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La demande de la Crimée à être rattachée à la Russie accentue les tension entre Washington et Moscou

Publié par DK News le 07-03-2014, 15h40 | 30
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L'annonce d'un référendum en Crimée qui proposera aux électeurs un rattachement de cette péninsule dans le sud de l'Ukraine à la Russie, a suscité de vives tensions entre la Russie et les Etats Unis qui ont instauré des sanctions contre Moscou. 

Le parlement local de Crimée a demandé jeudi au président russe Vladimir Poutine le rattachement de la péninsule à la Russie et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars pour le valider. Le Kremlin a aussitôt confirmé que le président russe avait été informé de cette demande. 

Le Parlement russe a indiqué qu'il respectera le "choix historique" de la Crimée. De son coté, le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a qualifié jeudi d'"illégitime" la décision du parlement de Crimée de demander le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie. L'assemblée de Crimée avait jusqu'à présent prévu l'organisation le 30 mars d'un référendum prévoyant simplement un renforcement de son autonomie. 

La Crimée, peuplée majoritairement de russophones, est une région d'Ukraine la plus opposante aux nouvelles autorités en place à Kiev après le renversement du président Viktor Ianoukovitch. 
 
Pour Washington, Moscou agit en violation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine 
Le président américain Barack Obama a insisté que la Russie agit "en violation de l'intégrité" du  territoire ukrainien, lors d'un entretien au téléphone avec le président russe  Vladimir Poutine jeudi, quelques heures après que les Etats-Unis eurent mis en place des restrictions de visas et ouvert la voie à de possibles sanctions en réaction aux agissements de Moscou en Ukraine. 

"Le président Obama a insisté sur le fait que la Russie agit en violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui nous a conduits à prendre des mesures de représailles, en coordination avec nos  partenaires européens", a indiqué la Maison Blanche après une conversation  téléphonique d'une heure entre les deux dirigeants.

"Le président Obama a ajouté qu'il est possible de résoudre la situation diplomatiquement, ce qui irait dans le sens des intérêts de la Russie, du peuple ukrainien et de la communauté internationale", a ajouté un communiqué de la Maison Blanche . M. Obama a une nouvelle fois exposé ses exigences: des "discussions directes, avec l'aide de la communauté internationale" entre la Russie et l'Ukraine, la venue "des observateurs internationaux pour s'assurer que les sont protégés, y compris la minorité russe", et "le retour des forces russes dans leurs casernes".

Le département d'Etat avait fait savoir, plus tôt dans la journée, qu'il mettait en place "des restrictions de visas sur un certain nombre de responsables et d'individus, reflétant ainsi une décision politique" visant à refuser des visas à ceux qui menacent la souveraineté de l'Ukraine. 

Le président Obama a également signé un décret autorisant des gels d'avoirs sur les individus ou entités dont les activités "minent le processus démocratique et les institutions en Ukraine" et "menacent la paix, la sécurité, la stabilité". 
 
Poutine souligne que les relations entre leurs deux pays ne devraient pas être affectées par des désaccords sur l'Ukraine Le président russe a pour sa part déclaré vendredi au président américain que les relations entre leurs deux pays ne devraient pas être affectées par des désaccords sur l'Ukraine. 

"Le président de la Russie a rappelé l'importance des relations américano-russes pour assurer la stabilité et la sécurité dans le monde. Ces relations ne devraient pas être sacrifiées par des problèmes internationaux isolés, bien qu'extrêmement importants", a rapporté le Kremlin dans un communiqué. 
De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry à vivement condamné la demande du parlement de Crimée de rattachement à la Russie. "La Crimée est une partie de l'Ukraine, la Crimée est l'Ukraine", a-t-il martelé à Rome dans un point de presse en marge d'une conférence internationale sur la Libye. 
 

Un projet de pont pour relier la Russie à la Crimée 

Un pont pour relier la Russie à la Crimée est en projet, symbole fort pour ce territoire déjà russe de facto, selon des responsables.  Seul un minuscule bras de mer sépare la péninsule de Kertch,  dans l'extrême est de la Crimée, de la Russie, à laquelle elle n'est  actuellement reliée que par ferry.   Le maire de la péninsule de Kertch dit croire dur comme fer à la construction de cet ouvrage, dans une déclaration à l'AFP.

 Le pont, de "7,5 km de long", sera "réalisé en quatre-cinq ans", assure Oleg Ossadtchi, qui en est à son quatrième mandat successif à la tête de cette cité de 145.000 âmes, "à 74% russe", après avoir été élu une première fois en 1998.

 Le maire a martelé que le projet n'en est qu'au stade des "études de l'ensemble des possibilités  techniques", qui doivent être terminées d'ici à novembre.  Oleg Ossadtchi  évoque "le million de personnes" qui, selon lui,  pourraient chaque année emprunter le pont, contre les 400.000 effectuant  actuellement la traversée de Port-Krymsk à Port-Kavkaz, en Russie donc, avec  quatre liaisons aller-retour quotidiennes.  Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a signé lundi  un décret confiant à la compagnie publique Rossavtotor la mise en oeuvre de  l'ambitieux projet d'un coût évalué à 480 millions d'euros.  Russes et Ukrainiens étaient déjà parvenus à un protocole d'accord il y a  un peu plus de trois ans. 
 

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