Régions

Les Constantinois et l’été : Entre la Grande bleue, l’étranger et la monotonie de la vie quotidienne

Publié par Razika Bessikri le 29-07-2015, 19h17 | 26
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Les aoûtiens constantinois se posent, depuis la fin du mois de Ramadhan, cette question lancinante : faut-il se rendre sur une plage de la région, aller se «prélasser» à l’étranger (en Tunisie, notamment) où se résoudre à s’accommoder de la monotonie ambiante?

Question cornélienne s’il en est, d’autant que pour s’offrir des vacances dignes de ce nom (ou à peu près), il faut mettre la main à la poche, ce qui n’est pas du tout évident lorsque l’on sort exsangue d’un mois de jeûne et d’un Aïd El Fitr plutôt ruineux. 

Il faut savoir en effet que les villes de l’intérieur du pays (même si, pour ce qui est de Constantine, capitale 2015 de la culture arabe, la ville offre quelques choix de soirées culturelles), le choix, déjà très réduit en termes d’espaces de détente et de villégiature, dépend aussi (et surtout) du budget que l’on peut consacrer à une «escapade». 

Il est de notoriété publique que pour la plupart des Constantinois, la saison estivale, synonyme de canicule, est celle du farniente sur les plages du littoral des wilayas limitrophes comme Skikda, Annaba, El Kala (El Tarf), Béjaia ou Jijel. 

Cette dernière est d’ailleurs devenue, ces dernières années, l’une des destinations privilégiées à la faveur, d’une part, du retour de la paix après la décennie noire qui a beaucoup touché cette ville et, d’autre part, des possibilités d’hébergement offertes par cette ville côtière. 


«J’ai pris l'habitude de me rendre avec femme et enfants à la plage du Grand phare (à 6 km à l'ouest du chef-lieu de Jijel) au sable fin et doré et ce sera une nouvelle fois ma destination pendant mon congé annuel qui débutera le 1er août prochain», souligne Omar, jeune cadre dans une entreprise publique, qui a déjà loué une petite maison en bord de mer. 

Saci (39 ans) n’aura pas la même chance qu’Omar puisque ce maçon père de quatre enfants, qui affirme que le salaire de 25.000 dinars que lui verse un entrepreneur privé «ne (lui) permet même pas, en effet, de songer à louer un appartement ni encore moins de réserver dans un hôtel, fût-il de catégorie inférieure», annonce qu’il serait «très heureux» de pouvoir emmener sa petite famille à la plage, «ne serait-ce que pour une journée». 

Justement, lorsqu’il s’agit d'un aller-retour dans la même journée, Skikda reste la destination la plus prisée, malgré le trafic automobile «démentiel» que connaît, en été, laRN3 reliant Constantine à Skikda, en particulier durant les week-ends.

«Serviette sur l’épaule, accompagné de mes amis, je suis déjà parti à la plage de Ben M’hidi (ex-Jeanne d’Arc, à Skikda, ndlr) au deuxième jour de l’Aïd en raison de sa proximité et je planifie de me rendre à la plage chaque week-end car je me débrouille pendant les autres jours de semaine pour collecter les frais de ce voyage hebdomadaire», souligne Lotfi, un jeune de 17 ans. 

Il y a encore cette catégorie de Constantinois qui ont le privilège de pouvoir séjourner à l’étranger. 
Les gérants de plusieurs agences de voyage et de tourisme implantées à Constantine sont unanimes : la Tunisie et la Turquie restent les deux destinations les plus demandées en cette période de départs en vacances. 

La destination Tunisie, notamment, n’a rien perdu de son attrait malgré les problèmes sécuritaires qui ont récemment affecté ce pays voisin, d’autant que des promotions intéressantes sont proposées par les tour-operators. Et puis il y a les autres, tous les autres qui, comme Mahieddine, un fonctionnaire de 40 ans, resteront bien sagement à l’ombre des ponts de l’antique Cirta. 

«Je n’oublie pas qu’il y a la rentrée des classes qui se profile à l’horizon et avec 6 enfants scolarisés je ne peux malheureusement pas me permettre de vacances», lance cet employé de commune dans un haussement d’épaules. 

«Je me contenterai, dit-il, de me rendre en famille place de la Brèche ou à Sidi-Mabrouk pour déguster des glaces ou, en soirée, dans un des concerts organisés à Constantine avec, peut-être, des petites virées dans la forêt récréative d’El M’ridj (El Khroub) pour rechercher un peu de fraîcheur», ajoute Mahieddine qui semble faire, comme des dizaines de milliers de Constantinois, «contre mauvaise fortune, bon cœur». 

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