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Nucléaire : L'Algérie exhorte les pays qui n'ont pas ratifié le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires à le faire «sans délai»

Publié par DK News le 30-09-2015, 23h49 | 30
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L'Algérie a exhorté mardi à New York les pays qui n'ont toujours pas ratifié le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) à le faire  «sans délai» pour que son entrée en vigueur «puisse enfin devenir réalité».

«L'Algérie exhorte les pays qui n'ont toujours pas franchi ce pas, particulièrement ceux de l'Annexe II, à procéder sans délai à la ratification du TICEN pour que son entrée en vigueur puisse enfin devenir réalité», a déclaré le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra à la conférence sur la facilitation de l'entrée en vigueur du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN).

A ce titre, M. Lamamra s'est félicité des récentes ratifications par l'Angola, la République du Congo et la République de Niué, portant ainsi le nombre des Etats ayant ratifié le Traité à 164 parmi les 183 Etats signataires, «ce qui va conforter davantage l'universalité du Traité», s'est-il réjoui.

Il a ajouté que la ratification par deux nouveaux pays africains «dénote de l'intérêt particulier qu'accorde l'Afrique aux questions de désarmement et de non-prolifération, en général, et au TICEN en particulier».

«Cet intérêt a, déjà, été matérialisé par le Traité de Pélindaba érigeant l'Afrique en zone exempte d'arme nucléaire, contribuant, dans ce sens, à la consolidation du régime de non-prolifération», a-t-il indiqué.

Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que cette «dynamique témoigne de l'appui sans réserve de la grande majorité de la communauté internationale au Traité, confirmant ainsi son importance et sa pertinence en tant que norme internationale acceptée en termes de comportement responsable des Etats dans le domaine nucléaire».

Concernant les travaux de cette conférence sur la facilitation de l'entrée en vigueur du TICEN, M. Lamamra a indiqué qu'elle «symbolise l'attachement sans faille de la communauté internationale à l'entrée en vigueur du TICEN qui constitue un jalon important pour le processus de désarmement et de non-prolifération nucléaires, et un élément clef pour la promotion de la paix et de la sécurité internationales».

«Elle constitue une opportunité pour intensifier les efforts visant l'accélération de l'entrée en vigueur du Traité. Il s'agit d'une priorité convenue par la communauté internationale depuis la Conférence d'examen du TNP de 2000 que l'Algérie a eu le privilège de présider», a-t-il précisé.

Dans ce contexte, l'Algérie, a-t-il poursuivi, à l'instar d'autres pays de l'Afrique, plaide en faveur du renforcement de la coopération technique entre la Commission préparatoire de l'OTICE (Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires) et le Traité de Pélindaba d'un côté, et entre la Commission préparatoire et les pays africains de l'autre côté, afin de leur permettre de contribuer et de tirer pleinement profit du régime de vérification.

«Face à ces acquis, il est clair que la présente réunion va nous permettre de dresser un constat selon lequel ces progrès demeurent insuffisants pour atteindre l'objectif fixé il y a plus de 19 ans lorsque le Traité a été ouvert à la signature», a-t-il soutenu.

M. Lamamra a relevé que l'entrée en vigueur du TICEN ne «représente pas seulement un pas significatif vers la paix et la sécurité internationales, mais elle apportera une valeur ajoutée significative dans divers domaines scientifique et civil».

«Convaincu que l'utilisation des technologies du TICEN peut contribuer à d'autres objectifs stratégiques sans pour autant entraver la mission principale de vérification, l'Algérie plaide en faveur de la coordination des efforts visant à accélérer le processus de ratification du Traité et ceux ayant trait à la mise en oeuvre de son régime de vérification», a-t-il souligné.

Il a ajouté que l'Algérie saisissait cette opportunité pour féliciter le secrétariat exécutif de l'OTICE pour les progrès «remarquables» accomplis dans la mise en place et le développement des trois composantes principales de la future organisation, le Système de surveillance internationale (SSI), le Centre international de données (CID) et les Inspections sur place (ISP).

Avec 285 installations certifiées sur les 321 prévus par le Traité, soit un taux de réalisation qui avoisine les 90%, le SSI s'avère un outil «précieux» dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles ou accidentelles, comme en témoigne sa contribution substantielle à l'alerte aux tsunamis et les mesures exceptionnelles prises pour assurer la collecte et le traitement des données provenant des installations du SSI suite à l'accident nucléaire de Fukushima en 2011, a expliqué M. Lamamra.

«Dans ce cadre, nous nous félicitons de la réussite de l'Exercice expérimental intégré organisé en Jordanie, en novembre et décembre 2014, auquel des experts algériens ont pris part. L'objectif étant de souligner les progrès considérables enregistrés en matière de développement et d'application des techniques d'inspection, et de tester la capacité de l'OTICE à mener une inspection sur place (ISP) en simulant une situation d'essai nucléaire clandestin», s'est-il félicité. Par ailleurs, M. Lamamra a fait savoir que l'Algérie «continue à subir les conséquences humanitaires et environnementales des essais nucléaires effectuées sur son territoire».

«Elle demeure convaincue que l'élimination totale des armes nucléaires représente la seule garantie pour faire face au danger de ce type d'arme sur l'humanité», a-t-il souligné.

M. Lamamra a affirmé qu'au niveau régional, l'engagement de l'Algérie pour la cause du désarmement et de la non-prolifération nucléaires demeure «indéfectible», notamment, par la ratification du Traité de Pélindaba.

Par ailleurs, il a ajouté que l'Algérie restait «fermement» attachée à l'objectif de mise en place d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU ainsi qu'à la décision de la Conférence d'examen du TNP de 1995.

«L'année prochaine, la communauté internationale célébrera le 20ème anniversaire de cet important instrument de désarmement et de non-prolifération. Il est donc de notre devoir de soutenir toutes les initiatives susceptibles de donner au Traité une existence formelle et effective. Je peux vous assurer que mon pays y mettra du sien», a-t-il souligné. «Enfin, pour conclure, je tiens à souligner que la volonté politique demeure le fondement de toute décision relative à la ratification du TICEN. Nous devons poursuivre nos efforts pour que le Traité soit ratifié par l'ensemble des Etats et consacrer son universalité», a-t-il conclu.

Enfin, M. Lamamra a tenu à rendre hommage au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour son engagement «constant et résolu» en faveur de l'universalisation du TICEN, et au secrétaire exécutif, Lassina Zerbo, pour le travail «remarquable» accompli jusqu'à présent et pour le bilan «encourageant» de mise en oeuvre du régime de vérification instauré par le Traité.

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