvrages scolaires post-indépendance ont «marginalisé» l'élément identitaire

Publié par Dk News le 26-07-2015, 19h03 | 125
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Les ouvrages scolaires post-indépendance de l'Algérie ont «marginalisé» l'élément identitaire dans l'enseignement de l'histoire, et ce jusqu'en 2002 où il y a eu des «réajustements», a relevé samedi à Alger le professeur de l'université d'Oran, Hassan Remaoun.

Dans une communication consacrée à l'«enseignement de l'histoire nationale, approche comparée», le professeur universitaire a indiqué qu'«à travers les différentes générations depuis l'indépendance l'élément identitaire dans sa dimension nationale a été négligé», expliquant que «juste après l'indépendance, les manuels français ont été repris avec de légères adaptations, avant de connaître des périodes de flottement en début de l'opération d'arabisation».

Intervenant lors de la conférence nationale sur l'évaluation de la réforme de l'école, il a affirmé que la dimension relative à la civilisation arabe avait pris le dessus dans les manuels scolaires, reléguant au second plan la dimension nationale et maghrébine.

Dans une analyse comparative des manuels scolaires des pays du Maghreb de la période entre l'indépendance et l'année 2003, M. Remaoun a indiqué que dans le livre scolaire marocain à titre d'exemple, il y avait plus de leçons sur l'Algérie que dans les livres algériens.

Il a déclaré toutefois, que les nouvelles générations de livres ont connu depuis l'année 2002/2003 des «réajustements qui accordent une place plus appréciable à l'Algérie et dans lesquels on peut trouver une meilleure prise en charge de l'identité amazighe».

L'universitaire a appelé dans ce sens à l'enseignement de l'histoire dans les écoles pour lui permettre d'apporter sa contribution à différents niveaux. «Si elle ne se confond pas à la mémoire, l'histoire peut contribuer à trois niveaux : identitaire, éducationnel et acquisition de la pensée critique.

L'histoire est un miroir et chaque génération cherche sa propre image, le problème est d'armer les nouvelles générations pour cibler la bonne image», a conclu le Pr. Remaoun.

Venu de Tunisie, précisément de l'université de Manouba le professeur Marzouki a intitulé son intervention «l'école tunisienne à la croisée des chemins», dans laquelle il a affirmé que le niveau de l'école tunisienne a baissé ces dernières années.

Selon lui, l'école de son pays «n'est plus en mesure d'assurer la qualité et de former des générations dotées d'esprit critique et en mesure de faire face aux opérations  d'endoctrinement», en voulant pour preuve «le nombre des jeunes tunisiens ayant rejoint les rangs de l'organisation terroriste +Daech+ en Syrie, ou Libye, et cela n'est que la preuve tangible de l'échec du système éducatif tunisien».

Pour sa part, le Pr. Gauthier de l'université Paris Descartes, a estimé que la situation de l'école à travers le monde notamment en Asie et en Europe, n'est pas «reluisante» et les réponses contenues dans les expertises «sont souvent décevantes, car l'école ne tient plus ses promesses en matière de formation de l'individu».

Parallèlement aux séances plénières, se sont tenues des ateliers thématiques ayant trait notamment aux leviers de la réforme et la formation des personnels, le cycle primaire : missions, fonctionnement et cursus scolaire, le prés-scolaire : bilan et perspectives, l'éducation, la citoyenneté et l'environnement de l'élève ainsi que l'éducation spécialisée et le soutien social.


La formation des personnels de l’éducation passe par la réappropriation des instituts de formation

La formation des professionnels de l’éducation nationale passe «impérativement» par la récupération des instituts dédiés à cet effet, a indiqué dimanche à Alger, un responsable du ministère de l'Education nationale.

La formation  des personnels de l’éducation nationale et l’amélioration de la qualité de l’encadrement des personnels de l’Education est tributaire de la mise en £uvre d’une série de mesures dont la réappropriation des instituts technologiques de l'éducation (ITE), dont l'opération a effectivement a débuté, a souligné M. Eulmi, directeur central au ministère de l'Education nationale, dans une intervention lors des travaux de la conférence nationale sur l’évaluation de la réforme de l’éducation.
Cette mesure s’inscrit dans la stratégie du ministère pour atteindre l’objectif d’une élévation «significative»e du niveau de compétence du corps enseignant, moyen et secondaire.

