Ce qui n’était que ‘’supputations’’ de journaliste pend finalement forme ; la main de fer du nouveau patron du groupe Vivendi, propriétaire de la chaîne de télévision cryptée Canal+ a fini par sévir pour ‘’étouffer’’ les marionnettes en latex de la fameuse et très populaire émission de satire politique, les Guignols.
Ce qui était au départ, comme le note l’encyclopédie en ligne Wikipedia, « une émission de télévision française satirique de marionnettes, diffusée depuis le 29 août 1988 sur Canal+.
Parodie de journal télévisé, l'émission est une caricature du monde politique, des médias, des personnalités ou plus généralement de la société française et du monde actuel », finit par s’imposer comme un rendez-vous médiatique populaire et largement suivi qui, toujours selon Wikipedia, « a parfois contribué à forger l'image de certaines personnalités, notamment politiques, dans la culture populaire : l'exemple le plus éclatant en est sans doute Jacques Chirac ».
En juin dernier, Vincent Bolloré, patron du groupe, faisait part de ses intentions de revoir le format de l’émission, ce que les analystes ont vite interprété comme une première tentative de mettre cette émission ‘’hors d’état de nuire’’, comme le souligne un journaliste français.
Malgré un semblant de démenti, quelques temps plus tard, du même Bolloré, le plan est mis en œuvre par l’entremise du nouveau patron de la chaîne, Maxime Saada qui présente une nouvelle façon de voir l’émission : "Pour lui, 'Les Guignols' n'ont plus aucun impact politique.
C’est hallucinant qu'ils n'aient que 100.000 followers sur Twitter, contre plus de 500.000 pour l'émission de Barthès. Pour lui, c'est signe que le truc est ringard », note le journaliste du site d’information huffingtonpsot.fr, expliquant qu’aux yeux de Saada, « comme ça coûte 25 millions d'euros, soit le prix d'une chaîne d'infos tout entière, il a vite trouvé une solution », citant « un proche du "clan Bolloré" dans le dernier numéro du magazine Society».
Devant les réactions nombreuses des milieux médiatiques et surtout politiques, les responsables de la chaîne ont décliné un nouveau format, dont la plus importante mesure est de programmer les Guignols en crypté à 20h50,n’en assurant leur disponibilité que sur Dailymotion.
Une mesure jugée par beaucoup d’analystes et observateurs comme ‘’une placardisation’’ de l’émission, vouée à perdre son public malgré sa diffusion sur cette plateforme de vidéo sur internet».
Dans une seconde étape du nouveau plan Bolloré, la presse rapporte la mise à l’écart programmée des quatre concepteurs, confirmée par le journal Le Monde, dont le site web rapporte que ces « quatre principaux auteurs des « Guignols de l’info » – Lionel Dutemple, Julien Hervé, Philippe Mechelen et Benjamin Morgaine –, vont quitter l’émission emblématique de Canal+, a indiqué samedi 25 juillet leur entourage».
Pour ce journal, Maxime Sadda trouvait qu’ils étaient « ‘’trop usés’’ et ne correspondaient plus à ce que les nouveaux patrons voulaient faire sur la chaîne».
Le sort de l’emblématique émission satirique n’a pas laissé la classe politique française indifférente ; hormis les dirigeants de l’extrême droite et l’ancienne ministre conservatrice de Sarkozy, Nadine Morano, pas du tout fâchés par la perspective d’une disparition des Guignols, les responsables politiques français, de droite comme de gauche ont à l’unisson apporté leur soutien.
En déplacement en Angola, le président François Hollande a trouvé le temps de rappeler que "la dérision et la caricature font partie du patrimoine de la Télévision".