Culture

Le Ministre de la culture ouvre le 5e Festival international du «Samaa Soufi»à Sétif : «Un art profond et spirituel»

Publié par Azzedine Tiouri le 06-10-2015, 19h02 | 89
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C’est en présence du wali de Sétif, Mohamed Bouderbali, du vice-président de l’APW, Adel Guezzout, et des autorités civiles et militaires de la wilaya, ainsi qu’un public nombreux que le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a présidé, lundi dernier,  la cérémonie d’ouverture du Festival international du «Samaa Soufi’, dans sa 5e édition, qui se déroulera jusqu’à samedi prochain la maison de la culture Houari-Boumediene.

Après avoir rendu un vibrant hommage au regretté mounchid Touffik Bouras, qui a tant donné à la chanson algérienne plus particulièrement le chant religieux, le ministre de la Culture a, lors de son intervention, n’a pas manqué de souligner toute l’importance de cet art authentique porté par l’Algérie, «qui, a-t-il, fait partie intégrante de notre culture et de notre identité».

Il mettra en exergue l’impact que peut jouer une culture productive devant la culture de consommation, qui est pour lui d’un tout autre domaine. Evoquant le genre de Samaa Soufi», l’hôte de Sétif a souligné «que ce genre de chant et de musique, un art profond, a vécu parmi nous depuis des siècles, loin de l’image folklorique que certains profanes ont voulu donner à ce patrimoine culturel qui relève d’un art authentique, tant par sa richesse que sa dimension spirituelle».

Le «Samaa Soufi», ajoute-t-il, chante pour  glorifier Dieu avec sa dimension spirituelle qu’il véhicule et qui constitue tout autant un refuge pour l’homme et la société. C’est aussi l’âme de la foi, il a besoin d’être écouté et apprécié à sa juste valeur».

«Il est nécessaire et impératif que cet art profond et authentique soit transmis aux futures générations afin de pérenniser  les valeurs de ce patrimoine et tout ce qu’il véhicule comme spiritualité». Azzedine Mihoubi s’est félicité de la participation de beaucoup de jeunes Algériens à ce festival, «attestant, dira-t-il du succès de l’Algérie dans ce genre fait d’espace, de dialogue et d’échange entre les peuples et les cultures».

Le wali est intervenu auparavant pour souhaiter la bienvenue à tous les  participants, avant de souligner toute l’importance de telles rencontres et de cet art ancestral qu’il qualifiera d’espaces privilégiés, d’échanges et de passerelles unissant les peuples du monde,  axant sur les efforts consentis par le ministère de la Culture dans l’encouragement de ces festivals et l’impact qu’ils sont appelés à produire, autant au niveau culturel que touristique.

Cette rencontre de chant et de musique du genre spirituel a vu la participation de plusieurs formations venues de pays arabes, d’Asie, d’Europe et des troupes algériennes, adeptes du chant religieux avec un fond spirituel porteur de messages. Cette 5e édition qui se déroulera du 5 au 10 octobre prochain, regroupe 9 pays, l’Algérie, l’Ouzbékistan, l’Espagne, les Emirats arabes, la Syrie, le Maroc. , la Tunisie, l’Egypte et le Sénégal.

Notre pays est représenté par plusieurs formations nationales et locales venues de toutes les régions tels que Sétif, Ghardaïa, Tamanrasset, El Oued, de Constantine, Oran, Tizi-Ouzou, Annaba, M’sila, Blida et Skikda.

C’est la jeune formation «Ahbeb Errahmène» de Sétif, qui a eu l’insigne honneur d’ouvrir cette manifestation culturelle par des chants religieux du patrimoine algérien. Ce fut ensuite au tour de la troupe espagnole «El Ferdous» fondée récemment  par le chanteur violoniste britannique, Ali Kiler, qui occupera la scène en interprétant du chant spirituel, notamment le «Samaa soufi» authentique qui transporta un public subjugué jusqu’en Andalousie.

Le clou de cette première séance du festival a été incontestablement celle de la représentation faite par la troupe venue du pays des Pharaons «El Moulaouiya». Elle a conquis le public sétifien avec un répertorie de chant spirituel qui a subjugué plus d’un dans le public venu nombreux.

Cette formation s’est caractérisée par la présence des «Darawich», trois  danseurs qui ne font que de tourner sur eux-mêmes, sur scène, avec un spectacle haut en couleurs, attrayant à la fois et curieux par sa façon de faire au moment où le chanteur interprétait des morceaux du «Samaa Soufi» propre à l’Egypte.

La clôture de cette première journée avec une idée originale de regrouper les trois formations ensemble, algérienne, espagnole et égyptienne pour chanter tous en symbiose sur scène avec de jolis tableaux.

