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Attentat d'Ankara : Le bilan s'aggrave à 97 morts, Erdogan critiqué

Publié par DK News le 12-10-2015, 09h05 | 20
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Le double attentat suicide d'Ankara, le plus meurtrier jamais commis sur le sol de la Turquie, a fait au moins 97 morts, selon un nouveau bilan rendu public dimanche soir par les services du Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Les autopsies ont permis d'identifier 95 de ces 97 victimes, parmi lesquelles figure un ressortissant palestinien, a précisé la déclaration publiée sur le site internet du Premier ministre.

L'attentat a également fait 507 blessés. 160 d'entre eux étaient toujours hospitalisés, dont 65 dans des unités de soins intensifs.

Des premières pistes explorées. L'enquête dirigée par le procureur d'Ankara a par ailleurs permis d'établir que les deux kamikazes à l'origine de la déflagration qui a visé samedi matin une manifestation de l'opposition favorable à la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara étaient des hommes. L'identification des deux hommes était toujours en cours.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a cité trois mouvements susceptibles d'être l'auteur de l'attaque. Le groupe Etat islamique (EI) est le premier suspect. Comme l'ont relevé nombre de témoins, l'attaque meurtrière qui a visé devant la gare centrale de la capitale turque une marche pour la paix présente de nombreuses similitudes avec celle qui avait tué 33 militants de la même mouvance le 20 juillet dans la ville de Suruç, à la frontière syrienne.

Le mode opératoire, un ou plusieurs kamikazes qui se font exploser au milieu d'une foule, et la cible, des militants de la cause kurde, sont identiques.

Dès dimanche, les médias favorables au régime ont voulu voir dans l'attaque d'Ankara la main du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La cible visée, des militants proches de leur cause, paraît toutefois peu crédible. D'autant que le PKK a déclaré samedi la suspension de ses activités jusqu'aux élections du 1er novembre, sauf en cas de légitime défense.

Enfin, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), d'inspiration marxiste, a commis de nombreux attentats en Turquie depuis les années 1970. Le DHKP-C a toujours visé en priorité des symboles du capitalisme ou de l'Etat turcs, ainsi que des intérêts étrangers, souvent américains. S'il a souvent eu recours aux kamikazes, comme lors d'une attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara en 2013, il n'a jamais visé de foules.

A ces trois suspects, le principal parti prokurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP) en a ajouté un quatrième : le gouvernement lui-même.

Coup de sémonce pour l'exécutif. L'opposition prokurde intensifie ses attaques contre le président Recep Tayyip Erdogan, qu'elle accuse d'être responsable de l'attentat d'Ankara. A l'appel des mouvements qui avaient convoqué la «marche pour la paix» frappée par l'attentat, plus de 10 000 manifestants se sont rassemblés dimanche sur une place d'Ankara proche du site de l'attentat, qui a fait au moins 97 morts.

La foule a largement conspué le président Erdogan et son gouvernement, accusés de ne pas avoir, délibérément, assuré la sécurité du rassemblement de samedi.

A Paris, environ 3000 personnes, kurdes en majorité, ont manifesté dimanche dans le centre de Paris, entre la place de la République et Châtelet, et ont scandé «Erdogan, assassin» et «Solution politique pour le Kurdistan». A Bordeaux, environ 300 manifestants se sont rassemblés sur le parvis du Grand Théâtre, brandissant des photos des victimes de l'attentat et des banderoles proclamant : «la Turquie massacre les civils kurdes !».

Quelques 150 personnes ont aussi défilé à Toulouse. Samedi, des manifestations organisées dans la foulée de l'attentat avaient également réuni des centaines de personnes à Marseille, Strasbourg et Rennes.

Source : leparisien.fr

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