Culture

Nouvel album de «Essed» de Kenadsa, une œuvre empreinte d'une grande maturité

Publié par Nadir Hammou le 17-08-2015, 18h38 | 37
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Un nouvel album du groupe «Essed» de Kenadsa (Bechar), proche du ghiwan marocain, s'appuyant essentiellement sur la poésie populaire et une mélodique particulière, est commercialisé depuis peu sous le titre «Elli âad sghir yetâallem ou yeqra» (Qui est jeune encore, se doit de s'instruire).

Sorti chez Padidou, le troisième opus de ce groupe -créé à la fin des années 1980- révèle une grande maturité musicale et une évolution certaine dans les compositions et des textes s'adressant désormais au jeune public.

S'inspirant du groupe marocain «Lemchaheb», «Essed» chante la malvie de la jeunesse de la Saoura -une région où son style est très prisé- en pointant l'injustice et de la violence, mû par la volonté de «transmettre aux plus jeunes la sagesse des aînés».

Lahcen Bestam, coauteur et chanteur du groupe, entame la majorité des titres de l'album dont «Elli âad sghir yetâallem ou yeqra», «Hadi Bladi» (C'est mon pays), ou encore «Bla Ounf» (Sans violence) par la déclamation de poèmes avant d'introduire progressivement l'instrumentation.

Devenu une véritable marque de fabrique du groupe, le mandole électrique à effets multiples donne depuis toujours aux compositions de Lahcen Bestam et Mustapha Metouani un timbre singulier, mais facilement reconnaissable.

Les mélodies proches du châabi et du ghiwan sont soutenues par une section rythmique très riche composée de tumbas, goumbri, bendir, batterie et karkabou, produisant un rythme très entraînant qui monte crescendo jusqu'à éclipser le texte.

A noter, le phrasé musical imposé par Mâallem Hakem Abdellaoui, le jeune prodige du goumbri qui a récemment rejoint le groupe y apportant sa touche personnelle au label «Essed».

Mettant à profit sa popularité auprès du public du Sud-ouest algérien, la formation n'hésite pas à inclure dans cet album des chansons abordant les fléaux sociaux comme la violence dans les stades, l'échec scolaire, et dénonçant la corruption et autres injustices sociales.

Ce quatrième album contient également des influences marquées de la scène musicale algérienne des années 1990 et de ses représentants comme le groupe «Polyphene», «Noudjoum Essaf», Hamid Baroudi ou encore «Nass El Hal».

Les huit titres de ce dernier opus ont été coécrits par Lahcen Bestam, Mustapha Metouani -batteur de la formation-, Abdallah Lahbil et Ismail Moughli, également derrière la composition et les arrangements. Avec ses moyens propres, le groupe assure tant bien que mal la promotion de son dernier-né, peu disponible chez les disquaires des grandes villes, en dehors de Béchar.

Cependant, tant le groupe que son éditeur, auraient gagné à soigner la présentation de la jaquette de l'album, sa conception graphique et la qualité de l'impression .

Créé en 1989 autour des frères Bestam dans la localité de Kenadsa, le groupe Essed a commencé à se faire connaître dans les autres régions du pays à partir de 2004, à la faveur d'une petite tournée organisée pour la sortie d'un album.

Lahcen Bestam, fondateur de la troupe, a confié à l'APS que cette dernière œuvre est celle de la «maturité», qu'elle représentait un «énième défi pour entretenir le succès» du groupe qui, tout de même, attire à chacun des ses concerts dans la Saoura un minimum de 5000 spectateurs.

Un engouement tel que Lahcen Bestam et ses compagnons ont fait des émules avec la création de «Essed Sghira», une jeune troupe qui marche résolument sur les pas de son aînée.

 

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