Société

Crise migratoire : 230.000 migrants ont rallié la Grèce par la mer depuis janvier

Publié par DK News le 03-09-2015, 23h14 | 24
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Plus de 230.000 migrants ont rallié la Grèce par la mer depuis le début de l'année, contre environ 17.500 pour la même période en 2014, a indiqué hier le ministre adjoint grec à la Marine marchande, Nikos Zoïs.

«Plus de 80%» de ces arrivants, comptabilisés par les garde-côtes du pays sont des réfugiés», éligibles à recevoir l'asile politique, a-t-il précisé, au cours d'une conférence de presse en présence d'autres ministres sur les mesures préparées par le pays pour mieux gérer ce flux. Cette augmentation confirme le fait que davantage de migrants tentent d'entrer en Europe depuis la Grèce, en réaction à la surveillance renforcée de la frontière maritime entre la Libye et l'Italie mise en place par l'Union européenne après une série de naufrages meurtriers au large de l'île de Lampedusa en avril. Au vu du statut de ces arrivants, «les appels à les mettre dehors ne peuvent être la base ni d'une stratégie ni d'une tactique» pour faire face à l'afflux, a souligné M. Zoïs.

 

L'ONU envisage une résolution

L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a indiqué mercredi que le Conseil de sécurité étudiait la possibilité d'adopter une résolution permettant aux Européens d'intervenir dans la crise migratoire en Méditerranée.  Il s'agit d'un texte «plus limité» que celui prévu initialement, a-t-il souligné lors d'une conférence de presse pour présenter le programme de la présidence russe du Conseil en septembre.

Ce texte, s'il était adopté, ne permettrait qu'une intervention navale européenne «en haute mer, et non dans les eaux territoriales» libyennes, contre les passeurs qui incitent des centaines de milliers de migrants à risquer leur vie pour franchir la Méditerranée à partir de la Libye.

M. Tchourkine n'a pas donné de détails sur le projet de résolution, qui «pourrait bien» selon lui être adoptée en septembre.  Une intervention dans les eaux libyennes impliquerait un accord des autorités du pays.

Or celles-ci sont pour l'instant profondément divisées entre deux gouvernements et deux parlements rivaux.

L'ONU s'efforce, en vain pour l'instant, de convaincre les factions libyennes de mettre en place un gouvernement d'union nationale.

En attendant, a expliqué un autre diplomate du Conseil, «on peut faire une partie du travail en haute mer, on peut autoriser une mission à agir là».

Il a cependant précisé que cette idée n'avait pas encore été discutée formellement par l'ensemble des 15 membres du Conseil.  L'Union européenne a lancé une mission navale pour contrer les passeurs et restreindre le flot des migrants en mer et elle souhaite un feu vert de l'ONU.

Mais la mission européenne se limite pour l'instant à une première phase de surveillance et d'échanges d'informations, sans avoir de mandat pour intercepter et détruire les navires.

 

Donald Tusk met en garde contre une division de l'UE

Le président du Conseil européen Donald Tusk a mis en garde hier contre une «division entre l'Est et l'Ouest de l'Union européenne» sur l'accueil des réfugiés.

Cette mise en garde a été lancée par M. Tusk, lors d'un discours devant les ambassadeurs de l'UE dans la matinée avant de recevoir à Bruxelles le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays est devenu une plaque tournante pour les migrants. «Pardonnez-moi pour la simplification, mais il y a comme une division entre l'Est et l'Ouest de l'Union européenne», s'est inquiété M. Tusk.

«Certains Etats membres ne pensent qu'à endiguer la vague de migrants, ce qui est symbolisé par la clôture controversée en Hongrie, tandis que d'autres veulent plus de solidarité en défendant (...) ce qu'on appelle les quotas obligatoires» de répartition de réfugiés entre les 28 pays de l'Union, a expliqué le président du Conseil. «C'est un défi clé que de trouver un dénominateur commun, mais ambitieux», a-t-il plaidé, alors que l'Allemagne n'a pas mâché ses mots contre certains pays d'Europe de l'Est qui refusent d'accueillir des réfugiés par le biais de ce système.  M. Orban devait être également reçu hier à Bruxelles par le président du Parlement européen Martin Schulz et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. A Budapest, la principale gare de la capitale hongroise, d'où des centaines de migrants avaient été évacués mardi, a rouvert ses portes hier matin, mais les liaisons pour l'Europe occidentale restaient suspendues. La Hongrie est devenue une plaque tournante pour les migrants, dont 50.000 ont afflué dans le pays pour le seul mois d'août, dans l'espoir de poursuivre leur périple vers l'Allemagne et d'autres pays d'Europe occidentale.

 

Hongrie : Des centaines de migrants prennent d'assaut la gare de Budapest après sa réouverture

Des centaines de migrants ont pris d'assaut hier la principale gare de Budapest immédiatement après sa réouverture par la police, mais le départ des trains pour l'Europe occidentale restait suspendu, ont rapporté des médias. De nombreux migrants, parmi les quelque 2.000 qui étaient bloqués à Budapest depuis mardi, ont afflué vers un train à quai, mais une annonce par haut-parleur a précisé qu'aucun train international ne quitterait la gare de Keleti «pour une période indéterminée», selon l'AFP.  «Dans l'intérêt de la sécurité des transports ferroviaires, la compagnie a décidé que les liaisons directes entre Budapest et l'Europe occidentale ne seraient pas en service jusqu'à nouvel ordre», ont annoncé les Chemins de fer hongrois dans un communiqué. Quelque 50.000 migrants ont afflué en Hongrie pour le seul mois d'août, dans l'espoir de poursuivre leur périple vers l'Allemagne et d'autres pays d'Europe occidentale. Lundi, les autorités avaient permis à des milliers de migrants de prendre des trains pour l'Autriche et l'Allemagne, mais le lendemain, les migrants n'ayant pas de visa pour les pays de l'Union européenne (UE) avaient été empêchés de partir.

