
Un comité de l'ONU souhaite que la Somalie ouvre une enquête pour corruption sur une société pétrolière britannique après que ses experts eurent découvert des paiements suspects à des fonctionnaires somaliens.
Quatorze employés du ministère somalien du Pétrole auraient reçu des pots-de-vin allant de 1.600 à 36.000 dollars de la part de Soma Oil and Gas, selon les experts du Comité chargé de surveiller l'application des sanctions internationales contre la Somaliesent.
Cette société britannique a obtenu un lucratif contrat en 2013 pour prospecter, puis pour exploiter, 12 gisements offshore au centre et au sud du pays.
Dans leur rapport, les experts disent «avoir eu des preuves démontrant que la Soma a effectué des paiements réguliers depuis juin 2014 à des fonctionnaires du ministère du Pétrole et des Ressources minérales, dont certains avaient joué un rôle décisif dans l'obtention par la société du contrat initial et dans la négociation des accords suivants».
Toujours selon ce rapport, un avocat canadien, J. Jay Park, qui travaillait comme conseiller juridique auprès du ministère, aurait aussi reçu près de 500.000 dollars de la Soma.
Le président du Comité des sanctions, l'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez, demande que les autorités somaliennes «enquêtent rapidement et engagent des poursuites si nécessaire contre les individus et les entités qui se seraient rendus coupables de détournement de fonds publics, en violation du régime de sanctions imposé à la Somalie».
Le comité réclame aussi la création d'une autorité indépendante de régulation du secteur pétrolier en Somalie.
Le Serious Fraud Office (SFO), l'office britannique de lutte contre la délinquance financière, a déclaré vendredi avoir ouvert une enquête criminelle sur Soma à la uite des accusations de corruption en Somalie.