
Le chef de l'opposition sur l'archipel tanzanien semi-autonome de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, a demandé à ses partisans d'attendre de voir comment progressaient les négociations sur un possible accord concernant le résultat des élections du 25 octobre avant de descendre dans les rues.
«Je demande aux partisans du Front civique uni (CUF) et à tous les Zanzibarites de rester calmes et de respecter l'ordre public. Les efforts diplomatiques ont bien progressé», a déclaré Sharif Hamad, vice-président de Zanzibar et chef du CUF, principal parti d'opposition de l'archipel.
«Soyons patients, car la communauté internationale aide aussi à ce que cette crise politique à Zanzibar soit résolue», a-t-il ajouté. La Commission électorale de Zanzibar a décidé le 28 octobre d'invalider, en raison de fraudes, les élections qui s'étaient déroulées trois jours plus tôt sur l'archipel et d'y convoquer un nouveau scrutin.
Les quelque 500.000 électeurs avaient été appelés aux urnes pour élire le président de l'archipel et les parlementaires locaux, en même temps que le président et les députés tanzaniens. La Tanzanie est née en 1964 de l'union du Tanganyika - continental - et de l'archipel de Zanzibar, qui bénéficie de son propre président et d'un gouvernement et Parlement local. Dès le lendemain des élections, M. Hamad s'était déclaré vainqueur de la présidentielle locale, avant toute annonce officielle de résultats.
Puis, en fin de semaine dernière, il avait menacé d'appeler à des manifestations lundi si le problème n'était pas résolu d'ici là. Il avait prévenu qu'il ne reconnaîtrait pas l'autorité de son rival, le président sortant de Zanzibar Ali Mohamed Shein, avec lequel il partage le pouvoir au sein d'un gouvernement de coalition.
Le gouvernement local a répliqué en annonçant dans un communiqué que M. Shein resterait en place jusqu'à de nouvelles élections. La crise à Zanzibar a provoqué l'inquiétude des chancelleries occidentales. Les Etats-Unis se sont dits «gravement préoccupés» et ont demandé à ce que la Commission électorale «revienne» sur sa décision.