
Le gouvernement belge prévoit de créer quelque 5.000 places d'accueil supplémentaires pour les réfugiés avant l'hiver prochain, ont indiqué mercredi des sources locales.Les autorités doivent révéler officiellement ce plan sous peu et la Fedasil (Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile) a déjà activé ses 2.000 places de réserve.
Il y a quelques semaines, le secrétaire d'Etat à l'Asile et aux Migrations, Theo Francken, avait annoncé que Fedasil allait activer sa réserve de 2.026 places «tampons» pour faire face à l'afflux de demandeurs d'asile dans ces centres.
Le gouvernement vise l'ouverture de 2.950 places d'accueil supplémentaires, soit une augmentation totale de près de 5.000 places afin que les demandeurs d'asile ne se retrouvent pas dans le froid les mois qui viennent.
Le cabinet du secrétaire d'Etat et ceux de la Défense, du Budget et de l'Intégration sociale, sous la houlette du Premier ministre Charles Michel, multiplient depuis lundi les réunions pour trouver des lieux qui pourraient accueillir ces nouveaux réfugiés.
Plusieurs casernes pourraient ainsi être aménagées en centres d'accueil temporaires de même que des centres de la Croix Rouge. Le centre de Holsbeek (Brabant flamand) qui venait d'être fermé va bientôt devoir rouvrir. Le secrétaire d'Etat a également décidé d'augmenter les effectifs de l'Office des étrangers et du Commissariat général aux réfugiés et apatrides.
«Honnêtement, même de notre côté, nous n'avions pas prévu une hausse aussi rapide des demandes d'asile. Elle est plus importante que prévu, et si de nouvelles places ne sont pas rapidement mises à disposition de Fedasil, nous pouvons craindre une crise de l'accueil d'ici la fin de l'année», déclare le syndicaliste CSC Jean-Christophe Van Coppenolle.
Le dossier est délicat pour Theo Francken et son parti de droite, la N-VA, qui a toujours plaidé en faveur d'une politique musclée en matière d'immigration.Le secrétaire d'Etat à l'asile et aux Migrations est aussi confronté à un déficit budgétaire et un manque de moyens revus à la baisse. Il estime que les places supplémentaires coûteront de 15 à 20 millions d'euros chaque trimestre.
Mais la Belgique craint une crise de l'accueil et le secrétaire d'Etat n'a d'autre choix que de rouvrir des places qui avaient été fermées à l'époque où la Belgique attirait de moins en moins de demandeurs. La Belgique dispose d'une capacité d'accueil de 18.400 places, actuellement quasi toutes occupées.