 

L'Italie renforcera le contrôle à la frontière autrichienne

Les autorités de la province italienne de Bolzano sont prêtes à renforcer leurs contrôles à la frontière autrichienne suite à la demande de l'Allemagne.

Cette dernière cherche à protéger sa province de Bavière d'un afflux massif de migrants, ont rapporté des médias.

L'Italie renforcera temporairement ses contrôles du tunnel du Brenner, qui la relie à l'Autriche.

Cette mesure est demandée par l'Allemagne qui fait face à un afflux massif de migrants.

«Le gouvernement s'est rapidement activé, en soutien à la demande de Berlin, en se disant prêt à renforcer, dans le respect des accords de Schengen, les contrôles à la frontière du Brenner, comme cela avait été le cas lors du G7», a annoncé la province de Bolzano dans un communiqué, cité par des agences de presse.

Le gouvernement italien a donné une permission d'accueillir pour quelques jours entre 300 et 400 réfugiés.

Ils seront accueillis «de manière temporaire pour permettre à la Bavière de se réorganiser et d'affronter l'urgence», a-t-on expliqué dans le communiqué.

Ces réfugiés «seront répartis dans des gymnases, où les installations d'hygiène et les infrastructures fonctionnent déjà», avec le soutien logistique de la protection civile et d'organisations bénévoles. Selon le communiqué, le coût de cette «intervention humanitaire extraordinaire» serait pris en charge par l'Etat. Dans le même temps, le responsable de Bolzano a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une suspension des accords de Schengen.  La crise migratoire conduit les dirigeants européens à faire des déclarations audacieuses visant l'espace Schengen.  Le porte-parole de la Commission européenne Natasha Bertaux a auparavant déclaré que la Commission n'excluait pas la possibilité de changer le Codex de Schengen.  Si l'Union européenne ne trouve pas un accord sur une juste répartition des réfugiés, l'espace Schengen pourrait être remis en question, a pour sa part déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.

Le Codex de Schengen a été déjà changé en 2013 quand les pays membres de l'espace Schengen ont obtenu le droit de restaurer les contrôles frontaliers en cas de besoin, comme ce fut le cas lors du sommet du G7 en Allemagne.  Selon l'agence frontalière européenne Frontex, depuis le début de 2015, près de 340.000 réfugiés sont arrivés en Union européenne.

Cette dernière a pris la décision de répartir 60.000 immigrés arrivés en Grèce et en Italie, au cours des deux prochaines années. 40.000 immigrés seront temporairement acceptés tandis que 20.000 autres pourront rester aussi longtemps qu'ils le veulent au sein de l'EU.

 

Espagne : Rajoy dit qu'il faut s'occuper du problème syrien

Le chef du gouvernement espagnol a indiqué jeudi que la solution à la crise des réfugiés en Europe est tributaire d'une action en Syrie, dénonçant des situations «dramatiques» et «scandaleuses» comme celle d'un enfant syrien dont le corps sans vie a été retrouvé sur une plage.

«Je ne suis pas en mesure de dire s'il est bon ou non d'utiliser des troupes au sol.

Ce que je sais c'est que la situation en Syrie est la source d'une grande partie des problèmes que nous vivons actuellement en Europe», a déclaré Mariano Rajoy sur la radio espagnole Cope.

«Il faut résoudre la situation en Syrie», a encore dit M. Rajoy en soulignant que le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) «contrôle une bonne partie du pays» et que «l'Occident ne peut pas le permettre, pour la dignité des Syriens eux-mêmes».  Sans se prononcer sur la manière - intervention des Nations unies, de l'OTAN ou par d'autres biais -, il a dénoncé les situations générées par l'exode syrien, comme celle d'un garçonnet retrouvé mort sur une plage turque, le visage enfoui dans le sable, dont l'image a fait le tour du monde. «C'est une photographie véritablement dramatique, elle est choquante.

C'est un petit enfant et l'exemple de quelque chose qui se répète depuis de nombreux jours», a déclaré le chef du gouvernement espagnol.

«Dans la Méditerrannée beaucoup d'enfants et de femmes ont péri», a-t-il déploré.

Disant que «l'UE protège les droits des personnes», M. Rajoy n'est pas revenu sur la position de l'Espagne, pays qui pour l'instant refuse de recevoir davantage de réfugiés.

Madrid n'a à ce stade accepté d'accueillir que 2.739 personnes déjà identifiées comme des demandeurs d'asile. Le gouvernement conservateur espagnol réclame davantage de prise en compte de critères comme le taux de chômage, de 22,3% en Espagne, pour le calcul des quotas et non du PIB et de la population, de quelque 46,5 millions de personnes en Espagne.

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