Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a accordé cinq jours aux personnes ayant pris les armes dans le cadre de la contestation de son 3e mandat pour se rendre, assurant qu'aucune poursuite judiciaire ne sera engagée contre eux.
«Le gouvernement vous accorde cinq jours, du 2 au 7 novembre, pour renoncer définitivement à cette voie» de la violence, a déclaré M. Nkurunziza, réélu le 21 juillet, dans un discours à la Nation.
«Vous serez accueillis par les forces de l'ordre, on vous apprendra à aimer votre pays pendant deux semaines, puis vous serez renvoyés parmi les vôtres», a-t-il ajouté, avertissant qu'il s'agissait du «dernier appel» lancé aux insurgés.
Le porte-parole adjoint de la présidence, Jean-Claude Karerwa, a expliqué, selon l'AFP, que «cela signifie que ceux qui se rendront avant la date-limite vont bénéficier d'une amnistie».
«Après leur ‘formation civique’, ils vont rentrer chez eux, il n'y aura pas de poursuites judiciaires», a-t-il souligné.
Appelant la population à aider la police dans ses efforts pour lutter contre les bandes criminelles, le président burundais a, également, annoncé l'organisation d'un «dialogue national (...) dans un esprit de concertation qui va faire l'admiration de la communauté internationale».
L'annonce fin avril de la candidature de M. Nkurunziza à un 3e mandat a plongé le Burundi dans une grave crise politique émaillée de violences. Les autorités ont maté à la mi-mai une tentative de putsch et étouffé un mois plus tard six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura.
Mais les violences se sont intensifiées, avec notamment des assassinats ciblés, des attaques contre la police, des exécutions sommaires et des accrochages entre groupes armés et forces de sécurité dans plusieurs régions du pays.