Lorsque les températures baissent, les risques d'intoxication au monoxyde de carbone (CO) augmentent. Chaque hiver, celles-ci sont responsables de plusieurs décès à Bordj Bou Arreridj et de nombreuse hospitalisations.
Depuis le début de l'année en cours, les services de la protection civile de la wilaya de Bordj Bou Arreridj ont enregistré pas moins de 64 interventions et sauvé 95 personnes. Invisible, inodore et non irritant, le monoxyde de carbone est un gaz très difficile à détecter. L'intoxication qu'il provoque ne se manifeste pas non plus par des signes annonciateurs. «Il n'y a pas de signe clinique dû au monoxyde de carbone», souligne le capitaine Ali Dahmane Rabah, responsable de la cellule de communication à la direction de la protection civile de Bordj Bou Arreridj. Plus que cela, ce type d'intoxication occasionne des troubles de conscience qui empêchent la victime de sortir de l'ambiance contaminée. Des gestes simples contribuent pourtant à réduire les accidents.
Afin de sensibiliser les citoyens, la direction de la protection civile de la wilaya de Bordj Bou Arreridj organise depuis dimanche une caravane de sensibilisation qui sillonnera toutes les communes de la wilaya. Depuis des années, une stratégie nationale a été mise en place contre les intoxications au CO. «Chaque année, nous menons une campagne nationale en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale », ajoute notre interlocuteur tout en nous rappelons que que ce gaz n'est pas perceptible par l'homme. « D'une densité voisine de celle de l'air, le CO se diffuse rapidement dans l'atmosphère pour former avec l'air un mélange très toxique pour l'homme. Le CO provient de la combustion incomplète de matières carbonées (gaz naturel, bois, charbon, butane, essence, fioul, pétrole, propane) causée par : une quantité insuffisante d'oxygène dans l'air (pièce calfeutrée, aération insuffisante, entrée d'air bouchée...) ; la présence d'impuretés dans les matières carbonées ; une évacuation insuffisante des gaz de combustion (conduit mal raccordé, cheminée obstruée...) ; une utilisation prolongée ou inadaptée d'appareil ; un dysfonctionnement de l'appareil. Dans les logements, les principales sources sont les systèmes de chauffage ou de production d'eau chaude (chaudières), les appareils de cuisson (cuisinière, barbecue), le tabagisme. Ce peut être également un moteur de véhicule dans un garage sans aération, des groupes électrogènes placés dans le garage ou la cave ou dans des puits. »
Pour éviter ces accidents, selon notre interlocuteur, il faut respecter les recommandations comme l'impose la réglementation : avant l'hiver, faire impérativement entretenir les appareils de chauffage et de production d'eau chaude à combustion par un professionnel qualifié ; faire ramoner les conduits d'évacuation des fumées par un professionnel qualifié ; ne jamais se chauffer avec des appareils non destinés à cet usage (réchauds de camping, fours, brasero, barbecues, cuisinières, etc.) ou acheter des appareils non homologués ; n'utiliser sous aucun prétexte un groupe électrogène dans un lieu fermé (maison, cave, garage, puits...): ce dernier doit impérativement être placé à l'extérieur des bâtiments ; ne jamais utiliser de façon prolongée un chauffage d'appoint à combustion (poêle à pétrole, à bois, gazière ...) : au bout de quelques heures, l'appareil risque de ne plus bien fonctionner et de dégager du CO ; aérer quotidiennement l'habitation et ne jamais obstruer les grilles de ventilation, même par temps froid.
Au niveau collectif, les organisateurs de rassemblements (manifestations culturelles ou religieuses, réunions de famille par exemple) doivent être tout particulièrement attentifs.
En cas d'accident au monoxyde de carbone, il est conseillé d'aérer les locaux, d'arrêter si possible les appareils à combustion, d'évacuer les locaux et d'appeler les secours.
M.B.