Précisant que cinq instituts ont été déjà récupérés, le même responsable a déclaré que le ministère vise à instaurer un «équilibre régional» en la matière, en mettant en place un établissement à travers toutes les régions du pays.

Il est ainsi préconisé une professionnalisation des personnels de l’éducation par la formation initiale au niveau de l’enseignement supérieur, et, ensuite, par la formation continue initiée par le ministère de l’Education nationale.

Dans sa conférence intitulée «Législation et réglementation scolaires: les changements à apporter», M. Eulmi a également mis en relief les principaux leviers du changement à introduire dans le système de l’éducation, évoquant, entre autres, la refonte pédagogique à travers la révision des programmes et des nouveaux manuels, la gouvernance par l’organisation de la vie scolaire et la mise en place d’une charte d’éthique pour la stabilisation du secteur.

Par ailleurs, le même responsable a annoncé la révision du statut des travailleurs de l’éducation, une démarche qui intervient pour la troisième fois en moins de cinq ans, dans le cadre de la réforme du système éducatif, mais aussi dans le sillage des revendications des travailleurs du secteur auxquelles le ministère a répondu «favorablement», a-t-il expliqué.

Pour sa part, le directeur de l’Office national de l’enseignement et de formation à distance, M. Kara, a, dans son exposé sur «l'éducation et la numérisation des ressources pédagogiques», fait état de 25% de taux d’abandon des élèves de l’enseignement à distance, ajoutant que ce taux est considéré parmi les «plus bas au monde».

Il a expliqué que dans ce type d’enseignement, l’élève a tendance à se sentir «isolé» et finit par abandonner ce qui suppose la mise en place d’un dispositif d’accompagnement.


Evaluation du processus de réforme de l'école : nécessité de remédier aux insuffisances pour une école de qualité

Les travaux de la Conférence nationale sur l'évaluation de la mise en oeuvre de la réforme de l'école qui se poursuivaient ce dimanche à Alger se sont axés sur l'examen de la situation actuelle de l'école algérienne et les voies de remédier aux insuffisances qui entravent l'optimisation du rendement scientifique et pédagogique, en consacrant la refonte pédagogique, la gouvernance et le professionnalisme.

Cette rencontre a également porté sur la place de l'éducation et les enseignements de base dans le cycle obligatoire et les priorités à définir pour le cycle primaire et en particulier pour l'enseignement préparatoire.

Dans ce contexte, des conférenciers ont évoqué «les difficultés» relevées dans le système éducatif algérien à différents niveaux notamment le rythme de réalisation des programmes d'enseignement et le système d'évaluation, notamment dans un contexte marqué par l'instabilité du secteur en raison des grèves répétées.

Les intervenants ont souligné la nécessité d'améliorer la méthode d'enseignement et l'attitude à adopter en classe, à travers l'adoption de nouvelles pratiques pédagogiques, une bonne gouvernance et l'amélioration structurelle de la gestion de ce secteur.

Ils ont salué l'organisation d'une telle conférence, affirmant qu'il «est temps que l'école algérienne retrouve sa place», vu les moyens matériels et financiers accordés à ce secteur par l'état.
L'accent a été mis sur la nécessité d'impliquer tous les acteurs dans l'école algérienne ainsi que les partenaires, parents d'élèves et spécialistes pour «améliorer la performance de l'école».

Un appel a été lancé aux parties concernées pour orienter l'école algérienne «de plus en plus vers l'orientation scientifique et technologique qu'exige la mondialisation, et ce à travers une utilisation plus large des Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) au sein des établissements éducatifs, notamment dans les wilayas du Sud».

Dans ce cadre, les interventions des participants ont souligné l'importance «de développer l'esprit de citoyenneté, la tolérance et la coexistence pacifique en milieu scolaire».

Certaines interventions ont porté sur les changements à introduire en matière de législation et de lois régissant l'école algérienne pour que cette dernière joue «son rôle stratégique dans l'édification de la Nation» sur la base d'une feuille de route qui prend en compte toutes les données socioéconomiques nationales et internationales».

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