La monnaie européenne s'établissait en baissait ce lundi face à un dollar peinant à se reprendre après un accès de faiblesse vendredi, dans un marché prudent attentif à la publication d'une série d'indicateurs américains majeurs, culminant avec le rapport sur l'emploi vendredi.
L'euro valait 1,0976 dollar, contre 1,0984 dollar vendredi soir et montait face à la monnaie nippone, à 136,25 yens contre 136,10 yens. Le dollar aussi gagnait du terrain face à la devise japonaise, à 124,11 yens contre 123,91 yens vendredi.
"Le dollar s'est trouvé sous une pression inattendue et a subi des mouvements de vente vendredi alors que les investisseurs réagissaient négativement à un rapport montrant que les salaires aux Etats-Unis avaient progressé à leur rythme le plus faible en plus de vingt ans", relevaient les experts.
Les salaires n'ont en effet progressé que de 0,2% sur la période de trois mois achevée fin juin, par rapport à la même période un an plus tôt, soit un net ralentissement par rapport au premier trimestre. Cet indicateur a été vu comme un mauvais signe sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale, qui pourrait selon eux encourager la Réserve fédérale américaine (Fed) à attendre avant de normaliser sa politique en relevant ses taux, actuellement presque nuls.
"La réaction négative vis-à-vis du dollar était liée au fait que ces données ont repoussé la perspective d'une hausse de taux à après septembre, mais cela est loin d'être une certitude car l'appétit pour le dollar est rapidement revenu", grâce à un bon indicateur d'activité économique dans la région de Chicago en juillet, relevait-on.
Dans ce contexte, les cambistes seront particulièrement attentifs vendredi au rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, un indicateur majeur pour jauger la santé de l'économie américaine. En effet, la Fed fait de l'amélioration notable et pérenne du marché du travail l'un des éléments déclencheurs d'un resserrement de sa politique monétaire.
Une hausse des taux rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, qui profitent de tout accès de faiblesse du dollar pour effectuer des achats à bon compte de la devise américaine.
L'euro restait de son côté lesté par la publication vendredi d'indicateurs mitigés en zone euro, dont la stabilisation de l'inflation en juillet, à 0,2% sur un an. Selon des analystes, ces données justifient la poursuite à son terme, en septembre 2016, du programme de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE).
Les rachats d'actifs de la BCE s'apparentent à des injections de liquidités dans le système financier de la zone euro, une mesure qui a pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie unique et devrait donc la garder sous pression à moyen terme. Vendredi, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a eu son premier rendez-vous avec les hauts représentants des créanciers en charge d'élaborer le troisième plan d'aide, dont le Fonds monétaire international (FMI), qui participe aux discussions même s'il ne s'associera pas dans l'immédiat à ce nouveau renflouement.
Le gouvernement grec veut finaliser d'ici la mi-août l'accord sur un nouveau prêt de trois ans d'un montant de plus de 82 milliards d'euros. La livre britannique restait quasi stable face à la monnaie unique européenne, à 70,28 pence pour un euro, ainsi que face au dollar, à 1,5619 dollar pour une livre.
La devise suisse restait stable face à l'euro, à 1,0602 franc pour un euro, et restait proche de l'équilibre face au billet vert, à 0,9657 franc pour un dollar. L'once d'or a fini à 1.093 dollars au fixing du matin, contre 1.098,40 dollars, vendredi soir.