Parallèlement aux activités sur la plateau, un atelier a été constitué pour la formation de  60 jeunes chanteurs de la wilaya Sétif, qui seront encadrés par deux spécialistes en la matière un algérien et un syrien.   

Dès son arrivée à la maison de la culture Houari Boumediene de Sétif, le ministre a visité une riche exposition consacrée aux arts islamiques avec plusieurs thèmes traitants de l’art graphique moderne. Il a visité également une exposition entrant dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale et Arabe de l’Habitat.

Il  est à noter que lors de cette édition, l’artiste et mounchid Ali Zoubeïdi a été honoré par le ministre.


Le ministre de la Culture depuis Sétif : «Faire une évaluation, sorte d’audit sur l’ensemble des festivals artistiques…»

Interrogé à  l’issue de la cérémonie d’ouverture du Festival international de «Samaa Soufi», le ministre a bien voulu répondre à quelques questions aux journalistes présents.

A la question de savoir quelles ont été ses impressions après ce spectacle fourni durant cette première journée du festival le ministre déclare :  «C’est aux spectateurs de demander leurs impressions.

Sans aucun doute, les présents ont fort apprécié ces images et tableaux qui lui ont été présentés, ce qui prouve que cet art de «Samaa Soufi» commence à avoir son public et ses fans.

Actuellement Sétif a prouvé qu’elle est la capitale de ce genre et sans doute que la prochaine édition sera plus enrichie et les participants travailleront encore davantage pour des nouveautés et des diversités en provenance de l’Afrique, de l’Asie, de l’Europe, des pays arabes.

Ce qui prouve aussi de l’amélioration de ce genre. Je félicite Sétif pour avoir abrité ce festival et j’en fais appel aux organisateurs pour du plus grâce aux expériences réussies de «Samaa Soufi». 

Interrogé sur l’organisation des festivals en général il souligne : «Concernant ces festivals, j’ai longuement parlé sur ce sujet. Nous avons institué une commission au niveau du ministère de la Culture composée d’experts, de spécialistes et d’organisateurs qui ont une longue expérience dans ce domaine.

Nous avons jugé de faire une évaluation, sorte d’un large audit sur l’ensemble des festivals artistiques, de théâtre ou du cinéma et tous ceux qui entrent dans le monde de la culture. Nous avons prévu de revoir l’ossature de certains festivals qui se ressemblent et diminuer ainsi de leur durée et revoir l’horaire et le temps.

On verra aussi pour organiser certains festivals, une année sur deux, une fois de niveau international, la deuxième année uniquement national. Tout cela en préservant ce qui était programmée dans le passé par les organismes sous tutelle du ministère de la Culture».

Questionné sur le salon du livre, le ministre de la Culture déclare : «Actuellement, le seul salon existant au niveau du monde arabe est celui du salon international d’Algérie, dont tous les éditeurs arabes et étrangers attendent parce qu’il est l’un des plus réussis et rentable aussi.

Il est visité par deux millions de visiteurs par an ce n’est pas rien du tout. Au niveau local, il y a des initiatives parfois propres à certains syndicats qui les organisent et on doit les encourager pour organiser de tels salons réservés aux livres.

Je suis de ceux qui prônent pour des salons saisonniers et thématiques du livre par spécialité, c'est-à-dire le livre pour enfants, le livre d’histoire, du droit, scolaire, etc. C’est une idée que j’ai soumis aux syndicats des éditeurs et elle est au niveau de la gestation et de la réflexion et qui s’appliquera peut-être un jour à l’avenir».

Quant au soutien du livre, il indiquera : «Le livre a été toujours soutenu. Récemment j’ai présenté un chiffre pour dire que depuis 2003 à 2014, on a dépassé 6.700 titres soutenus dans le cadre des grandes manifestations comme celle de l’année de l’Algérie en France en 2003, l’Algérie capitale de la culture arabe en 2007, le festival panafricain en 2009, Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011, Constantine, capitale de la culture arabe actuellement, du cinquantenaire de la Révolution algérienne, en plus du Fonds d’encouragement à la création.

A travers ces 6.700 titres, combien de romanciers algériens ont bénéficié de ces aides et chaque titre est tiré entre 1.000 et 1.500 exemplaires. Tous ces livres ont été distribués gratuitement aux bibliothèques publiques principales, aux universités, aux écoles de police, militaire, aux prisons, ainsi qu’à toutes les institutions qui pourront bénéficier de ces livres. L’Etat a soutenu le livre pour que le savoir en profite à l’ensemble de la  société.

 

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