Monde

Les questions du développement, des réfugiés et des conflits au menu de l'Assemblée générale de l'ONU

Publié par Habiba Mimouni le 27-09-2015, 18h12 | 23
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La session annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU réunira, à partir d’aujourd’hui, à New York, plus de 160 dirigeants pour aborder et tenter de résoudre les plus graves conflits qui secouent certaines régions dans le monde notamment le Moyen Orient, depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Au moins 160 chefs d'Etat et de gouvernement et 8.900 délégués sont attendus à cet événement, qui sera couvert par pas moins de 3.000 journalistes.

Il s'agit des assises les plus importantes de l'histoire de l'organisation onusienne, qui s'apprête à fêter son 70e anniversaire de sa création.

Parmi les personnalités les plus attendues, le président russe, Vladimir Poutine, qui marque son premier déplacement à l'ONU depuis dix ans pour aborder la crise en Syrie, et la chancelière allemande Angela Merkel, qui évoquera sans doute la crise migratoire en Europe.

M. Poutine doit s'exprimer lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU pour promouvoir son plan pour la Syrie, notamment pour bâtir une coalition élargie, comprenant l'armée régulière syrienne pour combattre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh).

Il doit rencontrer le même jour le président américain Barack Obama pour leur première rencontre formelle en plus de deux ans.

Son ministre des Afaires étrangères, Sergueï Lavrov, présidera le 30 septembre une session du Conseil de sécurité. Il devrait, selon des médias, insister sur l'intensification de la lutte le terrorisme et l'EI, au moment où les Occidentaux cherchent à faire tomber le président syrien, Bachar al-Assad.

Seront également au rendez-vous pour la première fois, le président chinois Xi Jinping et le cubain Raul Castro, qui signe la première visite d'un dirigeant de l'île depuis celle de son frère Fidel en 2000.

La Palestine, Etat observateur non membre à l'ONU, profitera aussi de la présence de son président Mahmoud Abbas pour hisser mercredi son drapeau au fronton de l'ONU.

Ce mouvement diplomatique reflète l'urgence de dégager des issues politiques aux plus graves crises qui secouent le monde, particulièrement la Syrie (mars 2011, plus de 240.000 morts), le Yémen (mars 2015, près de 5.000 morts), le Soudan du Sud (décembre 2013, dizaines de milliers de morts), et la Libye (2011, centaines de milliers de morts), qui ont contraint à l'exode, au péril de leur vie, des centaines de milliers de personnes, engendrant une nouvelle forme de crise, celle des réfugiés, particulièrement en Europe.

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 442.000 réfugiés et migrants ont atteint les côtes européennes par la mer Méditerranée depuis janvier 2015, dont plus de 2.900 sont morts durant la traversée.

Une réunion spéciale sur la crise migratoire a été convoquée, à cet effet, le 30 septembre par le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, qui prévoit aussi de rassembler la veille les chefs de la diplomatie des cinq grandes puissances autour du médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura.

Une réunion du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, de la Russie, de l'Union européenne (UE) et de l'ONU) est également prévue mercredi par M. Ban Ki-moon. L'Egypte, la Jordanie et l'Arabie saoudite ont été invités à cette réunion, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

Le Quartette pour le Proche-Orient a été fondé en 2002 afin de jouer, sans succès jusqu'ici, le rôle de médiateur dans le processus de paix israélo-palestinien.

La multiplication des crises régionales en Afrique (Mali, Centrafrique, Soudan du Sud, RD Congo) a gonflé les effectifs des Casques bleus. Ils sont désormais plus de 100.000 dans 16 pays ou régions.

En marge de l'Assemblée, les Etats-Unis, principaux bailleurs de fonds du maintien de la paix, s'efforceront de convaincre les pays développés de déployer davantage leurs soldats dans les points chauds du globe.

Insistance sur une réforme de l'ONU
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit être réformé de manière à refléter la répartition réelle des puissances dans le monde actuel, font valoir l'Allemagne, le Japon, l'Inde et le Brésil. L'Afrique est par ailleurs le seul continent à ne pas figurer au Conseil. C'est à partir de cet impératif que cette question sera posée avec acuité lors des assises onusiennes.

Selon ces pays, le monde est très différent de ce qu'il était après la dernière guerre mondiale, quand ont été jetées les bases des Nations unies.

Ils estiment que le Conseil de sécurité doit refléter «le nouvel état des choses». L'Allemagne et le Japon, qui sont des centres de la puissance financière internationale et d'importants contributeurs aux Nations unies, disent mériter des sièges de membres permanents.

Pour la chancelière allemande, Angela Merkel, «Il faut une nouvelle méthode pour résoudre les problèmes (...) ce qui fait qu'une réforme du Conseil de sécurité est nécessaire, une réforme qui reflète davantage la réalité du pouvoir dans le monde que la situation en vigueur au Conseil actuellement».

Le Conseil de sécurité compte 15 membres, dont cinq sont permanents et ont un droit de veto: Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Chine et Russie.

Les 10 autres membres, temporaires, sont élus pour deux ans par l'Assemblée générale.

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